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Littérature générale
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Au terme d'un repas, un banquier démontre à son convive que ses convictions et ses actions en matière d'anarchisme n'ont rien à envier à celles des poseurs de bombe. Il déploie ainsi les trésors d'une rhétorique insidieuse au service de sa personne et s'installe dans de provocants paradoxes. Si ce banquier anarchiste nous enchante par son esprit retors, ses raisonnements par l'absurde et une mauvaise foi réjouissante, la véritable dimension du livre, cependant, n'est pas là : il s'agit en fait d'un pamphlet incendiaire contre la société bourgeoise, ses hypocrisies et ses mensonges. C'est aussi une dénonciation du pouvoir de l'argent, qui mine de l'intérieur le bien le plus précieux de l'homme : la liberté.
Le Banquier anarchiste est l'unique oeuvre de fiction publiée du vivant de Pessoa et signée de son vrai nom. Un texte explosif, un véritable brûlot.
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Il existe à New York une rue au nom évocateur : Division Avenue. Elle se situe dans une partie spécifique de Brooklyn, le quartier juif orthodoxe. C'est là que vit Surie Eckstein, qui peut s'enorgueillir d'avoir vécu une vie bien remplie : mère de dix enfants, elle passe des jours tranquilles avec sa famille. Alors qu'elle pensait être ménopausée, Surie découvre qu'elle est enceinte. C'est un choc. Une grossesse à son âge, et c'est l'ordre du monde qui semble être bouleversé. Surie décide de taire la nouvelle, quitte à mentir à sa famille et à sa communauté. Ce faisant, Surie doit affronter le souvenir de son fils Lipa, lequel avait - lui aussi - gardé le silence sur une part de sa vie. Un secret peut avoir de multiples répercussions ; il permettra peut-être à Surie de se réconcilier avec certains pans de son passé.
Avec Division Avenue, Goldie Goldbloom trace le portrait empathique, tendre et saisissant d'une femme à un moment charnière de son existence. Et nous livre un roman teinté d'humour où l'émancipation se fait discrète mais pas moins puissante. -
Dans ce « journal météorologique de l'esprit », Annie Dillard se fait la chroniqueuse d'une « vallée des merveilles » de l'État américain de Virginie où coule la rivière Tinker et se livre à une exploration quotidienne et solitaire de son environnement.
Elle décrit ainsi certains traits de la vie des mantes religieuses ou de celle des papillons Monarque, mais aussi celle des requins, des serpents venimeux, des parasites, leurs prouesses, beautés et déchéances, la violence et la cruauté mortelle de cet univers de prédateurs qui s'entre-dévorent.
Recluse volontaire parmi ces créatures, Annie Dillard est surtout une extraordinaire écrivaine qui lit la nature et tente de déchiffrer ses signes. Dans cette quête, elle cite Van Gogh, le Coran et Thoreau bien sûr, mais aussi entomologistes, astronomes, écrivains et chercheurs, trahissant ainsi avec beaucoup d'humilité une culture et une curiosité immenses qui font de cette double exploration de la vallée Tinker et de l'esprit humain un livre unique.
Récit d'un écrivain solitaire, ce texte est une splendeur d'écriture poétique, d'observation de la nature, et de réflexion quasi pascalienne sur la place de l'être humain entre l'infiniment grand et l'infiniment petit.
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Karim, dix-sept ans, un adolescent rêveur, cherche désespérément à échapper à la banlieue sud de Londres et à goûter aux fruits défendus que les années 1970 semblent offrir.
Entre son père d'origine indienne qui se découvre une passion pour la philosophie chinoise et se transforme en un gourou New Age initiant ses voisins aux secrets de la méditation, et sa mère british qui essaie de l'empêcher de sortir, il ne cesse de tenter de nouvelles expériences. Lorsque l'opportunité improbable d'une vie dans le show business se présente, Karim commence à gagner le genre d'attention qu'il espérait.
Avec la publication de ce roman d'éducation déjanté, à la sauce punk rock en plein coeur de l'Angleterre métissée, Hanif Kureishi s'est imposé dans le paysage littéraire comme une nouvelle voix singulière et un écrivain irrévérencieux qui brise les tabous.
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C'est la fin de l'été dans une petite bourgade suisse. Une famille heureuse rentre de vacances en Espagne. Astrid, Thomas et leurs deux enfants s'apprêtent à reprendre le cours d'une existence paisible. Rien ne laisse présager le départ de Thomas dans la nuit.
Commence alors pour lui une longue errance dans les montagnes, vers une autre vie. Les heures, les jours passent.
La police est avertie et commence, malgré le peu d'éléments dont elle dispose, son enquête. Si les enfants ne paraissent pas prendre la mesure des événements, la disparition de Thomas plonge Astrid dans un profond désarroi qui prend la forme d'un déni, d'un espoir insensé. Elle attend que son mari rentre car, elle en est persuadée, il reviendra.
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Peut-être la plus originale et la plus novatrice des romancières anglaises contemporaines, Angela Carter bénéficie aujourd'hui d'une importante reconnaissance. Dans les trois jours qui suivirent sa disparition, ses ouvrages furent épuisés et elle devint, sur les campus anglais, l'auteur contemporain le plus lu et étudié, devenant plus populaire que Virginia Woolf. La veine inventive d'Angela Carter, sa fascination pour les travers de l'être humain, sa possible perversité et son analyse de la figure féminine se retrouvent dans Love.
Publié pour la première fois en 1997 et inspiré du roman sentimental Adolphe de Benjamin Constant, Love raconte une oppressante histoire d'amour à trois entre Annabel, étudiante aux Beaux-arts issue de la bourgeoisie, Lee Collins, d'origine plus modeste et orphelin d'une mère folle et Buzz, son demi-frère déséquilibré, vivant ensemble dans la province anglaise au milieu du désordre et de la saleté d'un petit appartement. Dans cette relation, les émotions les plus subtiles côtoient les pulsions sexuelles les plus primaires et les névroses sentimentales les plus cruelles.
Illuminé par la présence d'une héroïne aussi fragile que radieuse, ce livre vibrant représente la quintessence du talent d'Angela Carter, qui s'affirme d'emblée par une écriture énergique à la fois rude et cultivée. Mêlant violence et délicatesse, l'auteur britannique chamboule le familier pour créer un monde nouveau et étrange. -
États-Unis, années 1930. Tom, un homme à la dérive, raconte sans détour sa vie dans la rue, la brutalité et l'inhumanité de la Grande Dépression. Cet individu issu de la classe moyenne, éduqué, perd tout du jour au lendemain. Le quotidien se partage entre courses mortelles pour prendre un train en marche, rencontres avec les marginaux et le désespoir de ceux qui cherchent un endroit où dormir et de quoi manger pour survivre. Tout ce qui compte, c'est le présent. Et celui de Tom est pavé de famine, de pannes, de galères, de relations éphémères et des images emblématiques de l'Amérique de l'époque.
Ce texte fait l'effet d'un coup de poing : c'est que le réalisme le plus dur et le plus cru y est halluciné jusqu'à transformer les événements en vaste cauchemar. D'une langue brutale et authentique, le récit de Tom Kromer est largement autobiographique.
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« L'éternité est amoureuse des productions du temps », disait Blake. Annie Dillard, qui grandit à Pittsburgh dans les années 1950, écrit ici les épiphanies qui ont marqué son enfance : les concours de blagues organisés par ses parents, la fille des voisins patinant sous un réverbère par une nuit d'hiver, l'exultation physique de la course, et puis la passion de la lecture, la découverte de ces univers parallèles qui réduisent le réel à l'ombre pâle des mots. L'enjeu de ces révélations, qui sont comme autant d'illuminations rimbaldiennes, c'est la genèse d'une conscience d'écrivain à la curiosité insatiable.
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De son écriture précise et acérée, Tiziano Scarpa propose un guide personnel de Venise, sa ville natale, connue pour attiser les convoitises touristiques. Composant une véritable invitation à la découverte et à l'errance, il ne nous entraîne ni dans une banale excursion ni dans une navigation rêveuse. Le corps urbain qu'il décortique est de pierre et de sang, avec ses pieux déchaussés enfoncés dans la vase, sur laquelle repose le poisson mirobolant à nul autre pareil.
Avec Scarpa, on déambule dans l'intimité viscérale, minérale, aquatique, de la plus mirifique des cités lagunaires, dont les feux et les langueurs n'en finissent pas de brasser l'Orient et l'Occident confondus.
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Tolstoï a quatre-vingt-deux ans. Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1910, il quitte la propriété familiale de Yasnaïa Poliana. Il ne prévient ni sa femme ni ses enfants et s'enfuit, seul avec trois domestiques, dans l'hiver glacial. Après quatre jours d'errance, il échoie dans la petite gare d'Astapovo où il meurt une semaine plus tard. Comment expliquer cette fuite ? Alberto Cavallari mène l'enquête grce aux journaux des rares témoins directs et à Tolstoï lui-même qui, dans la gare, écrira sur son geste.
Alberto Cavallari est né le 1er septembre 1927 dans la province de Plaisance (Italie). Entre 1944 et 1945, il participa à la Résistance armée avec le groupe Justice et Liberté, de tendance laïque et social-démocrate. Dès la Libération, il devint rédacteur à Italia libera, l'organe de ce mouvement, faite par d'anciens émigrés en France. Simultanément, il participa de toutes les grandes aventures intellectuelles milanaises, notamment auprès d'Elio Vittorini. De 1954 à 1969, envoyé spécial du Corriere della Sera, il s'attacha principalement à rendre compte de l'évolution des pays communistes. Après trois ans passés à Venise comme directeur du Gazettino, Alberto Cavallari passa huit ans à Paris comme correspondant de La Stampa avant d'accepter, en 1981, la charge de directeur du Corriere della Sera. À partir de 1984, il fut l'un des principaux éditorialistes de La Repubblica qu'il contribua à remettre au premier plan, au cuur de la bataille politique, au prix d'une lutte quotidienne contre les agissements du président du conseil socialiste, Bettino Craxi, qui n'hésita pas à le faire traduire en justice. Condamné, Alberto Cavallari trouva la solidarité de toute la presse italienne. Les conditions de la chute de Craxi lui donnèrent raison. Il est mort le 20 juillet 1998.
Ce livre est réédité à l'occasion du centenaire de la mort de Léon Tolstoï. Un bon moyen de mettre en perspective le parcours de cet immense écrivain.
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