Finitude
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Un soir d'été de 1946, Boris Vian parie avec son éditeur qu'il peut écrire un « best-seller américain » qui trompera les critiques. Ce sera J'irai cracher sur vos tombes, qui paraît sous le nom de Vernon Sullivan dans une « traduction » de Boris Vian. Le livre fait scandale.
Dans les caves de St-Germain, on s'interroge et Vian jubile. Hélas, en parallèle, la carrière d'écrivain de Boris ne décolle pas. L'Écume des jours est un échec alors que le public redemande du sulfureux, du Sullivan. Vian ne cache ni son amertume, ni sa fatigue.
Dans un jeu de miroirs, entre fiction et réalité, Dimitri Kantcheloff donne vie à un des minuscules drames intimes de l'histoire littéraire. Il offre à Boris Vian, écrivain dévoré vivant par son double, un hommage à sa mesure, élégant, virevoltant poignant. -
La soustraction des possibles
Joseph Incardona
- Finitude
- Utopies Finitude
- 2 Janvier 2020
- 9782363391223
À Genève, en 1989, Svetlana, une ambitieuse cadre bancaire, rencontre Aldo, un prof de tennis vaguement gigolo. Ils s'aiment mais veulent plus, plus d'argent, plus de pouvoir, plus de reconnaissance. Alors qu'ils préparent minutieusement le casse qui devrait changer leur vie, ils n'imaginent pas être les marionnettes de plus gros, plus malins, plus féroces qu'eux. On ne joue pas impunément avec l'argent des puissants. Et pour les requins de la finance internationale, l'amour n'est pas une valeur refuge. Aldo et Svetlana n'avaient aucune chance.
Joseph Incardona signe ici son livre le plus ambitieux. Vaste comédie humaine tout à la fois roman noir et grand roman d'amour. Une prouesse.
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Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu'elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s'occupe tous les jours dans son métier d'embaumeur. Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s'intéresse à son étrange profession.
Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants. Elle sent qu'il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère. Doucement, elle va l'apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu'il cache depuis quinze ans.
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Se taire, ne jamais se mêler des affaires des autres, voilà la règle qui prime dans ce village au fond des montagnes et permet à chacun de cultiver consciencieusement son lot de rancoeurs et de préjugés. Quand Emil a disparu, personne n'a rien dit, les langues sont restées liées. Et quand l'orpheline, la jeune Ida, a été placée chez les Hauser, on se doutait bien que la vie serait difficile pour elle. En butte à la haine de la fermière et aux regards libidineux de son mari, la jeune fille ne peut compter que sur son amitié clandestine avec Noah, un adolescent qui rêve d'ailleurs. Il la convainc qu'elle aussi a droit à sa part de bonheur, mais il est trop tard. Ils ne parviendront, bien malgré eux, qu'à faire remonter à la surface toute la boue de secrets et de non-dits du village.
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« Bartleby », texte mondialement connu de Herman Melville, est l'arbre qui cache une importante forêt de nouvelles méritant d'être découvertes. Les traducteurs de cette édition, Thierry Gillyboeuf et Christian Garcin, ont réuni l'intégralité de ces textes, certains inédits en français. À côté des histoires de marin (Baby Budd), on découvre un Herman Melville volontiers facétieux (Moi & ma cheminée), voire satirique (Le Vieux Zack), sachant ménager du suspens (Le Campanile) ou usant avec malice du double sens (Le Tartare des Vierges), bref, un auteur complexe, drôle et caustique qu'il serait dommage de limiter à une histoire de chasse à la baleine.
Cette nouvelle traduction, présentée et annotée par les traducteurs, suit l'ordre chronologique d'écriture de Melville.
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Schtilibem, ça veut dire prison, en argot.
Et 41, pour 1941. c'est l'année où le futur auteur du salaire de la peur découvre la prison, accusé d'un triple meurtre. il sera innocenté, mais dix-neuf mois de captivité, en pleine guerre, cela laisse des traces. schtilibem 41 est le cri d'un homme meurtri, cassé. et georges arnaud sait crier fort. il se révolte en argot, la langue des irréguliers, des irréductibles, pour nous offrir un brûlot qui prend aux tripes.
Pierre mac orlan profite de la sortie du livre en 1953 pour faire paraître un article sur "les langues d'argot". nous le publions en guise de préface.