Portrait sur mesure (choix et postface Frédéric Lefebvre)

Traduction FREDERIC LEFEBVRE  - Langue d'origine : ITALIEN

À propos

Ce livre propose un choix d'essais dans l'oeuvre du grand écrivain italien, écrits dans les années soixante, traduits ici pour la première fois. Ce sont des textes incisifs, politiques et polémiques, qui donnent à voir l'écrivain qui lutte pour le développement, le progrès, la justice - et qui deviendra ensuite, dans les années soixante-dix, une des consciences de l'Italie, avec Moravia et Pasolini. Les analyses proposées incarnent la voix d'un combattant pour la vérité, d'un opposant, d'un hérétique, d'un sceptique et d'un pamphlétaire, d'un homme qui combat les pouvoirs, les abus de pouvoir - et d'un écrivain à la sobriété exemplaire, qui aime la concision et manie l'ironie.
On reconnaît dans ces textes le premier auteur italien à écrire un roman sur la mafia - contre la mafia - au début des années soixante, à un moment où son existence est encore souvent niée (Le jour de la chouette).
Celui qui met en garde contre la compromission des partis de gauche qui gouvernent avec la Démocratie Chrétienne, d'abord en Sicile puis à l'échelle de l'Italie. Celui qui voit venir le « compromis historique » avec le Parti communiste (À chacun son dû, Le contexte) et ses conséquences politiques désastreuses. On perçoit également dans ces courts essais l'admiration que Sciascia porte aux grands écrivains siciliens : Verga, De Roberto, Pirandello... jusqu'à son contemporain Vittorini, à qui il rend un bel hommage post-mortem. Mais aussi le rapport difficile qu'il entretient avec Le Guépard de Tomasi di Lampedusa, le fameux roman à succès, qu'il juge trop pessimiste et trop indulgent envers les aristocrates. On y voit son attachement de Sicilien au passé plus ou moins mythique de la Sicile arabe et normande au Moyen Âge - un modèle de civilisation, peut-être de tolérance. On y voit enfin un écrivain qui persévère, qui ne se laisse pas détourner ni corrompre - même s'il lui arrive de se décourager - alors que les campagnes se vident, que la Sicile se vide, que l'émigration des Siciliens est au plus haut. « J'écris seulement pour faire de la politique », écrit-il un jour au réalisateur Elio Petri, qui s'apprête à adapter au cinéma À chacun son dû. Les textes réunis ici le prouvent.
Auteur d'essais autant que de fictions, Leonardo Sciascia (1921-1989) est le plus grand écrivain sicilien du XXe siècle avec Pirandello, l'une des figures centrales de la littérature « engagée » en Italie, l'une de ses voix polémiques les plus lucides et précieuses - que l'on pense à L'Affaire Moro, pamphlet contre l'élite politique italienne après l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro, ou aux films tirés de ses romans, comme Cadavres exquis de Francesco Rosi.

Rayons : Littérature > Littérature argumentative > Essai littéraire

  • Auteur(s)

    Leonardo Sciascia

  • Traducteur

    FREDERIC LEFEBVRE

  • Éditeur

    Nous

  • Distributeur

    Belles Lettres

  • Date de parution

    21/01/2021

  • Collection

    Via

  • EAN

    9782370840899

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    192 Pages

  • Longueur

    20 cm

  • Largeur

    15 cm

  • Épaisseur

    1.7 cm

  • Poids

    274 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Leonardo Sciascia

Leonardo Sciascia est né en Sicile en 1921 . Fils et petit-fils de mineurs, il devient instituteur en 1941 avant de consacrer sa vie à la littérature et à la politique. Son premier roman, Les Paroisses de Regalpetra , paraît en 1956. Suivront nombres de romans et essais devenus des classiques, comme Les Oncles de Sicile , Le Jour de la chouette, Mort de l'inquisiteur, À chacun SO/l dû , La Controverse liparitaine , La Mer couleur de vil1 ,Todo Modo, Le Contexte.
Chacun met en scène sa Sicile natale, ses ouvriers, le fonctionnement de sa société soumise au pouvoir de la mafia et de l'Église. Leonardo Sciascia est mort à Palerme en 1989.

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