Depuis soixante-dix ans que Dominique Fernandez parcourt Naples, la ville rayonne d'une splendeur intacte. Instable, volcanique, exaspérante et pourtant follement attachante, que serait la cité sans ses discordances ? De ses déveines, elle tire un sang plus riche que celui que dispensent la prospérité et le bien-être.
Dans ce texte passionné, Dominique Fernandez nous plonge au coeur du quotidien des Napolitains, qui semblent ne vivre pleinement que dans l'agitation extérieure, au milieu des ruelles inextricables. L'auteur peint le portrait fascinant des scugnizzi, ces garçons des rues qui résument sans doute à eux seuls l'âme des quartiers et qui ont inspiré tant d'écrivains et d'artistes ; il nous emmène découvrir les innombrables églises, palais, musées et trésors archéologiques, comme Paestum ou Oplonto. Et tandis que rien n'échappe à son oeil curieux, il partage volontiers ses secrets d'initié en livrant les trésors abrités derrière les pierres, éparpillés dans la ville par Gemito, Caravage ou encore Luca Giordano. Et n'oublie rien des Champs Phlégréens ou des îles comme Capri.
Ma chatte Artdéco m'observe de son regard si pénétrant.
J'ai toujours eu une envie folle de savoir ce qui se passait dans ces têtes hirsutes, couvertes de plumes, de poils, de cuir, d'écailles... derrière ces yeux étonnés, parfois inquiets...
Une idée m'a traversé l'esprit, je vais donner ma langue au chat. On a coutume de dire, à propos des animaux : « Il ne leur manque que la parole. » Je vais la leur donner, la parole, et organiser un micro-trottoir zoologique pour découvrir leurs joies, leurs peines, leurs émotions et leurs sentiments.
J'ai déjà réussi à faire parler une vache, la Noiraude, et un oiseau, Antivol.
Alors, pourquoi pas les autres animaux ?
J.-L. F.
Dans ce livre inattendu et surprenant, Jean-Louis Fournier interroge les animaux. Leurs réponses n'épargnent pas l'espèce humaine. Un pauvre crocodile pleure en pensant à sa mère et « à tous les gros salauds qui se promènent avec sur eux des morceaux de sa peau, un portefeuille dans la poche ». La chatte Artdéco philosophe : « L'homme n'est-il pas capable de tuer terre et mer ? » L'huître reproche aux hommes de lui mettre du citron dans les yeux. Quant à l'hirondelle, elle raille les gros : « Avez-vous déjà vu des oiseaux obèses ? » La biche admire la patience et le talent des photographes animaliers, prend la pose et au moment du clic se sauve, car elle est taquine !
Le résultat est surprenant, souvent poétique, d'une touchante justesse. Il faut dire que sous la vigilance quotidienne de sa chatte Artdéco, Jean- Louis Fournier n'a pas droit à l'erreur !
Une odyssée instructive chez nos amis pas si bêtes que cela !
Loin de l'image d'une ville-musée à la confluence des arts, Venise vibre de toute la gaieté italienne. Une douceur, un plaisir de vivre qui jaillissent des tableaux de Giambattista Tiepolo, de la musique de Vivaldi, du théâtre de Carlo Goldoni, des aventures de Casanova. Une dévotion aux sens à laquelle s'ajoute un esprit profondément républicain, ouvert au monde.
Dominique Fernandez nous raconte le glorieux passé de cette ville si singulière posée sur les eaux, décrit le développement de l'art, rappelle les navigateurs audacieux, et dessine les contours de sa Venise personnelle en n'oubliant rien des lieux phares comme la place Saint-Marc, l'Accademia, les Zattere ou l'église San Zanipolo. Il cite avec bonheur les grands écrivains voyageurs qui ont aimé Venise et ont été inspirés par elle : George Sand, Alfred de Musset et son frère Paul, Théophile Gautier, Joseph Brodsky, ou encore le romancier anglais Frederick Rolfe.
Cet ouvrage redonne ses couleurs à la « cité des Doges » et révèle nombre de mystères vénitiens. Il offre ainsi au lecteur une promenade d'une érudition sans pareille, guidé par un piéton amoureux de la Sérénissime.