Filtrer
Flammarion
-
Roméo et Juliette
William Shakespeare, Jean-michel Déprats, Virginie Manouguian
- Flammarion
- Gf ; Theatre
- 8 Juin 2016
- 9782081387720
«L'amour fou, fusionnel, inexorablement en marche vers la mort violente, l'amour qui refuse de fléchir au décès d'un des partenaires. L'amour qui trahit les conventions sociales. Ce feu à quoi deux êtres pathétiques se réchauffent, alors que l'horreur les entoure. [...] C'est une histoire d'amour en vérité fort commune, une tragédie qui a connu d'innombrables variations, d'innombrables héros et héroïnes, et dont les sources remontent à la nuit des temps. [...] Le génie de Shakespeare est d'avoir choisi ces deux êtres fragiles, improbables, une enfant sans expérience du monde et un jeune homme versatile, pour en faire un couple mythique, le couple par excellence, un symbole de l'amour éternel.»Antoine Volodine.
-
En 1903, Rilke entame une correspondance avec un jeune homme de vingt ans, Franz Kappus, qui lui a envoyé ses premiers essais poétiques. Plusieurs lettres suivront, que Kappus publiera en 1929, trois ans après la mort de Rilke.
Ces textes sont devenus immédiatement célèbres et comptent parmi les plus beaux de Rilke : au fil du temps et des réponses, ils composent une superbe méditation sur la solitude, la création, l'amour, l'accomplissement de l'être.
Au-delà de ce recueil, d'autres lettres ont été ajoutées, adressées à Lou-Andréas Salomé, Friedrich Westhoff et Clara Rilke.
Elles continuent de parler « de la vie et de la mort, et de ceci que l'une et l'autre sont grandes et magnifiques ».
-
Tartuffe, un faux dévôt, entre dans la famille du riche bourgeois Orgon et tente de prendre le contrôle des esprits à des fins personnelles. Orgon se laisse faire, jusqu'à céder des choses impensables. Pièce sur l'hypocrisie, la fausse dévotion et la crédulité avec un dossier comprenant des documents et des repères historiques et littéraires.
-
En face de la pauvre boutique du père Baudu se dresse dans toute son arrogance le Bonheur des Dames, nouveau temple de la consommation féminine, dirigé par l'ambitieux Octave Mouret qui est prêt à tout pour faire prospérer son affaire. C'est alors sous le regard fasciné de la jeune provinciale Denise, bien décidée à travailler au Bonheur, que va se jouer la bataille du commerce moderne...
Dénonciation des excès du système capitaliste, le onzième volume de la série des Rougon-Macquart, où fourmillent les descriptions des expositions aguicheuses et des étalages à faire rêver le chaland, est aussi le grand roman zolien du désir et de la joie.
-
Premier chef-d'oeuvre de Racine, qui lui valut, à vingt-sept ans, d'être comparé au grand Corneille, Andromaque fut à sa création un véritable triomphe. En réinventant l'histoire de la veuve d'Hector captive de Pyrrhus, roi d'Épire, le dramaturge inaugure une nouvelle forme de tragédie, où l'amour devient source de tous les périls et de tous les égarements. Dans cette pièce aux puissants effets pathétiques, marquée par le désordre extrême des sentiments, les personnages, emportés par leurs passions, se livrent aux pires excès sans jamais cesser d'être d'authentiques héros.Dossier : 1. Les sources de la pièce2. La Querelle d'Andromaque3. Caractères et passions, de la dramaturgie classique à la critique moderne4. Passions et tragédie : le plaisir des larmes5. La peinture des passions et les genres d'Andromaque6. Postérité de l'oeuvre
-
Sept mois avant sa mort, Apollinaire publie des poèmes «de la paix et de la guerre», écrits de 1913 à 1916, sous le titre Calligrammes. Ce néologisme, qu'il forge à partir des mots «calligraphie» et «idéogramme», annonce un mode d'expression original : le poème-dessin, qui allie jeu du langage et jeu des formes. Les mots dessinent ici un cigare, là une montre ou une colombe, et traversent la page sous forme de gouttes de pluie ou de trains partant pour les champs de bataille de la Première Guerre mondiale... Car Apollinaire a en partie composé ses Calligrammes au front, pour ses correspondantes aimées, Lou et Madeleine. S'il a pu se nourrir du spectacle de la guerre, c'était pour mieux la transfigurer. Et c'est aussi pour continuer de croire en l'avenir qu'il a osé, sous le fracas des bombes, cette étonnante synthèse de plusieurs arts.Dossier : 1. Une conférence d'Apollinaire : «L'Esprit nouveau et les poètes»2. Les poètes et la Grande Guerre3. Autour du calligramme4. Poètes contemporains d'Apollinaire5. Le jugement d'André Breton.
-
«Un héros qui s'éveille doit avoir la splendeur d'un soleil levant», lisait-on dans un ouvrage anonyme publié à Madrid en 1637, l'année où fut créé Le Cid. Ce héros splendide, ce pourrait être Rodrigue, qui par un coup d'éclat et quelques coups d'épée triomphe de tous les obstacles, attire à lui tous les coeurs et s'élève au-dessus de la loi commune. Mais ce héros pourrait aussi bien être Corneille, qui à l'aube de sa trente et unième année, avec Le Cid, s'affranchit de toutes les règles et s'affirme comme l'un des plus grands dramaturges de son siècle.
-
Placé dans une situation sociale comique, amoureux d'une coquette, Alceste voit défiler tous les types humains qu'il réprouve. Molière a enfermé toute une époque dans un salon mondain et fait le portrait d'un milieu où le misanthrope fait figure d'attardé..
-
Paru en 1762, le Contrat social, en affirmant le principe de souveraineté du peuple, a constitué un tournant décisif pour la modernité et s'est imposé comme un des textes majeurs de la philosophie politique. Il a aussi acquis le statut de monument, plus célèbre que connu, plus révéré - ou honni - qu'interrogé. Retrouver, dans les formules fameuses et les pages d'anthologie, le mouvement de la réflexion et les questions vives qui nourrissent une oeuvre beaucoup plus problématique qu'affirmative, c'est découvrir une pensée qui se tient au plus près des préoccupations d'aujourd'hui : comment intégrer les intérêts de tous dans la détermination de l'intérêt commun ? Comment lutter contre la pente de tout gouvernement à déposséder les citoyens de leur souveraineté ? Comment former en chacun ce sentiment d'obligation sans lequel le lien social se défait ?
-
Gargantua
François Rabelais, Marie-madeleine Fragonard, Victor Hugo
- Flammarion
- Gf ; Bilingue
- 23 Juin 2021
- 9782080251978
Peut-on être sérieux et drôle à la fois ? Quelle «substantifique moelle» se cache sous la fantaisie des apparences ? Publié en 1534, Gargantua, qui narre la vie «très horrifique» d'un géant né par l'oreille de sa mère et inventeur du torchecul, est aussitôt interdit. Mais, par-delà la satire, le récit se colore d'humanisme : quelles méthodes d'enseignement adopter pour former l'habile homme ? Quelles doivent être les vertus du prince chrétien, en particulier en temps de guerre ? Puisé aux bonnes sources, le savoir est une gourmandise, tandis que les appétits guerriers, rendus vils et grotesques, sont balayés par une fin utopique.Si rire est encore «le propre de l'homme», la langue du XVIe siècle ne nous est plus familière. La présente édition accompagne le texte de Rabelais d'une translation en français moderne, afin que tout lecteur puisse s'y plonger avec l'agilité de Gargantua quand il «nageait en eau profonde, à l'endroit, à l'envers, de côté, de tout le corps, des seuls pieds, une main en l'air tenant un livre».Dossier1. Utopies et perfections de l'éducation humaniste2. Idéaux humanistes sur la guerre et la paixParcours : Le rire, un miroir du savoir.
-
La Divine Comédie
Dante Alighieri, Jacqueline Risset
- Flammarion
- Gf ; Poesie
- 13 Novembre 2010
- 9782081231559
Cette édition propose, en un volume unilingue, l'ensemble de La Divine Comédie traduite et annotée par Jacqueline Risset, avec une présentation inédite et une bibliographie mise à jour.
-
Après l'éclatante campagne des Provinciales, Pascal aurait eu pour projet de composer une Apologie de la religion chrétienne. À sa mort, ses proches entreprirent de reconstituer cet ouvrage à partir des fragments épars trouvés dans ses papiers:c'est ainsi que naquirent les Pensées.Ni traité de métaphysique, ni autobiographie mystique, ni même seulement apologie de la religion chrétienne, les Pensées décrivent l'homme dans sa grandeur et sa misère, posent les fondements d'une politique et d'une morale, sondent le sens de la vie et exhortent les coeurs à se tourner vers Dieu. Par le style fulgurant de l'auteur, la force de sa réflexion et son ardeur à persuader, elles constituent l'une des oeuvres les plus fascinantes de la littérature française. Ainsi que l'écrivait Chateaubriand, «les sentiments de Pascal sont remarquables surtout par la profondeur de leur tristesse, et par je ne sais quelle immensité:on est suspendu au milieu de ces sentiments comme dans l'infini».
-
Phil et Vinca, amis depuis leur plus jeune âge, se retrouvent chaque été sur la côte bretonne. Mais si leur enfance les a unis, l'adolescence va les séparer. Autrefois complices, leurs jeux perdent de leur innocence et se teintent de désirs. Tandis que Vinca commence à jouer de son pouvoir de séduction, Phil va connaître une première et brève aventure avec une femme d'âge mûr...En 1924, la parution du Blé en herbe, roman d'initiation à l'amour et à la vie sensuelle, fut entourée d'un parfum de scandale. Colette y met en scène, avec délicatesse et nostalgie, le douloureux passage de l'enfance à l'âge adulte.
-
«La scène est au Pirée. Attablés dans la maison du vieux Céphale, Socrate et quelques amis entreprennent de discuter des récompenses promises au juste dans l'au-delà. Qui peut le mieux cerner l'essence de la justice ? La sagesse traditionnelle, les mythes anciens semblent impuissants et Socrate a vite raison des prétentions du sophiste Thrasymaque.Alors s'amorce avec Glaucon et Adimante, les frères de Platon placés en position d'interlocuteurs philosophes, un long entretien qui, de la justice dans la cité, remonte vers la justice de l'âme. L'histoire d'Athènes traverse sans cesse ce dialogue puissant, où la proposition d'une cité parfaite et de la royauté des philosophes est à la fois la réponse à la tourmente politique de la démocratie grecque et la recherche métaphysique des vertus de l'âme et des objets de la raison.Dans la traduction et le commentaire que je présente ici, j'ai cherché à construire l'équilibre le plus rigoureux possible entre une lecture centrée sur l'histoire et une autre qui prend la métaphysique comme foyer principal. Un des effets de cette perspective est d'éviter une position trop courante aujourd'hui, la dépolitisation de l'oeuvre. L'inquiétude de celui qui aspire à la justice, Platon ne cesse de le rappeler, n'est-elle pas indissociablement éthique et politique ?» Georges Leroux.
-
1537 : le duc Alexandre de Médicis règne sur Florence dans la débauche et l'excès, accompagné dans ses entreprises par son cousin, Lorenzo. Autrefois de réputation vertueuse, ce dernier a fait volte-face, et c'est avec cynisme qu'il soutient désormais les projets du tyran. Est-il réellement dépravé ? Ou s'agit-il d'un leurre, voué à dissimuler une ambition aussi héroïque que désespérée ? Drame romantique inspiré d'un personnage historique, Lorenzaccio (1834) est l'histoire d'une dépossession de soi que seul un acte radical peut espérer conjurer.
-
Ainsi parlait zarathoustra
Friedrich Nietzsche
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 18 Août 2006
- 9782080713025
Ainsi parlait Zarathoustra
« Cette oeuvre est complètement à part. Ne parlons pas ici des poètes : peut-être n'y a-t-il jamais rien eu qui soit d'une telle surabondance de force. Ma notion du "dionysiaque" s'est faite ici action d'éclat ; comparé à elle, tout autre agir humain apparaît misérable et limité. Qu'un Goethe, qu'un Shakespeare ne sauraient respirer un seul instant dans cette atmosphère de passion et d'altitude, que Dante, auprès de Zarathoustra, ne soit qu'un croyant, et non quelqu'un qui commence par créer la vérité, un esprit qui gouverne le monde, un destin -, que les poètes du Véda soient des prêtres et pas même dignes de dénouer les chaussures de Zarathoustra, voilà qui n'est encore qu'une litote et ne donne aucune idée de la distance, de la solitude azuréenne où vit cette oeuvre » (Nietzsche, Ecce Homo, « Pourquoi j'écris de si bons livres »).
-
En 1934, à 25 ans, Simone Weil entre pour un temps indéfini à l'usine afin d'éprouver au plus vif d'elle-même la condition ouvrière. Cette expérience la bouleverse, tant sur le plan intellectuel que sur le plan intime. Après avoir tenu un journal et livré par lettres ses impressions à quelques amies proches, elle n'a de cesse, jusqu'à sa mort en 1943, de témoigner au sujet du travail ouvrier : elle en révèle le caractère inhumain, pense toutes les dimensions de sa nature oppressive et esquisse des formes d'organisation susceptibles de le transformer en un «travail non servile». Ces textes, rassemblés en 1951 par Camus pour former La Condition ouvrière, présentent une unité remarquable. Renvoyant dos à dos les théories du travail capitalistes et celles communistes ou anarchistes, Weil juge possible de dégager une perspective philosophique et politique indiquant comment les travailleurs manuels pourraient «atteindre la joie pure à travers la souffrance». Dossier 1. Aux sources de La Condition ouvrière 2. Le travail, entre nécessité, oppression et liberté 3. Décrire, dénoncer et penser le travail après Simone Weil.
-
Le ton du Gorgias est particulièrement violent, et pas seulement à l'égard de la rhétorique. Le dialogue formule une critique radicale de la démocratie athénienne, de ses valeurs dominantes et de sa politique de prestige. En effet, Socrate s'en prend à tous les aspects de cette politique, du plus concret au plus idéologique. Mais l'essentiel de la critique vise la condition qui donne à la démocratie athénienne ses principaux caractères. Or cette condition est la même que celle qui assurait l'influence de la rhétorique. Il s'agit de la foule comme sujet dominant de la scène politique. Le gouvernement de la liberté est un gouvernement de la foule, c'est-à-dire de l'illusion, du faux-semblant et de la séduction. La critique de la rhétorique débouche donc directement sur la critique de la démocratie.
-
L'expérience d'une pensée rigoureuse ne peut se faire par procuration.
Il faut métaphysiques se ménager du temps, du loisir et de l'attention pour enfin penser par soi-même, sans maître, sans approximation, sans préjugé, sans précipitation. Ainsi l'expérience de pensée que nous présente Descartes dans les Méditations métaphysiques n'est-elle pas simplement un témoignage exemplaire. Elle décrit et met en scène les exercices de l'esprit nécessaires pour entamer un parcours philosophique.
Comme l'écrit Husserl, "ces méditations dessinent le prototype du genre de méditations nécessaires à tout philosophe qui commence son oeuvre, méditations qui seules peuvent donner naissance à une philosophie". Cette édition comprend une présentation, le texte français des six méditations éclairé par des notes de bas de page, une chronologie et une bibliographie.
-
Comment accorder la multitude et sortir de l'état de «guerre de tous contre tous» ? Par quels moyens des individus aux profils et aux désirs variés - pour ne pas dire rivaux - peuvent-ils vivre ensemble et vivre bien ? Au lendemain d'une guerre civile qui a déchiré l'Angleterre, le Léviathan (1651) offre une réponse novatrice et déroutante pour ses contemporains : il revient aux particuliers de conclure un pacte fondateur, qui confère au souverain l'autorité de les représenter absolument et de faire la loi en leur nom.Par la puissance et la cohérence de son raisonnement, le Léviathan a redéfini les droits et les devoirs des souverains et des citoyens. Revenir à lui aujourd'hui, c'est éclairer nos propres conditions de pensée et de pratique politique.Cette édition regroupe les chapitres X à XVI (De l'homme), consacrés à la problématique morale, ainsi que les chapitres XVII, XVIII et XXI (De la République), dédiés au pouvoir politique et à la liberté des sujets.Dossier : Petit précis de philosophie politique : Aristote, Locke, Rousseau, Hannah Arendt, Pierre Clastres, Pierre Manent.
-
Changer la vie par les moyens de la poésie : telle fut l'ambition de Rimbaud. Ce volume rassemble les oeuvres d'un poète devenu mythe, depuis son premier récit, composé à l'âge de dix ans, jusqu'aux poèmes en prose des Illuminations, qui précèdent son renoncement à la littérature, la vingtaine venue. On y découvrira, aux côtés de ses textes les plus célèbres - les lettres du Voyant, les poésies ou encore Une saison en enfer -, des écrits moins connus récemment retrouvés. Et l'on mesurera le chemin parcouru par ce génie «ravagé violemment par la littérature», selon les mots de Mallarmé, acteur d'«une aventure unique dans l'histoire de l'art».
-
Un cheval peut-il venger la mort de son maître ? Jusqu'où ira la troublante ressemblance d'une fille avec sa mère décédée ? Qui a commis les meurtres atroces de la rue Morgue ? L'univers dans lequel nous plongent les nouvelles de ce recueil grouille d'horreurs et de mystères. Pour y faire face et conjurer son angoisse, l'auteur s'arme de rire et de raison : en appliquant l'analyse logique à la littérature d'imagination, Poe a inventé le récit policier.Dans cet écrivain de la peur, qui décontenança les romanciers de son temps mais ravit les poètes, Baudelaire a reconnu un frère. Il a sélectionné ses contes préférés pour offrir au public français les Histoires extraordinaires (1856). Sa traduction leur confère une beauté supplémentaire, ciselant avec art les cris de souffrance poignants d'un homme perdu dans un monde hostile.
-
Le 18 août 1572, alors que les guerres de Religion déchirent la France, Marguerite de Valois, la soeur du très catholique Charles IX, épouse Henri de Navarre, chef protestant et futur roi Henri IV. Bien que cette union ait été arrangée pour favoriser la paix, celle qu'on surnommera la «reine Margot» promet une absolue fidélité politique à son mari. Une semaine plus tard, la nuit du massacre de la Saint-Barthélemy, elle s'éprend du romantique comte de La Mole, venu trouver refuge auprès d'elle. Ensemble, épaulés par le loyal Coconnas, ils tentent de contrer les machinations de la perfide Catherine de Médicis... Dans le plus historique de ses romans, Alexandre Dumas réussit le tour de force de maintenir le suspens d'un récit dont l'issue fatale est pourtant connue d'avance.
-
Entichées de Trissotin, poète de pacotille, Philaminte, Armande et Bélise se complaisent dans les joies de l'esprit. Elles discutent de grammaire, d'astronomie, de métaphysique et de morale. Elles vantent à l'excès l'exercice de la raison au détriment du corps. Elles exhibent leurs connaissances des auteurs en vogue, dérogeant en tout point aux règles de l'honnêteté. Et sont finalement bien incapables de déceler le véritable dessein de Trissotin : mettre la main sur la fortune familiale.Créée en 1672 alors que Molière est au sommet de sa gloire, la pièce n'a rien perdu de son piquant. Car si les femmes grammairiennes ou astronomes ne prêtent plus à rire, la répétition systématique des dernières théories à la mode reste risible. Raillant l'étroitesse de vue des pédantes, Les Femmes savantes expriment en creux des valeurs profondément modernes : celles du jugement individuel, du plaisir et des droits du corps.Dossier : 1. La première réception de la pièce2. Femmes savantes, femmes pédantes dans la littérature galante du XVIIe siècle3. Descartes au pays des pédantes4. Le tournant "féministe" dans les mises en scène des Femmes savantes.