Vieille de vingt-trois siècles, longue de 612 km, la Via Appia relie Rome à la Méditerranée. Dégageant cette route antique des toiles d'araignée sous lesquelles l'oubli et l'incurie l'avaient ensevelie, Paolo Rumiz a entrepris de la parcourir. Dans un récit passionnant, le grand écrivain voyageur dessine, pas après pas, une cartographie de cette voie légendaire dont il nous révèle l'histoire et les merveilles cachées.
Paolo Rumiz n'en est pas à son premier voyage, lui qui a longé les 7 000 kilomètres des frontières de l'Europe, de l'Arctique à la mer Noire, traversé les Balkans, descendu le cours du Pô... Au printemps 2014, il a réalisé le plus étonnant d'entre eux : un voyage immobile. Isolé dans un phare perché sur un rocher au milieu de la Méditerranée, avec pour seuls compagnons les gardiens. Et le sentiment d'être libéré, sans agenda, sans horaires, sans aucune connexion avec le monde, loin de tout mais curieusement peut-être aussi au centre de tout.
Se consacrant à l'exploration de son minuscule environnement, un kilomètre de long sur deux cents mètres de large, il raconte la nature, le cri des oiseaux, le silence des poissons, la lanterne du phare. Il parle tempêtes, orages, vents et nous fait partager le quotidien des gardiens, ceux d'aujourd'hui mais aussi ceux de jadis. Un voyage immobile tout en délicatesse, empathie et érudition.
«Nous autres, enfants de l'Europe des riches, qui a produit Auschwitz, nous qui passons pour des êtres civilisés, vivant dans une paix apparente depuis plus de soixante-dix ans, nous pensions être sortis de tout cela. Et aujourd'hui que le monde en est réduit au sauve-qui-peut, aujourd'hui que la grande fuite a commencé, nous sommes encore tout imprégnés du sentiment déraisonnable d'être étrangers aux désastres qui nous environnent.»Face à tant de violence destructrice, d'où pourrait bien venir un élan de reconstruction de l'Europe? Qu'y a-t-il encore d'authentique dans un Occident submergé par le matérialisme? Pourrons-nous nous rétablir sans avoir besoin d'autres guerres et catastrophes?À l'urgence de ces questions, Paolo Rumiz cherche une réponse dans les lieux et parmi les personnes qui continuent de tenir le fil des valeurs essentielles. Ce sont les disciples de Benoît de Nursie, le saint patron de l'Europe. Rumiz les a cherchés dans leurs abbayes, de l'Atlantique aux rives du Danube, des lieux plus forts que les invasions et les guerres. À l'heure où les semeurs d'ivraie tentent de déchirer l'utopie de leurs pères, les hommes qui y vivent selon une «règle» plus que jamais valable aujourd'hui nous disent que l'Europe est, avant tout, un espace millénaire de migrations.
Découvrez Aux frontières de l'Europe, le livre de Paolo Rumiz. En 2008, Paolo Rumiz entreprend un "parcours en zigzag, sur la fermeture éclair de l'Europe" : six mille kilomètres, depuis Rovaniemi en Laponie finlandaise jusqu'à Odessa en Ukraine. Il reçoit les confidences d'un pêcheur de crabes géants, de pulpeuses marchandes de crème aigre et de myrtilles, d'un prêtre naguère Rambo des forces spéciales en Tchétchénie... Il trouve, dans ces périphéries oubliées, l'âme de notre continent.
«Les vainqueurs des guerres modernes ont la mémoire courte, pour ne pas dire ossifiée. Faite d'arcs de triomphe, d'ossuaires glacés, de levers du drapeau, de trompettes, tambours et commémorations. Les vaincus, souvent obligés par l'histoire de commémorer leurs morts dans un silence craintif ou de remâcher un sentiment de culpabilité, conservent au contraire un souvenir intime et tenace.»Parti sur les traces de son grand-père, officier triestin engagé durant la Grande Guerre sous le drapeau austro-hongrois, Paolo Rumiz nous entraîne vers le front de l'Est, ces terres glacées de Galicie, où coulèrent les premières rivières de sang de ce conflit meurtrier. C'est là, aux frontières de l'Ukraine et de la Pologne, qu'il recueille les témoignages des disparus. Allemands, Autrichiens, Italiens et Russes y murmurent la même langue, celle du sacrifice et de la mort brutale.Du silence des plaines enneigées aux bruissements des cimetières de Galicie couverts de myrtilles, Paolo Rumiz livre un récit bouleversant, plein de compassion qui nous appelle avec un siècle de distance à décréter un armistice entre vainqueurs et vaincus.
Che cosa sono le montagne italiane? Quale identità portano con sé? Alpi e Appennini disegnano, insieme, una sorta di grande punto interrogativo. Che ha due risposte diverse. Un viaggio di ottomila chilometri che cavalca la lunga gobba montuosa della Balena-Italia lungo Alpi e Appennini, dal golfo del Quarnaro (Fiume) a Capo Sud (punto più meridionale della Penisola). Esso parte dal mare, arriva sul mare, naviga come un transatlantico con due murate affacciate sul mare, e lungo tutto il percorso evoca metafore marine, come di chi veleggiando forse vola - in un immenso arcipelago emerso. Trovi valli dove non esiste elettricità, grandi vecchi come Bonatti o Rigoni Stern, ferrovie abitate da mufloni, case cantoniere e paracarri da leggenda, bivacchi sotto la pioggia in fondo a caverne, santuari dove divinità pre-romane sbucano continuamente dietro ai santi del calendario. E poi parroci bracconieri, custodi di rifugi leggendari, musicanti in cerca di radici come Francesco Guccini o Vinicio Capossela. Un'Italia di quota, dove la tv sembra raccontare storie di un altro pianeta. Le due parti del racconto, Alpi e Appennini, hanno andatura e metrica diversa. Le Alpi sono pilastri visibili, famosi; sono fatte di monoliti bene illuminati e sono transitate da grandi strade. Gli Appennini no: sono arcani, spopolati, dimenticati, nonostante in essi si annidi l'identità profonda della Nazione. Storie che scivolano e volano insieme ai luoghi e parlano della parte più segreta del nostro paese.
"Che uomini erano quelli. Riuscirono a salvare l'Europa con la sola forza della fede. Con l'efficacia di una formula semplicissima, ora et labora. Lo fecero nel momento peggiore...