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Allia
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Dénonçant un illusoire droit au travail qui n'est pour lui que droit à la misère, Lafargue soutient qu'une activité proprement humaine ne peut avoir lieu que dans l'oisiveté, hors du circuit infernal de la production et de la consommation, réalisant ainsi le projet de l'homme intégral de Marx.
Un classique toujours autant lu, plus que jamais d'actualité.
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Tout ce que le XIXe siècle a produit est aux yeux de Walter Benjamin fantasmagorie. Que ce soient les passages qui émaillent le tissu urbain parisien, émanations de la construction en fer, ou les expositions universelles et leurs étalages de marchandises. L'illusionnisme de ce siècle a son champion en la personne du baron Haussmann, et son satiriste le plus zélé en celle de Grandville, transformant tout être humain en objet fantoche. Benjamin décrit comment ce siècle fut pétri de forces contraires, révolution contre conservatisme, bourgeoisie contre milieu ouvrier. La course à la nouveauté, propre de la modernité, se retrouve ritualisée dans la mode. Paris, ville-lumière dont Benjamin dénonce le ballet des illusions, entre oppression et promesse.
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Petite histoire de la photographie
Walter Benjamin
- Allia
- Petite Collection
- 8 Mars 2012
- 9782844854445
Ne regardez jamais l'appareil.
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Aussi importante et symbolique aux États-Unis que les notions de liberté et d'égalité en France, la self-reliance renvoie non seulement à la confiance en soi mais aussi à l'autonomie de l'individu. L'âme est active : elle recourt à son propre jugement et dévoile un non-conformisme, aussi farouche que vital. Emerson invite à se fier au présent, "de toujours vivre dans un jour neuf". Cette confiance active en soi opère aussi bien sur le plan affectif que sur le plan pratique. Pétri de formules vivifiantes, cet ouvrage inclassable est une invitation salutaire à compter sur soi. Non par pur individualisme, bien au contraire. Et c'est là que la philosophie peut encore agir.
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C'est sur le plateau d'Arménie qu'Ossip Mandelstam commence à rédiger ces Nouveaux poèmes, qui recouvrent la période vagabonde du poète. L'exil lui redonne courage dans les mots, dont il manie avec dextérité le chant. Ce recueil exprime au mieux son désir d'une langue universelle: le russe est relié sous sa plume à une atmosphère hellénistique mais aussi aux poètes persans qu'il lit en traduction française, aux auteurs allemands et à Dante. D'une grande spontanéité, ces poèmes allient le pouvoir du mot, considéré comme une forme autonome, et sa capacité, marié à d'autres, à égréner des images fortes et lumineuses. Outre des allusions éparses à la vie quotidienne, ils fourmillent de sous-entendus politiques et religieux. Ils sont des miroirs à visage double.
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«La raison pour laquelle le monde manque d'unité et gît brisé et en morceaux, c'est que l'homme est séparé d'avec lui-même. Il ne peut étudier la nature tant qu'il ne satisfait pas à toutes les exigences de l'esprit. L'amour lui est aussi nécessaire que la faculté de percevoir. En fait, aucun des deux ne peut atteindre la perfection sans l'autre. Au plein sens du terme, la pensée est ferveur, et la ferveur est pensée.» Dans La Nature, sa première oeuvre, Emerson expose avec lyrisme les principes philosophiques qui dirigeront toute son oeuvre : la cohérence intime de l'univers, la plénitude et l'harmonie de l'esprit individuel, la correspondance symbolique entre lois naturelles et lois morales.
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Publiées de façon posthume en 1845, ces Pensées sur le caractère des hommes et leur conduite dans la société présentent, sous forme d'aphorismes, d'anecdotes significatives ou de sentences lapidaires, l'essentiel des conclusions léopardiennes sur la morale.
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Aux prises avec le génocide littéraire visant les écrivains juifs allemands sous le Troisième Reich, Joseph Roth dénonce la destruction spirituelle de l'Europe tout entière. Luimême exilé, Roth se fait le défenseur de ces «écrivains véritables», dont les oeuvres sont brûlées sur ordre de dirigeants jugés analphabètes.Les mots de Roth ne sont pas assez durs pour dénoncer l'illettrisme dont le Troisième Reich se rend coupable. Sous la plume d'un grand écrivain doublé d'un excellent journaliste, cela donne des formules définitives :
«Que le Troisième Reich nous montre un seul poète, acteur, musicien de talent 'purement aryen', qui ait été opprimé par les Juifs et libéré par M. Goebbels !» En lançant ces autodafés, c'est leur propre culture que les Allemands ont vouée aux gémonies.
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La gloire posthume est le lot des inclassables. On n'a mesuré l'importance de Walter Benjamin qu'après sa mort. Au croisement de la biographie, de la philosophie politique et de la critique littéraire, Hannah Arendt retrace ici le destin et l'itinéraire spirituel d'un homme pris dans "les sombres temps". Elle analyse ses rapports tourmentés avec la judéité et le marxisme, son amour de Paris et de la flânerie ainsi que ses relations complexes avec les intellectuels de son temps. Plongeant au plus intime de l'oeuvre, elle décortique la façon, unique, que Benjamin avait de "penser poétiquement". Philosophe elle-même inclassable, Hannah Arendt était la plus apte à saisir la subtilité de cette figure.
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Le Massacre des illusions offre les réflexions de Leopardi consacrées à la politique, à la société et à l'histoire des civilisations. Rebelle à tout esprit de système, loin de toute tentation doctrinaire et superstition rationaliste, il cisèle l'ère du temps par un regard critique incisif et un sens aigu des détails. Digne héritier de Machiavel, son ironie désespérée, sa finesse et son pessimisme lumineux le placent dans la lignée des plus grands moralistes. Observateur lucide de ses semblables, Leopardi fait dans Le Massacre des illusions un portrait de son époque toujours aussi actuel. À l'abri de toute idéologie ou récupération, il ne se préoccupe que de ce qu'il voit : l'homme et son monde.
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Réflexions d'un historien sur les fausses nouvelles de la guerre ; la déinformation, arme redoutable de la guerre moderne
Marc Bloch
- Allia
- Petite Collection
- 2 Mai 2019
- 9791030410952
Rédigé en 1921, au lendemain du premier conflit mondial, cet essai expose la manière dont naissent et se propagent les rumeurs et les fausses nouvelles de la guerre et, bien sûr, la façon dont elles sont sciemment fabriquées et exploitées. Marquée par l'exigence de pluridisciplinarité de l'auteur dans d'autres domaines, cette leçon de méthodologie historique apparaît indispensable à l'heure où la désinformation constitue l'une des principales armes de la guerre moderne.
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Les présents poèmes sont choisis parmi les pièces isolées rangées par les éditions anglaises sous les titres Domestic pieces et Occasional pieces. Les grands poèmes de 1816 (Ténèbres, Prométhée) sont écrits en Suisse, lors du séjour à la villa Diodati où Byron fréquenta Shelley, et où il s'était exilé après que ses relations avec sa demi-soeur Augusta Leigh (à qui sont dédiés les Stances et l'Épître donnés dans ce recueil) eussent achevé de briser son mariage et justifié son exclusion par la grande société anglaise.
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Traité de l'amendement de l'intellect
Baruch Spinoza
- Allia
- Moyenne Collection
- 6 Octobre 2022
- 9791030414967
Dans cet ouvrage fondamental rédigé en 1661 et autrefois connu sous le titre de Traité de la réforme de l'entendement, Spinoza part du constat que notre expérience du quotidien nous procure de grandes joies mais aussi moult frustrations et déceptions. Nous oscillons sans cesse entre moments d'euphorie, d'impression de plénitude, suivis de phases descendantes. Poursuivant inlassablement le bonheur, nous n'atteignons jamais la sérénité ni une véritable satisfaction pérenne. Asservis par ce désir de bonheur via des joies fragiles ; les honneurs, la richesse, les loisirs, etc, les hommes ont perdu le sens même de la véritable félicité. Le penseur hollandais invite ici à envisager une «nouvelle manière d'être», encourage à voir et à percevoir par le biais de l'intelligence afin d'approcher la vérité et le savoir, car seules elles peuvent conduire au bonheur et à la joie.
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Ce journal, Leopardi ne le quittait jamais, y consignant toutes ses réflexions. La diversité des sujets abordés est saisissante, que ce soit en matière de littérature, de politique, d'histoire, de religion ou encore de philologie. Mais Leopardi nous entretient aussi des effets du tabac, des moeurs des Patagons, des vertus de l'odorat ou encore de Copernic. De Platon à Rousseau, en passant par Dante, la liste des auteurs que cet esprit fertile et tourmenté analyse est vertigineuse. Cet immense réservoir d'idées fondamentales, auquel Nietzsche a rendu hommage, nous happe dans les méandres d'une pensée aussi labyrinthique que prodigieuse par sa force d'intuition et la modernité de son projet et de son enjeu. Il donne l'occasion inouïe de pénétrer dans le laboratoire de l'oeuvre qui advient.
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L'art des bruits ; manifeste futuriste
Luigi Russolo
- Allia
- Petite Collection
- 4 Février 2016
- 9791030401004
Daté de 1913, L'Art des bruits, «Manifeste futuriste», impressionne par son anticipation des nouvelles formes de musique : partant du principe que les sons purs ont fait leur temps, il affirme que la musique nouvelle devra tenir compte des bruits, autant sur le plan de l'harmonie que sur celui du rythme. Le premier concert de musique "bruitiste" se tient à Milan en 1914. Le présent texte en explique les caractéristiques et les enjeux. Son auteur distingue six catégories de bruits propres à notre expérience quotidienne. Mais il se défend d'une pure relation imitative avec le réel. Il s'agit de créer une émotion acoustique. Par retournement, il montre la musicalité de notre environnement sonore. Après Russolo, viendront Varèse et Prokofiev, John Cage, Erik Satie ou encore Theremin.
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Le travail est-il moral ou immoral ? Par exemple, la société capitaliste envisage le travail selon une conception éthique autant que religieuse. Elle justifie ainsi l'asservissement des classes prolétariennes qui, de leur côté, acceptent plus aisément le caractère pénible du travail. Mais du même coup, les classes dites laborieuses désirent une plus grande valorisation de leur travail pour la raison même qu'elles le tiennent pour haïssable. L'homme a inventé cet engrenage colossal afin de s'élever vers les hautes sphères de l'esprit. Or, pour en être le moyen, le travail en constitue aussi un obstacle. La haine qu'il inspire se mesure à ce à quoi l'homme aspire fondamentalement, idéal que Rensi perçoit dans le jeu, ou toute activité qui échappe à la contrainte et au diktat de l'argent.
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Le secret c'est de tout dire !
Gianni Giovannelli
- Allia
- Moyenne Collection
- 7 Janvier 2021
- 9791030413304
«Les Salemi, notamment, acceptaient tous les travaux saisonniers et, la période d'essai passée, ils étaient pris aussitôt de violents maux de tête, de syndromes dépressifs ou de rages de dent. Et l'entreprise ne les revoyait plus jusqu'à la fin de leur contrat. Ils arrondissaient leur salaire avec quelques petits travaux au noir ou la vente à la sauvette de ballons, piazza Duomo. Je me sentais vraiment bien dans ce 'petit monde moderne', où l'on empruntait de l'argent sans jamais le rendre et où on se roulait affectueusement l'un l'autre. Mais qui carottait qui??» Giovannelli expose sans fard l'existence erratique de Salvatore Messana. De la Seconde Guerre mondiale aux années de plomb, cet énergumène fait preuve d'un zèle remarquable pour mener l'inverse d'une vie bien rangée.
Ce personnage inoubliable est, dès son plus jeune âge, davantage porté sur la magouille que sur la religion, et fait ses gammes en volant des camions, entre deux balades en vespa. Séducteur invétéré, il découvre les charmes de l'adultère avec la belle Marcella, avant de répondre à l'appel du grand large pour éviter les ennuis, de la Turquie au Brésil. Véritable maître en matière de combines véreuses, son désaveu constant de la discipline le mène à fréquenter tant les gangsters milanais que la classe ouvrière. L'occasion pour lui d'affermir une bonne fois pour toute son dégoût du travail...
Pour ne jamais travailler, rien de mieux que de connaître à la lettre le Code du travail. Passé maître dans l'art de la perception d'indemnités de licenciement, il plumera ses chefs les uns après les autres, avec une grâce éminemment savoureuse. Difficile de ne pas s'enthousiasmer pour un tel individu, chez qui la lutte des classes prend des allures de partie de Monopoly, où le jackpot n'est finalement jamais très loin de la case prison?!
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«Je vis, / Mais je vis pour mourir. Et, alors que je respire, je ne vois rien / Qui rende la mort haïssable, sinon un attachement inné, / Un instinct vital, aussi détestable qu'invincible. / Je l'abhorre autant que je me méprise, / Et reste pourtant incapable de le dominer... / Ainsi, je vis. Si j'avais pu ne jamais vivre !» Caïn n'est pas une tragédie classique, mais un «mystère" métaphysique, aux tonalités baudelairiennes, où dominent les thèmes de la révolte, de la faute et de la culpabilité. Caïn est le rebelle total, le négateur de Dieu et de la nécessité même de la vie. Lucifer pour le séduire engage avec lui un grand dialogue sur les misères de la condition humaine, et l'entraîne dans un voyage fantastique à travers l'espace et le temps. Caïn finira par tuer son frère Abel, figure de la soumission à Dieu. Cette pièce tourmentée, éclaircie par quelques moments idylliques, fut encensée par Goethe et Shelley, et au XXe siècle par Tomasi di Lampedusa.
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"Dans le génie précoce - tel qu'était précisément Majorana - la vie présente comme une limite impossible à dépasser : de temps, de travail. Une limite comme attribuée, comme imprescriptible. Dès que, dans l'oeuvre a été atteint un point d'accomplissement, une perfection réalisée, dès qu'un secret a été complètement dévoilé, dès qu'a été donnée une forme parfaite, c'est-à-dire une révélation à un mystère dans l'ordre de la connaissance, ou pour parler approximativement, de la beauté : dans la science, ou dans la littérature, ou dans l'art - aussitôt après, c'est la mort." Quand Pasolini a été assassiné, on a retrouvé dans la poche de sa veste La Disparition de Majorana. Fasciné par la fiction que génère l'enquête policière et devant la nécessité qui s'impose à lui d'élucider toute énigme, Leonardo Sciascia se penche ici sur la disparition, subite et mystérieuse en 1938, du jeune physicien italien Ettore Majorana.
Spécialisé dans la physique nucléaire, le scientifique avait travaillé sur les risques que l'humanité est susceptible d'encourir en usant de la fission de l'atome. L'affaire intéresse en haut lieu. Le Duce charge personnellement la police de tout faire pour retrouver le prodige de 31 ans. Mais devant l'absence totale de trace ou d'indice, on conclut au suicide. Affaire classée.
Plus de trente ans plus tard, Leonardo Sciascia s'empare de nouveau de l'affaire. La recherche de la vérité devient initiatique. Majorana avait rencontré les plus grands physiciens, parmi lesquels Heisenberg, avec qui il avait noué une solide amitié. Son entourage voyait en lui le génie du XXe siècle. Sa disparition en a fait un mythe. Fondée sur le principe de la déduction, l'enquête devient philosophique puis politique. Sciascia en arrive à des hypothèses troublantes...
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La drogue fut, pour l'anonyme auteur de ces Rêveries, le parfait moyen d'échapper à la société marchande. Ce témoignage atypique, jamais misérabiliste ni prosélyte, est, par ailleurs, écrit dans une langue magnifique.
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Ragionamenti : la vie des nonnes ; la vie des femmes mariées ; la vie des courtisanes
L' Arétin
- Allia
- Moyenne Collection
- 1 Juillet 2009
- 9782844852939
Les trois textes «La vie des nonnes», «La vie des femmes mariées» et «La vie des courtisanes» constituent la première partie des Ragionamenti. Dans un style riche en métaphores qui n'est pas sans rappeler celui de Rabelais, Pierre Arétin raconte les plaisirs de la chair auxquels s'adonnaient ses contemporaines. Se moquant allègrement des sacrements religieux (voeux monastiques, mariage et autres balivernes), il tourne en dérision la société de l'époque, préférant à l'hypocrisie des conventions religieuses la franchise des «putains».
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Vie de Giambattista Vico écrite par lui-même
Giambattista Vico
- Allia
- Petite Collection
- 27 Avril 2004
- 9782844851116
À la mort de Vico, les membres de l'Université royale et ceux de la confrérie de Sainte-Sophie revendiquèrent chacun de tenir les cordons du poêle. La controverse tourna au pugilat, tandis que le cercueil attendait dans la cour.
Incapables de se mettre d'accord, les deux partis s'en allèrent et l'on dut remonter le cadavre dans sa vieille demeure. Cette anecdote préfigure le singulier destin posthume de Vico, quasiment ignoré au XVIIIe siècle, redécouvert par Michelet au XIXe et considéré aujourd'hui comme l'un des penseurs les plus importants de son époque, dont les thèses ont nourri toute la philosophie moderne de l'histoire. C'est ce destin que retrace la Vie de Giambattista Vico écrite par lui-même, première véritable autobiographie que nous ait laissée un philosophe. L'idée principale de Vico est qu'il y a dans le monde et dans l'histoire un ordre intelligible, dont la science nouvelle doit retrouver les principes. Or cette découverte, il l'applique à sa propre existence, et montre que sa vie a été exactement ce qu'elle devait être. C'est pourquoi cette autobiographie, beaucoup plus facile d'accès que ses oeuvres proprement philosophiques, émaillée d'anecdotes, de querelles, de portraits, est la voie royale pour accéder à sa pensée. Nous publions ici la très belle traduction qu'en avait donné Michelet au XIXe siècle, revue et complétée par un jeune spécialiste de Vico.
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