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L'arbre Vengeur
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Quatre brillantes nouvelles de jeunesse du plus anglais des écrivains américains de l'entre-deux-siècles. Chacun de ces impertinents textes rappelle les rêves d'une génération de yankees fascinés par le Vieux Monde et signale les premiers émois du jeune esthète rêvant à l'Europe fabuleuse. Les personnages, faussement mièvres et sucrés, Eugène Pickering, Miss Church ou Caroline Spencer, sont aussi représentatifs du roman «féminin» de l'Amérique des années 1850, dont le succès influença le futur et très secret auteur du Tour d'écrou. Mais ils portent déjà en germe toute l'ambiguïté jamesienne, ce matériau singulier sur lequel il va bâtir son oeuvre.
Quatre textes subtils qui sont une merveilleuse introduction à un immense écrivain que beaucoup n'ont jamais lu... Une occasion en or ! -
A Nice, au début des années 30, un retraité aisé et mondain hésite entre plusieurs femmes qu'il manipule cyniquement. Il les courtise mais les méprise bien davantage qu'il ne les aime. Tout ainsi est jeu et dissimulation, les vrais sentiments sont masqués et les créatures du roman évoluent dans cette ambiance de fausseté typiquement bovienne.
Mais Un célibataire (1932) est l'un des rares romans de Bove dont les personnages ne sont pas complètement assaillis par l'impuissance d'agir et l'angoisse de la survie. Ils s'abandonnent même par moments aux charmes de la séduction. A la fin, le héros célibataire confie à son ultime visiteuse : « Personne n'est fait pour se comprendre. »
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Pour raconter une bonne histoire, nous dit Borges, il faut avoir deux intrigues, une fausse pour égarer le lecteur au départ, et une vraie qu'il faut garder secrète jusqu'à la fin.
Cette théorie a trouvé en Mario Levrero, grand auteur uruguayen, un illustrateur hors pair. Avec J'en fais mon affaire il nous embarque dans les aventures, à la fois cocasses et étranges, d'un écrivain en déroute chargé d'en retrouver un autre, un certain Juan Pérez, dont on ne connaît que le manuscrit génial et la bourgade d'origine, un lieu paumé où notre enquêteur amateur va aller de découvertes en déconvenues.
Car si les Juan Perez ne manquent pas, ils n'écrivent guère... Persifleur, drôle, bourré de clichés qui font un joyeux feu d'artifice, ce roman a les couleurs de la culture populaire mais les nuances de la littérature insolente.
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