Découvrir, exploiter, assimiler. Le goût de la conquête et de la puissance est un fil rouge de l'humanité, qui a notamment mené à la colonisation. Notre numéro d'hiver montre comment celle-ci résonne encore aujourd'hui en Guyane française, ou dans le nord de la Suède. Et comment d'autres territoires à conquérir émergent, tels les fonds des océans, nouvel eldorado pour États et industriels. Mais est-il seulement judicieux de s'emparer de nouveaux espaces, d'exploiter de nouvelles ressources ?
Apparu à la fin du XIXe siècle, le manga est aujourd'hui un genre majeur, protéiforme et en perpétuel renouvellement. Puits de scénarios pour la télévision et le cinéma, vivier de mascottes lucratives, il est l'un des plus efficaces ambassadeurs de la culture japonaise en France.
Cet univers narratif reflète autant la société singulière et énigmatique qui l'a créé que l'évolution du pays dans lequel il s'est développé : moyen de consolation durant la récession d'avant-guerre, héraut de la contestation dans les années 1960 et médiateur du féminisme dix ans plus tard. D'Astro Boy à Akira, de la Bombe A à Fukushima, le manga transforme les robots en gentils humains ou les hommes en terribles engins destructeurs, rêve le meilleur d une nation ambitieuse, solidaire et pacifiste, ou anticipe le pire d'une société décadente, liberticide et belliqueuse. À travers cet essai subtil où se conjuguent l'histoire, l'art et la sociologie du Japon, Karyn Nishimura-Poupée montre que le manga est intrinsèquement lié à l'évolution du Japon qui le recrée sans cesse. Sa portée est universelle.
Covers for the New Yorker est un recueil des vingt années de collaboration entre l'illustrateur le plus aimé d'Italie et un des magazines américains les plus célèbres. Ce volume rassemble pour la première fois les 32 couvertures dessinées par Mattotti pour The New Yorker, ainsi que de nombreuses esquisses inédites. L'essai de Françoise Mouly, directrice artistique du New Yorker, montre comment naissent les couvertures d'un magazine important, en soulignant le dialogue instauré avec l'artiste durant leur longue collaboration. À ce propos, plusieurs magnifiques dessins au crayon de Mattotti sont présentés avec des anecdotes racontant la genèse de chaque oeuvre.