Filtrer
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Éditeurs
Prix
Circe
-
La popularité de Heinrich Heine (1797-1856), ce « romantique défroqué » comme il se qualifiait lui-même, repose en grande partie sur ses poésies consacrées à l'amour qui, en raison de leur grande musicalité, ont inspiré d'innombrables compositeurs. Reprenant avec virtuosité tous les codes du romantisme, Heine opère toutefois une rupture par rapport à la morale étriquée de la Restauration et du Biedermeier qui domine dans les pays germaniques après le Congrès de Vienne. Exilé à Paris jusqu'à la fin de sa vie, adepte de la « réhabilitation de la chair » prônée par le saint-simonisme, Heine reprend et bouleverse les codes de la poésie amoureuse dont il élargit le vocabulaire jusqu'au trivial.
-
Écrit en langue napolitaine autour de 1625, et édité, posthume, en 1634-1636, Lo cunto de li cunti de Giambattista Basile constitue une des productions majeures de la littérature européenne du XVIIe siècle. Il peut être considéré comme un recueil de contes pour enfants, ainsi que le soustitre l'indique, inspirateur d'une grande part de la tradition du conte européen. D'autres critiques, comme Italo Calvino, hésitent à inclure Basile dans ce patrimoine, préférant souligner la richesse de l'invention métaphorique et le délire de l'imagination voyageant du « sublime au sordide ».
Édition incluant 64 bois qui ornaient l'édition napolitaine originale (1634).
-
Toni.
" bon ! fais porter tes rougets au lustrissime si tu veux les lui faire porter. mais qu'est-ce que tu crois ? que si tu avais besoin de quelque chose, il bougerait seulement de sa chaise ? quand il te verra, il te mettra la main sur l'épaule : bravo, beppe, je te remercie, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? mais si toi tu lui dis : lustrissime, j'aurais besoin de ci ou de ça, il a oublié tes rougets : ta figure ne lui dit rien ; il ne te connaît plus, ni comme son compère, ni comme son prochain, ni comme rien du tout en ce monde.
" à chioggia, par un matin d'automne oú l'orage menace. le sirocco doit ramener du sud les pêcheurs qui sont en mer dix mois par an. assises devant leurs portes, épouses et promises les attendent en travaillant nerveusement à leur dentelle: les hommes auront-ils échappé aux dangers de la mer, la pêche aura-t-elle été bonne et se seront-ils pourvu à l'escale de provisions et de cadeaux ? et les promis, auront-ils acheté la bague qui les engagera définitivement à leur promise ? d'ordinaire, la période des fiançailles est le printemps; mais à chioggia, seule la fin de l'automne voir revenir les hommes, dans l'urgence de rattraper un printemps d'absence.
Or voici que s'en mêle toffolo, orphelin et jeune homme en trop. une taquinerie, un malentendu grossi par des médisances, la jalousie des amoureux: disputes et bagarres explosent, entraînant dans leur mouvement le bienveillant isidoro, représentant de la justice vénitienne. la fête finale l'écartera pour célébrer les deux mariages prévus et un troisième inattendu, le quartier réconcilié et l'ordre renouvelé, la relève des générations et l'intégration au monde des pêcheurs du jeune homme en trop.
-
Plus de quatre-vingt ans après sa mort, l'astre de Rainer Maria Rilke n'a pas pâli. Européen voyageur, il bâtit entre ses lieux d'errance ou d'adoption, l'Allemagne, Paris, l'Adriatique, l'Europe centrale et la Russie, une oeuvre emblématique d'un courant de la modernité, qui tente de nouer les fils de l'expérience déconcertante du premier XXe siècle, d'en rassembler la sapience existentielle et créatrice. On le salue ici à travers la Figure - sa plus grande « invention » de poète et de penseur, dont on n'a pas fini de mesurer la fécondité. Rilke essaie en contemporain de Proust de saisir la contrariété, la fission du temps. Il est ce qui passe. Mais aussi ce qui dure. D'un côté la sensation, de l'autre le langage. Comment les articuler ? C'est la question du Moderne, car les vieux tropes sont morts et avec eux les formules littéraires de la passion. Comment vivre sans une présomption d'éternité ?