« Au centre de cette histoire, il y a le corps d' une femme, ses hantises et ses obsessions, & il y a la nature. C' est l' histoire d' une échappée belle, d' une femme qui quitte, presque du jour au lendemain, tout ce qui déterminait son identité sociale.
Elle sort de stase et se met en mouvement. Son départ est d' abord une pulsion, une sorte de fuite vers l' avant qui tient du road movie, avec de longues traversées de paysages en voiture, en auto-stop, puis à pied.
De la fuite et l' errance du départ, cette échappée va se transformer en nomadisme et en un voyage vers la réalisation de soi.
L' Arrachée belle, c' est une échappatoire à une situation vécue comme oppressante : une vie de couple dont la violence réside dans l' absence de relation, dans le vide entre les corps, dans les non-dits, l' incompréhension, la distance qui se creuse. J' ai voulu faire ressentir la violence de ces quotidiens subis, cette perte de sens qui est devenue pour la femme une absence au monde et à elle-même, et que l' on nomme en psychologie un syndrome de déréalisation et de dépersonnalisation, une façon de s' extraire de ce qu' on ne peut pas supporter, symbolisée par l' absence de prénom de la narratrice. »
Tout commence à Lisbonne, un trajet à bord du célèbre tram 28 mène le narrateur et sa compagne au cimetière où est enterré son ami, l'auteur italien Antonio Tabucchi. Il laisse un mot sur sa tombe, et c'est le prétexte pour revenir sur le cours de leur histoire commune...
L'HOMMAGE À L'AMI : « Les histoires ne commencent ni ne fi nissent mais arrivent ».
Cette phrase de A.Tabucchi est à la base du récit. La relation forte qui s'est tissée entre l'auteur italien et Roberto Ferrucci n'a ni commencé ni ne s'est terminée, elle est arrivée. Ces histoires qui arrivent brosse un portrait intime et rend hommage à l'un des plus grands protagonistes de la culture européenne, qui vécut simultanément à Venise, Vecchiano, Paris et Lisbonne.
A.TABUCCHI, LE PLUS EUROPÉEN DES ÉCRIVAINS ITALIENS : «J'ai tenté d'imaginer comment A.Tabucchi la raconterait aujourd'hui, cette Europe habitée par les populismes, les xénophobies, par ce sentiment de défaite et de résignation que l'on respire partout et contre lesquels il s'est battu à travers son écriture dans chaque page de son oeuvre.» R. Ferrucci S'il était de nationalité italienne, A.Tabucchi partait du principe qu'il avait «plusieurs chez lui» à travers l'Europe. Il était de ceux qui ouvrent les frontières intellectuelles.
Avec cette écriture qui le caractérise et qui off re d'infi nis allers-retours dans le temps, R.Ferrucci rapelle l'engagement de cet ami qui «n'aimait pas l'Europe des banques «, et qui était plutôt de ceux qui ouvrent les frontières intellectuelles.
En 2015, la cité des Doges a attiré 28 millions de personnes. Arrivés le matin, repartis le soir, ces visiteurs envahissent les ruelles au pas de charge et dégradent l'architecture millénaire sans qu'aucune taxe de séjour ne revienne à la Ville pour l'entretien du bâti (ils ne dorment pas sur place et ne versent donc aucune écotaxe).
Le passage incessant des bateaux touristiques et des paquebots de croisière ronge les fondations de la cité. Un fléau que la mairie n'a pas les moyens ou la volonté de contrôler. Cette déferlante fait aussi sourir les habitants : rues bondées, nuisances sonores, hausse des prix de l'immobilier. Peu à peu, les services publics et les commerces de proximité ferment pour laisser la place à des échoppes pour touristes. À cause de leurs conditions de vie qui se détériorent, des centaines de résidents désertent chaque année la ville. Aujourd'hui, un logement sur quatre n'est loué qu'à des touristes...
Venise est prise en otage par l'industrie du tourisme de masse. Le sujet est présent dans les médias.
Tout dernièrement, il y a eu la diffusion sur France 5 du lm documentaire «Venise, récit d'un naufrage annoncé», réalisé par Linda Bendali.
Roberto Scarpinato est le dernier des juges, le dernier de la génération de Falcone et Borsellino, assassinés brutalement par la mafia en 1992. Mémoire historique de la justice antimafia en Sicile, il nous livre dans cet entretien inédit, d'une voix aussi vigoureuse qu'inspirée, ses réflexions sur la justice et le pouvoir, sur la religion et la corruption, à travers le prisme d'une vie, la sienne, que la violence mafieuse a irrémédiablement bouleversée.
Le pouvoir n'est pas dans le conseil municipal de Palerme. Le pouvoir n'est pas dans le Parlement de la République. Le pouvoir est toujours ailleurs. L'État pour moi est la Constitution et la Constitution n'existe plus. Leonardo Sciascia Le Retour du Prince n'est pas une énième histoire de la mafia mais une histoire du Pouvoir auquel le juge Roberto Scarpinato est systématiquement confronté dans l'exercice de ses fonctions. Mené par Saverio Lodato, cet entretien inédit offre une lecture originale de l'histoire contemporaine de l'Italie marquée par la criminalité du pouvoir.
Un regard lucide et impitoyable sur les coulisses de l'Histoire, hors scène où la politique se façonne et les lois sont ployées selon les intérêts.
Mémoire historique de la justice anti-mafia, Roberto Scarpinato a instruit des procès majeurs concernant les alliances entre la mafia et la classe politique et économique italienne. Il vit sous escorte depuis plus de vingt ans. Captivant et vertigineux comme un roman, cet ouvrage pointu a remporté un franc succès populaire en Italie.