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La baleine, l'animal le plus grand et le plus lourd de la Création, a toujours fasciné l'être humain. Spéculations et fantasmes ont été d'autant plus nombreux que voir une baleine vivante a longtemps été rare. Son histoire est liée à celle de la mer, de la navigation et de la pêche. Mais elle est aussi en relation avec celle des savoirs et des classifications du monde animal. Chassée depuis le Néolithique, la baleine fut cependant mieux connue à partir du moment (au XVIIe siècle) où sa chasse quitta les côtes, les fjords, pour s'exercer en haute mer. De la capture d'une baleine étaient tirés un grand nombre de produits alimentant un commerce fructueux. Une industrie baleinière vit progressivement le jour, mais elle devint si prédatrice qu'il fallut, au XXe siècle, limiter les prises et imposer des quotas.
Entre-temps la symbolique de l'animal se modifia. Longtemps ce fut un monstre redoutable, au service des forces du mal. La Bible et la mythologie en faisaient un instrument de dévoration et les bestiaires médiévaux, un attribut du Diable. La littérature moderne ne fut guère plus indulgente, soulignant sa cruauté : c'était l'ogre des océans, tel Moby-Dick, ce cachalot blanc et féroce dont Hermann Melville a raconté l'histoire. Mais plus on avançait dans le temps, plus cette image s'atténua et s'inversa : le monstre marin fit peu à peu place à une créature plus attachante, sinon pitoyable, injustement victime de la cupidité et de la violence des hommes. Aujourd'hui, cette sympathique baleine est devenue une des vedettes du livre pour enfants et l'image emblématique de la planète en péril. -
Sangliers, géographies d'un animal politique
Raphaël Mathevet, Roméo Bondon
- Actes Sud
- Mondes Sauvages
- 5 Octobre 2022
- 9782330171216
Le sanglier, l'un des plus gros ongulés d'Europe est pourtant malaimé des naturalistes, des agriculteurs et même des chasseurs, aujourd'hui dépassés par cette créature qui transcende la catégorie domestique/sauvage. Bon gré, mal gré, le sanglier est devenu un véritable "animal politique" qui s'invite dans toutes les discussions. Les auteurs sont allés à l'écoute des sangliers sur le terrain et aussi de tous les humains qui les étudient, les fréquentent, les protègent ou les pourchassent... Pour une juste compréhension du sanglier, appelé aussi "bête noire", considéré comme source de problèmes et de dégâts ; pour rendre au sanglier ses lettres de noblesse et la place qui lui est due dans l'écosystème, plutôt que de le considérer comme un nuisible, et de le persécuter.
Grâce à leur expérience d'hommes de terrain et à leur savoir scientifique, Raphaël Mathevet et Roméo Bondon ont rassemblé une somme captivante de connaissances et d'observations sur le sanglier, acteur clé de l'écosystème des forêts et des plaines, imprévisible et résistant à la domination des hommes.