En décembre prochain, Front Populaire consacrera son hors-série annuel à un immense écrivain, doublé d'un visionnaire de notre décadence: Michel HOUELLEBECQ.
En décembre prochain, Front Populaire consacrera son hors-série annuel à un immense écrivain, doublé d'un visionnaire de notre décadence: Michel HOUELLEBECQ.
Un n° spécial qui analysera les prophéties de l'auteur d'Anéantir et ses inquiétudes devant des phénomènes aussi variés que l'euthanasie, l'islam, le transhumanisme et le libéralisme européen, qui menacent selon lui notre civilisation.
· Interview fleuve de Michel HOUELLEBECQ.
· Contributions de: Michel ONFRAY, François-Xavier BELLAMY, Renaud CAMUS, Robert REDEKER, Jacques SAPIR etc.
Notre culture est-elle menacée ? Quelles sont les civilisations qui la concurrencent ? Quelle attitude adopter face au déclin ? Au fil de 160 pages de textes méconnus voire inédits, les réponses du grand écrivain seront exposées en détail et analysées par une vingtaine d'auteurs qui tous connaissent et admirent son oeuvre: Michel ONFRAY, Sylvain TESSON, François-Xavier BELLAMY, Frédéric BEIGBEDER, Bouelem SANSAL, Eric NAULLEAU etc. Un hors-série qui fera date.
Douze jurés se réunissent pour délibérer à l'issue d'un procès dont l'accusé est un adolescent de seize ans inculpé pour parricide. Les preuves manquent et il clame son innocence. Mais les témoignages sont graves, précis et concordants. S'il est reconnu coupable, le jeune homme sera condamné à mort. Onze jurés sur douze votent « coupable ». Un seul s'oppose à ce verdict, explique son veto, analyse les témoignages et décortique les contradictions. Peu à peu le doute gagne les esprits et abolit les certitudes.
Ferdinand von Saar, que l'on peut définir comme la « Maupassant viennois », analyse avec subtilité les problèmes psychologiques liés aux mutations et aux tensions sociales de son temps. Ses nouvelles mettent en scène les travers et les dérives d'un monde figé dans ses traditions mais déjà engagé sur la pente de la décadence. Le Lieutenant Burda s'inscrit pleinement dans cette veine cruelle. Cette nouvelle, raconte l'histoire d'un officier d'origine petite-bourgeoise épris d'une jeune femme de la haute aristocratie et décrit les désillusions paralysantes que provoque cette passion impossible. Le destin de cet officier soucieux d'élégance, de savoir-vivre et d'ascension sociale s'achèvera de la manière la plus brutale. Ferdinand von Saar excelle dans la description d'une société où les codes de caste et la pesanteur des conventions suscitent de violents désirs de transgression. Brisé par ses maladresses et ses illusions, le lieutenant Burda connaît le sort funeste d'un héros de tragédie.
Philosophes, critiques d'art, artistes, jardiniers et paysagistes, et même agents de comédiens tentent de répondre à cette difficile question. Nous ne sommes plus à l'ère des Grecs de l'Antiquité pour lequel le Beau ne se pouvait concevoir sans le Vrai et le Bon.
Nous ne sommes plus à l'époque de l'esthétique du sublime, ni à celle de l'imitation de la Nature... Alors, quoi ? Pourquoi trouvons-nous beau ce visage, ce tableau, ce paysage ?
L'invasion de l'Ukraine en février 2022 a constitué un choc immense pour l'Europe et le monde. Elle s'inscrit néanmoins dans une forme de continuité, qui a vu le régime de Poutine se faire toujours plus répressif à l'intérieur de ses frontières, et menaçant à l'extérieur, depuis au moins 2008 et l'affrontement militaire en Géorgie, l'annexion de la Crimée en 2014 marquant une nouvelle étape dans cette escalade. Constitué en urgence en réaction au déclenchement de la guerre, le dossier de ce numéro interroge ses premières conséquences. De quelles manières les sociétés ukrainienne et russe font-elles face à la guerre?? Comment résister à la vaste opération de révisionnisme historique engagée par le régime de Poutine, dont témoigne la répression de toutes les sources indépendantes d'information, mais aussi de recherche et de connaissance?? En Ukraine, sur quelles ressources la résistance peut-elle compter?? En Russie, une opposition parviendra-t-elle à se constituer, malgré la chape de plomb qui s'est abattue sur le pays?? À lire aussi dans ce numéro?: la justice entre les générations, le fascisme du dedans, la politique de Lévi-Strauss, la médecine contre les robots, une autre histoire de la racialisation et la naissance de l'écoféminisme.
Ulysse de Joyce a cent ans. Ce roman hors normes a paru en volume le 2 février 1922, grâce aux bons soins d'une éditrice vaillante sinon téméraire, Sylvia Beach, à l'enseigne de Shakespeare and Company, au 12 rue de l'Odéon, à Paris.
Les premiers exemplaires de Ulysses, ouvrage de langue anglaise (et quel anglais !) à la couverture bleue, au titre en grandes lettres blanches - bleu et blanc pour évoquer les couleurs de la Grèce -, composés, imprimés et façonnés à Dijon par Maurice Darantiere, arrivèrent à Paris en gare de Lyon, par le train express de 7 heures. Cela fait désormais partie de l'histoire littéraire.
Cent ans après, les textes réunis dans cette livraison d'Europe répondent à la double ambition de jeter une lumière aussi neuve que possible sur Ulysse tout en suscitant, ni plus ni moins, le désir de lire ou relire ce roman après lequel les choses ne furent plus tout à fait les mêmes en termes d'écriture sinon de pensée.
« Si mon livre n'est pas fait pour être lu, la vie n'est pas faite pour être vécue », disait Joyce. Ainsi reliait-il indissociablement le livre et le vivre. Expérience de lecture-vie sans solution possible de continuité...
En 1904, à vingt-deux ans, James Joyce quitte son Irlande natale pour l'Europe continentale. Zurich, Trieste et Paris seront ses principaux ports d'attache.
Cependant, disait-il : « J'écris toujours sur Dublin, car si je peux atteindre le coeur de Dublin, je peux atteindre le coeur de toutes les villes du monde.
Le particulier contient l'universel. » De Gens de Dublin à Portrait de l'artiste en jeune homme, d'Ulysse à Finnegans Wake, sans oublier ses poèmes réunis en 1936, les projets littéraires de Joyce sont à première vue très différents les uns des autres. Mais les oeuvres de l'écrivain irlandais ont en commun d'avoir révolutionné leur genre et de se placer toujours à un niveau radical d'innovation. C'est à Paris, où il arriva avec sa famille en 1920, que devait s'établir la réputation de Joyce comme représentant majeur de la modernité littéraire. Alors que le devenir de son oeuvre était barré par la censure aux États-Unis comme en Angleterre, c'est la parution de l'édition originale d'Ulysses à Paris en février 1922, grâce à l'intrépide Sylvia Beach, avec le soutien de Valery Larbaud et d'un réseau de sociabilité littéraire, qui permit à Joyce de trouver un tremplin pour sa reconnaissance internationale.
Lorsque vit le jour en 1929 la première traduction d'Ulysse en français, Philippe Soupault en rendit compte en ces termes dans Europe : « Je ne crois pas qu'aucun écrivain sincère, après la connaissance d'Ulysse, puisse considérer son oeuvre et reprendre son travail dans le même esprit qu'avant cette connaissance. » Aujourd'hui, si les ligues de vertu ne s'insurgent plus contre Ulysse et si la charge d'obscénité n'est plus d'actualité, la réputation de Joyce continue à être celle d'un écrivain pour le moins « difficile ».
Dans la grande diversité de sujets et d'approches dont ils témoignent, les textes réunis dans ce numéro disent et démontrent que cet écrivain parmi les plus influents du XXe siècle n'a rien d'« illisible ».
L'oeuvre de l'écrivain irlandais John Banville, né en 1945, rassemble à ce jour des nouvelles, des pièces de théâtre, des scénarios de films, des chroniques et une bonne dizaine de romans noirs publiés sous le pseudonyme de Benjamin Black, mais l'auteur de La Mer (lauréat du prestigieux Booker Prize en 2005) est avant tout un très grand romancier à qui l'on doit une douzaine de romans aussi riches que subtils. L'auteur lui-même n'apprécie guère le cloisonnement des genres littéraires, mais on peut tout de même avancer que c'est dans ces romans sublimes que l'art de John Banville tutoie les sommets. Contrairement à Joyce et à bien d'autres écrivains de son pays, Banville n'a pas pris le chemin de l'exil ; il vit et travaille à Dublin, mais passe néanmoins pour le plus européen des écrivains irlandais.
Depuis la vague de déboulonnage des statues qui a suivi l'assassinat de George Floyd, en mai 2020, la mémoire et le patrimoine sont redevenus, de manière toujours plus évidente, des terrains de contestation politique. Inscrire ces appropriations de l'espace urbain dans un contexte élargi permet d'en comprendre plus précisément la portée : des manifestations moins médiatisées, comme l'arrachement de la statue d'un empereur éthiopien en Grande-Bretagne, ou touchant à des strates d'histoire inattendues, comme la gestion de la statuaire soviétique, participent d'une même volonté de contester un ordre en dégradant ses symboles. Alors qu'une immense statue célébrant l'amitié russo-ukrainienne vient d'être démontée à Kiev, le dossier de ce numéro, coordonné par Anne Lafont, choisit de prendre au sérieux cette nouvelle forme de contestation, et montre que les rapports souvent passionnés que les sociétés entretiennent avec leur patrimoine n'est jamais sans lien avec leur expérience du conflit. À lire aussi dans ce numéro : l'histoire, oubli de l'inconscient ?, le prix de l'ordre, pour une histoire européenne, les femmes dans l'Église, les réfugiés d'Ukraine et nos mélancolies secrètes.