Voici près d'un siècle, dans d'étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains « sauvages » dans des réserves. La culture in vitro des foetus a engendré le règne des « Alphas », génétiquement déterminés à être l'élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. Le meilleur des mondes est possible. Aujourd'hui, il nous paraît même familier...
Ils sont là, parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes ? Plutôt l'exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet pierres, déchets, animaux ou plantes pour alimenter leurs métamorphoses incessantes. Lorca Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme, Sahar, proferrante dans la rue pour les enfants que l'Éducation nationale, en faillite, a abandonnés, ont vu leur couple brisé par la disparition de leur fille unique de quatre ans, Tishka - volatilisée un matin, inexplicablement. Sahar ne parvient pas à faire son deuil alors que Lorca, convaincu que sa fille est partie avec les furtifs, intègre une unité clandestine de l'armée chargée de chasser ces animaux extraordinaires. Peu à peu, ils apprendront à apprivoiser leur puissance de fuite et à renouer, grâce à eux, avec ce vivant que nos sociétés excommunient.
Les furtifs nous plonge dans un futur proche où le libéralisme et la technologie n'ont jamais aussi bien maximisé nos servitudes volontaires - sous couvert de libération !
Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent.
Ils sont vingt-trois, un bloc, un noeud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.
Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme...
Chef-d'oeuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, dont la détention est interdite pour le bien collectif.Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement poursuivi par une société qui désavoue son passé.
L'Antarctique. À la tête d'une mission scientifique française, le professeur Simon fore la glace depuis ce qui semble une éternité. Dans le grand désert blanc, il n'y a rien, juste le froid, le vent, le silence.
Jusqu'à ce son, très faible. À plus de 900 mètres sous la glace, quelque chose appelle. Dans l'euphorie générale, une expédition vers le centre de la Terre se met en place.
Un roman universel devenu un classique de la littérature mêlant aventure, histoire d'amour et chronique scientifique.
Un roman incontournable, le chef d'oeuvre de la science-fiction.
Il n'y a pas, dans tout l'Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout du sable à perte de vue. Une seule richesse : l'épice de longue vie, née du désert et que l'univers tout entier convoite.
2084.
Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés! Le citoyen ne s'opprime plus : il se fabrique. À la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu'on forme, tout simplement. Au coeur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur espace, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution. En perdant beaucoup. En gagnant tout.
Premier roman, ici réécrit, La Zone du Dehors est un livre de combat contre nos sociétés de contrôle. Celle que nos gouvernements, nos multinationales, nos technologies et nos médias nous tissent aux fibres, tranquillement. Avec notre plus complice consentement. Peut-être est-il temps d'apprendre à boxer chaos debout contre le swing de la norme?
Paul Atréides a triomphé de ses ennemis. En douze ans de guerre sainte, ses Fremen ont conquis l'univers. Il est devenu l'empereur Muad' Dib. Presque un dieu, puisqu'il voit l'avenir. Ses ennemis, il les connaît. Il sait quand et comment ils frapperont. Ils vont essayer de lui reprendre l'épice qui donne la prescience et peut-être de percer le secret de son pouvoir. Il peut déjouer leurs plans, mais voit plus loin encore. Il sait que tous les futurs possibles mènent au désastre et est hanté par la vision de sa propre mort. Peut-être n'y a-t-il pas d'autre liberté pour le prescient que celle du sacrifice...
En pleine Révolution culturelle, le pouvoir chinois construit une base militaire secrète destinée à abriter un programme de recherche de potentielles civilisations extraterrestres. Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne en cours de "rééducation", parvient à envoyer dans l'espace lointain un message contenant des informations sur la civilisation humaine. Premier volume d'une trilogie culte d'une ambition folle.
Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé un beau jour, lorsque Gandalf le magicien et treize nains barbus l'entraînent dans un voyage périlleux. C'est le début d'une grande aventure, d'une fantastique quête au trésor semée d'embûches et d'épreuves, qui mènera Bilbo jusqu'à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug...
Après le succès du « Problème à trois corps » (prix Hugo du meilleur roman 2015), Liu Cixin revient avec une suite magistrale et haletante.
Lorsqu'une ingénieure en aéronautique originaire du début du XXIe siècle sort de son hibernation, elle réveille avec elle le souvenir d'un programme qui confronte l'humanité à un choix crucial : il en va en effet de la survie des Terriens... Après «Le Problème à trois corps »et «La Forêt sombre», Liu Cixin referme l'un des cycles de science-fiction les plus ambitieux de ce siècle.
Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s'inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu'en fonction de la mort des autres.
Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d'un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l'aide d'un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l'intérieur du silo.
Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.
La florissante agence anti-psi Runciter & Associés protège ses clients contre toute intrusion psychique. Mais lors d'une mission sur Luna, ses meilleurs éléments sont victimes d'un attentat à la bombe orchestré par une agence rivale. Glen Runciter est aussitôt placé en semi-vie. Rapidement, Joe Chip et les autres survivants sont témoins de phénomènes étranges:le visage de leur patron apparaît sur les billets de banque, les cigarettes n'ont plus aucun goût, la technologie semble régresser. Et un produit nommé Ubik, qui possède de curieuses propriétés, surgit aux moments les plus opportuns...
Le mouton n'était pas mal, avec sa laine et ses bêlements plus vrais que nature - les voisins n'y ont vu que du feu. Mais il arrive en fin de carrière : ses circuits fatigués ne maintiendront plus longtemps l'illusion de la vie. Il va falloir le remplacer. Pas par un autre simulacre, non, par un véritable animal.
Deckard en rêve, seulement ce n'est pas avec les maigres primes que lui rapporte la chasse aux androïdes qu'il parviendra à mettre assez de côté. Holden, c'est lui qui récupère toujours les boulots les plus lucratifs - normal, c'est le meilleur. Mais ce coup-ci, ça n'a pas suffi.
Face aux Nexus-6 de dernière génération, même Holden s'est fait avoir. Alors, quand on propose à Deckard de reprendre la mission, il serre les dents et signe. De toute façon, qu'at- il à perdre ?
Trois États de la côte ouest des États-Unis - la Californie, l'Oregon et l'État de Washington - décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale, baptisée Écotopia. Vingt ans après, l'heure est à la reprise des liaisons diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain, William Weston.
Au fil des articles envoyés au Times-Post, il décrit tous les aspects de la société écotopienne : les femmes au pouvoir, l'autogestion, la décentralisation, les vingt heures de travail hebdomadaire et le recyclage systématique. D'abord sceptique, voire cynique, William Weston vit une profonde transformation intérieure. Son histoire d'amour intense avec une Écotopienne va le placer devant un dilemme crucial : choisir entre deux mondes.
Récit utopique publié en 1975, traduit depuis dans le monde entier, Écotopia offre une voie concrète et désirable pour demain, et ce faisant agit comme un antidote au désastre en cours.
Dans une société assujettie au bonheur infaillible et obligatoire, alors que la "dernière" de toutes les révolutions possibles a eu lieu, les hommes, sous une cité de verre dans laquelle chaque geste est contrôlé, sont devenus des "Numéros". Ceux-ci paient de leur vie le moindre écart à l'ordre établi contre lequel, malgré tout, une poignée de dissidents va s'insurger. D-503 y tient un journal à la gloire de ce monde aseptisé et y consigne les débuts d'une insurrection qui va peu à peu le transformer. Anti-utopie prophétique qui anticipe toutes les glaciations du XXe siècle, «Nous» est considéré comme le premier chef-d'oeuvre de science-fiction, celui qui inspirera «1984 »de George Orwell et «Le Meilleur des mondes» d'Aldous Huxley. Cette nouvelle traduction vise à faire entendre, dans les mots, cet appel tragique : on a toujours raison de se révolter.
«Laisse-moi te parler de Tyler. Tyler dit : les choses que tu possèdes finissent toujours par te posséder. C'est seulement après avoir tout perdu que tu es libre de faire ce dont tu as envie. Le fight club t'offre cette liberté.
Première règle du fight club : Tu ne parles pas du fight club.
Deuxième règle du fight club : Tu ne parles pas du fight club. Tyler dit que chercher à s'améliorer, c'est rien que de la branlette. Tyler dit que l'autodestruction est sans doute la réponse.» Métaphore acide et jubilatoire d'un monde au bord du chaos, perdu faute de révolution, Fight Club a été porté à l'écran en 1999 par David Fincher, le réalisateur de Seven et Alien 3.
Au plus froid de l'hiver, Vassia adore par-dessus tout écouter, avec ses frères et sa soeur, les contes de Dounia, la vieille servante. Et plus particulièrement celui de Gel, ou Morozko, le démon aux yeux bleus, le roi de l'hiver. Mais, pour Vassia, ces histoires sont bien plus que cela. En effet, elle est la seule de la fratrie à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l'appel insistant des sombres forces nichées au plus profond de la forêt. Ce qui n'est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales.
Inspiré de contes russes, L'Ours et le Rossignol a su en garder toute la poésie et la sombre cruauté. C'est le premier roman de Katherine Arden.
«Il me revint en tête - par quel procédé mental inconscient -, une phrase qui fit retourner ma mémoire de dix ans en arrière. Elle flotta imprécise en mon esprit pendant un moment, puis je revis un titre en lettres rouges:LE DOCTEUR MOREAU, sur la couverture chamois d'une brochure révélant des expériences qui vous donnaient, à les lire, la chair de poule. Ensuite mes souvenirs se précisèrent, et cette brochure depuis longtemps oubliée me revint en mémoire, avec une surprenante netteté. J'étais encore bien jeune à cette époque, et Moreau devait avoir au moins la cinquantaine. C'était un physiologiste fameux et de première force, bien connu dans les cercles scientifiques pour son extraordinaire imagination et la brutale franchise avec laquelle il exposait ses opinions.»
Ester est une planète au bord du désastre. Son étoile, sur le point de s'éteindre, balayera dans un futur proche toute vie sur la planète. L'espace est le seul espoir de l'humanité. Les Mentalistes ont choisi d'augmenter grâce à la technologie leur corps et leur esprit. L'Église monclale, quant à elle, façonne la civilisation en utilisant la croyance. Afin de trouver une voie vers leur salut, à savoir une autre planète pour les accueillir, ils unissent leur capacité à contrôler les hommes et à manipuler la société.
Le voyage interstellaire est risqué. Le premier vaisseau qui le tentera, l'Estérion, ne peut prendre à son bord les membres les plus précieux de la planète, au cas où la tentative serait un échec. Autant y envoyer les rebuts d'Ester construire la nouvelle colonie - ou mourir, victimes d'un incident technique.
Parqués dans le navire, cinq mille kroptes, survivants du génocide qui visa récemment leur culture religieuse particulièrement rigoriste, et cinq mille anciens pensionnaires de l'horrible prison de Doeq partagent, sans le savoir initialement, les coursives étroites de ce mastodonte d'acier. Ce secret ne peut durer les 150 ans du voyage, que nous suivons du point de vue clinique des manipulateurs de l'ombre - et de leur décompte des pertes.
Dans cette réécriture du mythe de l'Exode, où l'espace remplace le désert, Pierre Bordage place l'espoir d'une Terre promise au sein même de l'esprit d'Abzalon : ce voyage offrira au monstre la rédemption. Un classique de la science-fiction française.
DE NOS JOURS. Ici, ailleurs et partout.
Le haut joueur connu sous le nom d'Argent a défié la Maîtresse des Jeux ellemême : le temps du Grand Jeu est advenu, et comparé à lui, tous les autres sont désormais dérisoires. Le monde entier s'en trouve réduit aux dimensions d'un échiquier, avec en guise de pièces des groupes mafieux, des armées officielles, des gouvernements, des nations... Et pour prix de cette partie sans égale, la réponse à la question qui les contient toutes : à qui échoira la Maison des Jeux ?
Venise, 1610.
Au coeur de la Sérénissime, cité-monde la plus peuplée d'Europe, puissance honnie par le pape Paul V, il est un établissement mystérieux connu sous le nom de Maison des Jeux. Palais accueillant des joueurs de tous horizons, il se divise en deux cercles, Basse et Haute Loge. Dans le premier, les fortunes se font et se défont autour de tables de jeux divers et parfois improbables. Rarement, très rarement, certains joueurs aux talents hors normes sont invités à franchir les portes dorées de la Haute Loge. Les enjeux de ce lieu secret sont tout autre : pouvoir et politique à l'échelle des États, souvenirs, dons et capacités, années de vie... Tout le monde n'est pas digne de concourir dans la Haute Loge. Mais pour Thene, jeune femme bafouée par un mari aigri et falot ayant englouti sa fortune, il n'y a aucune alternative. D'autant que l'horizon qui s'offre à elle ne connaît pas de limite. Pour peu qu'elle gagne. Et qu'elle n'oublie pas que plus élevés sont les enjeux, plus dangereuses sont les règles...
BANGKOK, 1938.
Remy Burke, membre madré de la Haute Loge, qu'il pratique depuis un demi siècle, reprend conscience dans la moiteur de sa chambre d'hôtel après une nuit trop arrosée. Beaucoup trop. Il s'est fait manoeuvrer et a accepté le défi du redoutable Abhik Lee. Avec en guise d'enjeu le plus précieux des biens : sa propre mémoire, misée dans une partie de cache-cache à l'échelle de la Thaïlande toute entière. Les règles sont simples : Lee dispose d'un mois pour dénicher Burke, après quoi, en cas d'échec, les rôles seront inversés. Une partie qui commence maintenant, tout de suite. Burke doit désormais courir... Éperdument.