« ARRIVER LÀ-HAUT un matin d'été après que, la nuit, un orage a lavé le ciel et la terre, s'arrêter en silence pour regarder, et demeurer sous le charme parce que la beauté est telle que le regard ne sait où se poser, et on en a le souffle coupé. Rester ici jusqu'au couchant à écouter en silence la montagne raconter des légendes, des histoires de bergers, d'alpinistes, de guerre. »
À la guerre, remarque Mario Rigoni Stern, on peut mourir à vingt ans, en une seconde, sur l'herbe, en plein printemps. Aucune polémique, aucun pathos, aucun héros dans le récit de cette guerre qui emmena Mario Rigoni Stern en France et en Albanie de 1940 à 1941, rien que la réalité. Tourmenté par les souvenirs et par les poux, Rigoni Stern traverse cette épreuve en moraliste pacifique. « Pour la plupart d'entre nous commença la fin de tout. »