«Sa tête aux cheveux embroussaillés bat violemment contre ma poitrine.
- Avec toi, je bande.
Les dents qui prennent la peau et mordent.
- Je n'oublie pas un homme qui m'a fait bander».
En 1963, Louis Calaferte publie Septentrion. Aussitôt interdit, ce livre est réédité en 1984. Pour celui qui l'aborde, sa fulgurance est intacte. La mécanique des femmes est comme la quintessence de Septentrion.
C'est une prostituée africaine qui parle, et elle raconte comment elle est arrivée dans cette ville qui ressemble fortement à Palerme au terme d'une véritable nouvelle traite des nègres. Elle raconte aussi les mauvais traitements, les vexations, la misère quotidienne, et tout le monde d'exclus, de clandestins et de miséreux qui s'anime autour d'elle dans le décor de cette ville en décomposition.
Le sujet est d'actualité mais il ne s'agit pas d'un roman social ou sociologique ou politique. L'auteur a fait le choix d'une langue poétique qui transcende le réalisme, avec une texture étonnante faite de tournures dialectales, d'expressions parfois étranges, comme pour attester d'une maîtrise incertaine de la langue de la part de la narratrice dans la bouche de laquelle la trivialité ne paraît jamais vulgaire.
Les trois textes «La vie des nonnes», «La vie des femmes mariées» et «La vie des courtisanes» constituent la première partie des Ragionamenti. Dans un style riche en métaphores qui n'est pas sans rappeler celui de Rabelais, Pierre Arétin raconte les plaisirs de la chair auxquels s'adonnaient ses contemporaines. Se moquant allègrement des sacrements religieux (voeux monastiques, mariage et autres balivernes), il tourne en dérision la société de l'époque, préférant à l'hypocrisie des conventions religieuses la franchise des «putains».
Il valait la peine, au moment où l'on redécouvre la richesse littéraire d'Eneas Silvius Piccolomini (Pie II), de publier un choix significatif de sa production érotique.
Présentés chronologiquement, les textes contenus dans ce volume mettent en lumière l'évolution de sa conception de l'amour au cours de sa vie laïque. A la suite de la Cinthia, dont les plus anciens poèmes datent des années d'étude d'Eneas à Sienne, figurent quatre lettres : la première fournit un modèle de lettre d'amour (1443) ; la deuxième renferme l'Historia de duobus amantibus (1444) ; la troisième précédait une copie de la nouvelle destinée au chancelier impérial Gaspard Schlick (1444) ; la dernière enfin, datée de 1446, diffusée sous le titre de De remedio amoris, témoigne de la conversion spirituelle et morale d'Eneas, quelques mois avant son ordination comme sous-diacre.
Le texte latin de l'Historia, qui repose sur une nouvelle transcription du manuscrit Prague, Statni Knihovna, XXIII F 112, est présenté en regard de la traduction qu'en donna Octovien de Saint-Gelais vers 1488. oeuvre de jeunesse d'un des plus grands poètes français de la fin du XVe siècle, cette savante traduction est le miroir vernaculaire et courtois du texte de l'humaniste italien.