Filtrer
honoré de balzac
-
Rastignac est un jeune provincial qui cherche à s'insérer dans la société parisienne. Il lui manque les manières et l'argent. Pour parvenir, il côtoie les femmes du monde, mais reste attaché à son voisin de la pension Vauquer, le père Goriot, vieillard malheureux abandonné de ses filles. Vautrin, forçat évadé, Marsay, politicien ambitieux, et Rubempré, écrivain talentueux, sont animés du même désir de pouvoir. Ils apprennent, chacun à leur manière, les complicités et les alliances indispensables dans une société gouvernée par les intérêts. Seules figures du désintéressement : le père Goriot, vaincu par son amour paternel, et Mme de Beauséant, abandonnée du Tout-Paris. La passion bout dans cette maison comme dans une cocotte-minute, les pages se tournent toutes seules ; c'est que chaque palier de la pension Vauquer est devenu un étage de ce que Balzac vient de concevoir : La Comédie humaine.
-
Édition enrichie (Préface, notes, dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)A Angoulême, David Séchard, un jeune poète idéaliste, embauche dans son imprimerie un ami de collège, Lucien Chardon, qui prendra bientôt le nom de sa mère, Rubempré. Poète lui aussi, il bénéficie d'une sorte de gloire locale et fréquente le salon de Louise de Bargeton à qui le lie bientôt une intrigue sentimentale qui fait tant jaser que tous les deux partent pour Paris. Voilà bientôt Lucien lancé dans le monde des lettres aussi bien que de la haute société, mais si Paris est la ville des « gens supérieurs », ce sera également pour lui celle des désillusions.
C'est bien la figure de Lucien, en effet, qui donne surtout son unité aux Illusions perdues qui ont d'abord été, de 1837 à 1843, une suite de trois romans devenus plus tard les trois parties de celui que nous lisons, quand Balzac eut conçu le projet de La Comédie humaine et décidé de faire de sa trilogie l'une des Scènes de la vie de province. Car si Paris reste bien au coeur du triptyque, c'est à Angoulême, néanmoins, que se noue le destin des héros, à Angoulême encore qu'il s'assombrit. Revenu dans sa ville natale, Lucien n'est pas loin d'y sombrer - avant une véritable ascension dont Balzac fera le récit dans un autre grand livre : Splendeurs et misères des courtisanes.
Edition de Patrick Berthier.
-
Grandet est le prince des avares : il jouit en secret de son or tandis qu'il tyrannise sa famille en l'entretenant dans la pauvreté. Mais c'est aussi un héros de la finance, un spéculateur moderne. Seul point faible dans ce caractère de bronze : l'amour pour sa fille. Amoureuse de son cousin Charles, jeune élégant ambitieux, Eugénie est prise entre passion et amour paternel, désir et devoir. La fatalité va la priver de l'amour et la contraindre à ne s'occuper que d'argent. Telle est la destinée tragique de la belle héritière, qui voit ses sentiments pervertis par l'avidité des hommes. Eugénie Grandet est le grand roman de l'argent qui corrompt tout. Satire des moeurs de province, cette comédie noire est aussi l'histoire d'une femme sincère et fidèle, dans un monde qui ne l'est pas.
-
«- Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe... et regardez cette peau de chagrin... Puisque vous êtes un orientaliste... peut-être lirez-vous cette sentence... "Si tu me possèdes, tu posséderas tout. Mais ta vie m'appartiendra. Dieu l'a voulu ainsi. Désire, et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. À chaque vouloir je décroîtrai comme tes jours. Me veux-tu ?"»
-
«Ah ! ah ! s'écria-t-il, vous ne vous attendiez pas à tant de perfection ! Vous êtes devant une femme et vous cherchez un tableau. Il y a tant de profondeur sur cette toile, l'air y est si vrai, que vous ne pouvez plus le distinguer de l'air qui nous environne. Où est l'art ? perdu, disparu ! Voilà les formes mêmes d'une jeune fille. N'ai-je pas bien saisi la couleur, le vif de la ligne qui paraît terminer le corps ? [...] Et ces cheveux, la lumière ne les inonde-t-elle pas ? Mais elle a respiré, je crois ! Ce sein, voyez ? Ah ! qui ne voudrait l'adorer à genoux ? Les chairs palpitent. Elle va se lever, attendez. - Apercevez-vous quelque chose ? demanda Poussin à Porbus. - Non. Et vous ? - Rien.»
-
2de - Le roman et la nouvelle au XIXe siècle 1re - Le personnage de roman.
Dans le Paris de la restauration, Gobseck, l'usurier, semble mener le jeu dans l'ombre... Pour tous il sera la dernière chance, ou l'ultime précipice.
Enjeux pédagogiques :
Une approche de la naissance du roman réaliste.
Des questionnaires sur la construction du personnage balzacien.
A partir de l'observation de l'émergence d'un type social nouveau, le banquier homme d'affaire, un élargissement à des problèmes très contemporains.
Interview exclusive : Jean-Daniel Verhaeghe, réalisateur ayant adapté plusieurs oeuvres de Balzac pour la télévision et le cinéma. -
La peinture incarnée ; Le chef-d'oeuvre inconnu
Georges Didi-Huberman
- Éditions de Minuit
- Critique
- 1 Février 1985
- 9782707310095
Ces « pensées détachées » sur la peinture ont un fil conducteur : c'est une lecture du Chef-d'oeuvre inconnu de Balzac, récit qui fonctionne comme un mythe, admet une multiplicité d'entrées. Mythe sur l'origine, les moyens et l'extrémité de la peinture. C'est de tout cela qu'il est question.
Partant de l'« exigence de la chair » qui traverse tout le drame du peintre Frenhofer, une sorte d'histoire se reconstitue : c'est celle du problème esthétique de l'incarnat en peinture, depuis Cennini jusqu'à Diderot, Hegel, Merleau-Ponty.
Or, ce problème met en jeu le statut même du rapport qu'entretient la peinture figurative - un plan, des couleurs - avec son objet - une peau, des humeurs. Ce rapport est analysé comme une « aliénation », une perte au regard desquelles les notions d'objet et de sujet en peinture échoueront toujours à se stabiliser.
Si l'objet de la peinture - la peau - se perd irrémédiablement dans le plan, que reste-t-il ? Il reste un éclat, que le récit de Balzac met en scène de façon précise et bouleversante. Double est cet éclat : il est détail, hiératisation : le bout d'un pied de femme, « vivant », mais marmorisé. Et il est pan (selon le mot de Proust), c'est-à-dire la violence propre et quasi tactile d'un moment de pure couleur. Violence qui porte le peintre à dire « Rien, rien ! » tout en regardant son tableau. Violence qui porte le peintre vers son suicide. Distinguer conceptuellement le détail et le pan relève ici d'un projet et d'un questionnement : comment parler de la peinture aujourd'hui, entre la théorie sémiotique, la psychanalyse, et l'exigence d'une phénoménologie ?
-
Le chef d'oeuvre inconnu ; Sarrasine
Honoré de Balzac
- Hatier
- Classiques & Cie Lycee
- 9 Janvier 2013
- 9782218939525
Le Chef-d'oeuvre inconnu : Maître Frenhofer peint un tableau dans le plus grand secret. Celui qui en élucidera le sens entamera sa propre quête artistique.
Sarrasine : Bien des mystères entourent la riche famille de Lanty : qui est cet étrange vieillard que l'on cache ? Quel est ce portrait que l'on expose ?Ces deux récits courts, qui tiennent à la fois du conte fantastique et de la nouvelle d'art, proposent une réflexion sur la condition de l'artiste et sur la création.Le dossier - Les repères historiques, culturels et littéraires - L'étude du genre - Des groupements de textes - Une préparation au baccalauréat