Filtrer
-
Voici, écrits au jour le jour dans la forme ciselée du sonnet, une centaine de poèmes de Pasolini qui se donne pour l'éphéméride d'une passion. Retrouvés bien des années après sa mort tragique, ces textes intenses adressés à Ninetto Davoli, l'acteur lumineux du Décaméron, occupent une place singulière dans l'oeuvre polyphonique de Pasolini. Ici, aucun apparat rhétorique ni de mise en scène : une parole nue, à vif, souvent blessée, qui traduit les alarmes d'un coeur qui ne s'appartient plus et d'un corps perdu de désir. Ce recueil, par sa brièveté, s'apparente à un trait de feu qui éclaire et qui brûle, qui révèle et engloutit, qui exalte et condamne : incontestablement l'un des sommets de la poésie amoureuse de notre temps.
-
« Il s'agissait d'une armada de gamins qui couraient comme des scélérats. » Dans la Rome crépusculaire d'après guerre, une bande d'adolescents vit de petits larcins et de crimes divers. Cherchant la bonne combine qui leur fera gagner quelques lires, ils survivent tant bien que mal dans les faubourgs. Grand texte politique et moral, Les Ragazzi leur donnent la parole à travers la voix prodigieuse de Pier Paolo Pasolini.
-
Un jeune homme fait irruption chez de riches bourgeois milanais. Il est la grâce, la beauté mêmes. Et sa visite est davantage une visitation, qui s'accomplit dans et par la possession physique. La servante Émilie, puis Pierre, le fils de famille, puis la mère et Odette, la fille, enfin le père, tous connaîtront le visiteur, au sens biblique du terme. Mais après son brusque départ, rien ne restera du message laissé. Seule l'humble servante connaîtra le salut car, à la différence des bourgeois selon Pasolini, elle n'a pas substitué de conscience à son âme, ni de morale à son sens du sacré.Conçu comme pièce en vers dont il reste des extraits, puis écrit parallèlement au film, séquence par séquence, Théorème est une parabole, d'un genre littéraire unique et inclassable.
-
Écrite entre 1963 et 1965, La Divine Mimesis, publiée en 1975 comme "document", selon la volonté de Pasolini lui-même, est l'un des textes les plus importants pour réfléchir à la rupture entre les années 1950 et les années 1960, et pour aborder la crise qui amène le poète italien à passer de la littérature au cinéma et à s'intéresser au "tiers-monde".
Il s'agit pour Pasolini d'une imitation des premiers chants de l'Enfer de Dante dans laquelle il se livre à une critique acerbe de la société italienne et de l'intelligentsia des années 1960. Dans ce texte, Pasolini incarne lui-même Virgile et Dante à la fois.
La divine mimesis serait le document de cette crise et de ce passage entre deux époques. Un texte difficile, complexe comme toutes les allégories, mais fondamental, parce qu'il évoque les conséquences profondes et dévastatrices de l'émergence de la société de consommation et proclame l'urgence de trouver de nouvelles possibilités, de nouvelles formes d'engagement loin du conformisme et de la vulgarité.
Accompagné de nombreuses photographies, il s'agit d'un texte exceptionnel de l'écrivain-cinéaste, une pierre angulaire dans son oeuvre, un livre-pivot. -
Nouvelle édition augmentée en 2006
-
«Ce sont les premières heures de ma présence en Inde et je ne sais pas dominer la bête assoiffée, en moi emprisonnée, comme en cage. Je persuade Moravia de faire quelques pas et de respirer quelques bouffées de cet air, d'une première nuit en Inde...» En 1961, Pasolini fit un voyage avec Alberto Moravia et Elsa Morante. Le livre intensément lyrique qu'il en rapporta n'est pas vraiment un récit, mais une «odeur» respirée au cours de ses errances nocturnes. Les visions de l'extrême misère, les spectacles d'une étrange spiritualité sont pour lui comme autant d'étapes d'une descente au sein d'une humanité primitive, moins éloignée qu'on pourrait le croire du décor des Ragazzi ou d'Une vie violente.
-
Ces Feuilles sont tirées d'un cahier retrouvé dans une malle en 1976 parmi d'autres manuscrits inédits de Pier Paolo Pasolini. Le projet date sans doute de 1945, trois ans après la publication de son premier recueil, en frioulan, Poèmes à Casarsa. Il s'agit de douze brefs poèmes en « espagnol », avec des traductions, en italien et en prose, reportées à la fin, comme dans les recueils frioulans.
-
Des lettres arrivent par dizaines de Turin, de Florence, de Milan, de Naples, de Rome ou de Parme. Elles sont écrites par des mécaniciens, des lycéens, des ouvriers, des mères de famille, des bibliothécaires, des jeunes communistes, des catholiques. Elles adressent à Pasolini des remarques, des demandes, des questions. Toutes sortes de questions : la solution à un dilemme moral, des conseils de lectures, comment concilier engagement politique et vie de famille, un jugement sur l'Ulysse de Joyce, une définition de l'intellectuel engagé, un commentaire sur la tentative de suicide de Brigitte Bardot, la conception marxiste de la religion, Le désert rouge d'Antonioni, le fascisme, le chômage ou la représentation des ouvriers au cinéma... Et Pasolini de répondre, assidûment, souvent longuement, chaque semaine, dans les pages d'un magazine à grand tirage. Cette correspondance improbable existe : elle fut publiée dans l'hebdomadaire communiste Vie Nuove entre 1960 et 1965 sous la forme d'une rubrique sobrement intitulée « Dialoghi con Pasolini ».
La présente anthologie en reprend les échanges les plus marquants, qui permettent de saisir la singularité de cette expérimentation épistolaire, ses résonnances littéraires et politiques, mais aussi d'éclairer les intentions de l'écrivain-cinéaste, ses choix artistiques, ses analyses sur la censure, la sexualité, la religion, les avant-gardes, la littérature et le cinéma, au moment où il est en train de tourner Accatone, La Rabbia et L'Évangile selon saint Matthieu. Personnel mais collectif, spontané et théâtral, impliquant une diversité d'énonciateurs et de contradicteurs qui s'expriment en leur nom, ce courrier des lecteurs est comme le laboratoire de l'oeuvre en train de se faire : le lieu d'une pensée politique qui court-circuite le système de la parole autorisée et expérimente le langage comme une matière collective. -
-
(Texte provisoire) Récit d'un voyage entrepris au cours de l'année 1959 le long des côtes italiennes. Pasolini y développe une réflexion sur la vie et la mort que lui inspirent les grands ciels d'été et les plages étincelantes de soleil. Un Pasolini inhabituel, à la fis journaliste et poète, fort épris de son pays et de ses habitants.
-
"Poème filmique" en prose et vers, La Rage est le scénario intégral du film sorti en 1963 (dans une version raccourcie). Un commentaire lyrique qui mélange l'analyse sociale et politique à l'invective, l'élégie à l'épique, en les tissant avec des images des actualités, des matériaux d'archives et des photographies des faits marquants de son époque.
En interrogeant la société de son temps, le poète-réalisateur interroge aussi la nôtre. Dans ce texte, d'une brûlante actualité, on y retrouve le Pasolini le plus politique, le plus âpre et le plus clairvoyant.
« Pourquoi notre vie est-elle domine´e par le me´contentement, l'angoisse, la peur de la guerre, la guerre ? C'est pour re´pondre a` cette question que j'ai e´crit ce film, sans suivre un fil chronologique, ni me^me peut-e^tre logique. Mais pluto^t mes raisons politiques et mon sentiment poe´tique ».
Pier Paolo Pasolini.
Introduction de Roberto Chiesi.
Postface de Jean-Patrice Courtois.
-
Poemes de jeunesse et quelques autres
Pier Paolo Pasolini
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 24 Octobre 1995
- 9782070328864
L'originalité de ce recueil des poèmes de Pasolini tient aux traductions des textes de jeunesse écrits en frioulan publiés pour la première fois avec l'original. Dans sa présentation, Dominique Fernandez insiste sur l'intérêt de ces poèmes pour comprendre l'évolution du poète à partir de la rupture, en 1950, avec ce qui fut pour lui l'éden:son village du Frioul, ce dialecte riche de saveurs poétiques, son adolescence où l'homosexualité n'était encore que virgilienne fratrie entre garçons. Après son exil vers Rome, Pasolini deviendra le personnage que l'on sait, parlant l'italien officiel, prisonnier d'une homosexualité désormais définie et brutalement dépourvue des ambiguïtés charmantes de l'adolescence.
-
(Texte provisoire) L'auteur fait le point sur son ouvre en évoquant souvenirs d'enfance, relations avec la presse et la justice. Il livre des clés sur son passage de l'écrit au cinéma, et sur quelques-uns de ses désirs les plus profonds.
-
Adulte ? jamais ; une anthologie (1941-1953)
Pier Paolo Pasolini
- Points
- Points Poesie
- 26 Septembre 2013
- 9782757836163
Homme inclassable, Pier Paolo Pasolini a choisi la poésie comme voix première. Réunissant des poèmes inédits en français, cette anthologie se veut le reflet vibrant de son inspiration de jeunesse, toujours ample et touchée par la grâce. Sensualité des paysages frioulans et engagement politique s'entrelacent, chant de l'intime et poésie de l'engagement s'enchevêtrent. Habité par la révolte et par le sens du sacré, il lutte contre l'hypocrisie et donne à ses visions toute leur dimension mystique.
-
Lettres luthériennes ; petit traité pédagogique
Pier Paolo Pasolini
- Points
- Points Documents
- 15 Mars 2002
- 9782020533041
Durant l'année 1975, dernière de sa vie, pasolini, âgé de 53 ans, s'adresse dans le quotidien il corriere della sera, à un jeune homme imaginaire pour faire son éducation sociale et politique.
Ce dialogue ouvert prend de l'ampleur, et devient un véritable " petit traité pédagogique " au sujet de la presse, la sexualité, l'anticonformisme, la liberté, l'école, la télévision... il se prolonge par un poème et par différentes interventions dans lesquelles le cinéaste-écrivain exprime sa conception du monde et de la création, de la vie littéraire et de la participation politique. paradoxes ou déclarations provocantes alternent dans cet essai vibrant, où pasolini prend aussi le temps d'analyser en profondeur la vie sociale italienne.
Véritable bréviaire de la révolte, les lettres luthériennes s'inscrivent dans une lignée d'essais comme les écrits corsaires, l'expérience hérétique, descriptions de descriptions.
-
(Texte provisoire) Cet entretien inédit, donné au directeur de l'Institut culturel italien de New York, est celui d'un homme plus que jamais habité par la création sous toutes ses formes - littérature, théâtre cinéma -, mais aussi par un questionnement politique, celui qui agita l'Italie et l'Europe des années 1970 à nos jours.