Sciences humaines & sociales
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L'invention des cafés parisiens
Benoît Collas
- Parigramme
- Photos Petits Prix
- 14 Septembre 2023
- 9782373952032
Du limonadier au bistro, du bougnat au bar américain, le café parisien dans tous ses états !
Symbole parmi les plus marquants de Paris, les cafés n'y ont pas toujours existé. C'est dans la seconde moitié du XVIIe siècle qu'ils apparaissent, alors que les limonadiers ajoutent à leur carte la boisson venue d'un Orient qui fascine les Occidentaux. Accueillant une clientèle aisée, le café parisien se distingue des maisons de café européennes par l'interdiction d'y fumer et le luxe de sa décoration. On y joue, on y écrit, on y lit... et on ne tarde pas à y discuter politique ; c'est du café de Foy, au Palais-Royal, qu'est lancé l'assaut de la Bastille en juillet 1789.
Combiné au début du XIXe siècle avec le nouveau venu qu'est le restaurant, le café-restaurant trouve sa formule et le succès. Il se diversifie par la suite pour mieux répondre à toutes les attentes. Son histoire, ses pratiques, ses fréquentations comme les trajectoires de ceux qui y travaillent ouvrent autant de fenêtres sur la société parisienne depuis plus de trois siècles. -
Paris fantômes : revenants, spectres, âmes errantes et esprits frappeurs... échos d'outre-tombe
Bertrand Matot
- Parigramme
- Photos Petits Prix
- 14 Septembre 2023
- 9782373951875
Revenants, spectres, âmes errantes et esprits frappeurs... échos d'outre-tombe Depuis la nuit des temps, des fantômes hanteraient les replis secrets de Paris, cimetières, catacombes, ruines, palais abandonnés et sombres venelles. À chaque époque, ses revenants. Si la Lutèce gallo-romaine s'efforce de les contenir à distance, la ville du Moyen Âge les célèbre dans d'étranges danses macabres. La fascination pour les spectres ne faiblit pas à l'âge classique ni au siècle des Lumières. Et, sous la Révolution, la guillotine tournant à plein régime ne favorise pas le repos des âmes. Au XIXe siècle, les bouleversements des grands travaux haussmanniens réveillent encore farfadets et poltergeists. L'heure est au culte des esprits. Quelques années et une guerre mondiale plus tard, des légions de morts laissent derrière elles une armée de vivants avides de communiquer avec les disparus.
Ces voix d'outre-tombe se sont-elles aujourd'hui évaporées dans les brumes du passé ? Rien n'est moins sûr... -
Elles, ces Parisiennes ; promenades à la rencontre de femmes d'exception
Claire Lemonnier
- Parigramme
- 1 Février 2018
- 9782373950434
53% des Parisiens... sont des Parisiennes. Mais moins de 3% des plaques de rue leur sont attribuées. Quant au métro intra-muros, pas la moindre station ne comporte le nom complet d'une femme. Louise Michel est à Levallois-Perret, Marie Curie - avec son mari - à Ivry-sur-Seine. Restent deux femmes sans prénom (Rochechouart et Lagache), éventuellement trois avec Boucicaut. Et ce ne sont pas Madeleine, Abbesses et Filles du Calvaire qui corrigeront le déséquilibre.
Longtemps, les femmes ont été peintes en mères absorbées par leur progéniture ou en maîtresses dont l'éclat rejaillissait avant tout sur leurs protecteurs. Comme s'il n'y avait jamais eu de salonnières, de femmes de lettres ou d'affaires, d'artistes, de mathématiciennes, de scientifiques, d'exploratrices...
« Paris c'est une blonde / qui plaît à tout le monde... » chante Mistinguett en 1926. N'est-ce que cela ? Qui mène donc le peuple sur le tableau de Delacroix, lors des émeutes de 1830 ? Comment traverser le pont Mirabeau sans penser à Marie Laurencin, longer la rue Saint-Benoît sans évoquer Marguerite Duras, se promener à Belleville sans songer à Casque d'Or ou à Édith Piaf, flâner quai Malaquais sans imaginer la mansarde de George Sand ?
Les femmes sont partout : la marquise de Pompadour à l'Élysée, Louise Michel sur la barricade de Clignancourt, Arletty au canal Saint-Martin, Mme de Sévigné dans sa « carnavalette », Olympe de Gouges rue Servandoni, Sophie Germain et ses équations rue de Savoie, Simone Signoret dans sa « roulotte » de la place Dauphine...
En quinze chapitres correspondant aux grands quartiers de Paris, et plus de 400 adresses, cet ouvrage invite ainsi promeneuses et promeneurs à déambuler dans les pas de femmes qui ont marqué l'histoire.
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Visages, façons et coutumes du Paris populaire
Claude Dubois
- Parigramme
- 6 Septembre 2018
- 9782373950809
Commencée avec Gavroche, l'histoire du Paris populaire s'est abîmée dans le massacre des Halles des années 1970. Un acte irréversible qui a fait naître un nouveau Paris et une autre histoire... loin de Pantruche, loin de Paname.
Un siècle et demi durant, le peuple de Paris avait pourtant insufflé à la ville une bonne part de son caractère et de son style. Quelle vie menait-on alors entre le turbin et les loisirs, le quotidien et les grandes occasions, la sociabilité de quartier et les escapades sur les boulevards, le p'tit dernier sur le zinc et la chicore du samedi soir ?
En toute circonstance, il se trouvait immanquablement un titi doué du sens de la repartie, aussi rapide et précis qu'un boxeur, pour en lancer une bonne, et des rieurs pour lui faire écho. Une atmosphère, on n'en sort pas...
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Paris sous la Révolution et l'Empire
Philippe de Carbonnieres
- Parigramme
- 23 Avril 2015
- 9782840969525
Cet ouvrage présente de manière didactique et vivante une époque capitale pour l'histoire de la France et du monde mais aussi pour Paris, qui en fut l'épicentre. Moteur de la Grande Révolution, la ville devint le centre décisionnel de l'Empire napoléonien. Après avoir été un modèle politique durant les années 1789-1799, elle fut, sous l'impulsion du Premier Consul puis de l'Empereur, un exemple d'urbanisme grandiose et efficace.
Si Napoléon finit le roman de la Révolution , il en ouvre un pour Paris. Non sans continuité avec la pompe révolutionnaire telle qu'elle a pu se manifester dans les grandes fêtes célébrant l'Être suprême.
Il n'y a pas davantage de rupture stylistique entre les régimes, le néoclassicisme et le goût pour l'antique ayant les faveurs d'hommes que tout sépare par ailleurs, d'une royauté finissante à un Empire triomphant en passant par le jacobinisme le plus flamboyant. Les révolutionnaires célèbrent certes dans la Rome ancienne la première République de l'histoire tandis que Napoléon se voit plutôt en nouveau César mais les colonnes et les frontons ne s'embarrassent pas de telles nuances !
Demeure l'exaltation du dépassement, le sentiment d'accomplir une oeuvre dont la portée dépasse les frontières, explicite dès les premiers temps de la Révolution. Napoléon s'attachera à donner à ce rêve une traduction parisienne, pétrifiée puisqu'il s'agit d'architecture. Faire de Paris la plus belle ville du monde et son phare demeurera une ambition inaboutie mais dessine un trait d'union avec les aspirations universelles des hommes de 1789. -
« Je les crois tous possédés par mille démons... » observait à propos des Parisiens un voyageur étranger de la fin du XIXe siècle. Ce visiteur au regard perspicace, c'était Sigmund Freud ! Il n'était pas encore le père de la psychanalyse mais décelait déjà dans le comportement et les attitudes du « peuple des épidémies psychiques » d'inquiétants fantômes de l'histoire nationale et le retour de désirs refoulés.
Entre ses origines incertaines, des atteintes traumatiques à son corps, un imaginaire de soi contradictoire et un genre grammatical hésitant entre le féminin et le masculin, Paris semble un patient de choix sur le divan du psychanalyste. La capitale peut-elle, sans trouble identitaire, se faire ville de rêve et se percevoir en même temps en cauchemar ? Sa difficulté n'est pas mince : comment rester à la hauteur de sa réputation, tenir son rang face aux capitales émergentes, sourire à l'avenir. sans continuer de se déprécier dans l'ombre ? La première destination mondiale peut-elle s'appartenir avec confiance, sans se figer en icône ou se perdre en objet halluciné par ses visiteurs ? L'élan de son histoire semble parfois l'avoir douloureusement désertée.
Questionnons-donc un peu plus loin l'inconscient - ou plutôt l'inconscience - de cette ville. Le jeu des libres associations dessine une vie psychique tourmentée, des rives de la Seine aux villages bobo, des beaux quartiers aux banlieues, de l'immeuble haussmannien aux tours, de Paris-Plage au Grand Paris, du bureau du maire au tourniquet de cartes postales touristiques. Et nous plonge dans la mémoire turbulente de la première ville de France. Sait-on jamais ce que son passé nous réserve !