Alors qu'il pense pouvoir couler des jours heureux à Paris, en attendant une nouvelle affectation dans un pays qu'il espère le moins chaud et désertique possible, Aurel Timescu reçoit la visite d'un émissaire du Starkenbach, un micro-état européen niché dans les Alpes. Le Prince a entendu parler de ses talents d'enquêteur et compte sur son aide dans une troublante affaire de disparition: la disparue n'est autre que la princesse du Starkenbach elle-même, souveraine en titre de la principauté. Sans monarque, le petit Etat court à sa perte; Aurel est l'ultime recours d'un prince consort aux abois. Assuré de mener son enquête dans des conditions des plus confortables, il se lance dans une traque à rebondissements qui le mènera du petit paradis fiscal jusqu'en Corse, en passant par Paris. Loin des contrées exotiques dont il est coutumier, mais aidé cette fois par une acolyte aussi téméraire que passionnée, le Consul Timescu confirme, s'il le fallait, qu'il est meilleur détective que diplomate.
Habitué aux destinations calamiteuses, Aurel, le petit Consul, est pour une fois affecté dans un lieu enchanteur : Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, est une ville pleine de charme au climat doux, au luxe élégant. Mais la tranquillité d'Aurel sera de courte durée... Le chef de poste de l'ambassade semble décidé à se débarrasser de lui. Quel secret peut bien cacher cet homme brutal et autoritaire ? Y aurait-il un lien avec la mort de son épouse, récemment victime d'un tragique et mystérieux accident, et dont le spectre plane au-dessus de l'ambassade ? Il n'en faut pas plus pour qu'Aurel se lance dans une enquête plus folle que jamais. Ce qui ne sont au départ que de fragiles intuitions prendront, entre mafias locales et grands contrats internationaux, l'ampleur d'une affaire d'État.
Comment Aurel Timescu peut-il être Consul de France ? Avec sa dégaine des années trente et son accent roumain, il n'a pourtant rien à faire au Quai d'Orsay. D'ailleurs, lui qui déteste la chaleur, on l'a envoyé végéter en Guinée où il prend son mal en patience. Tout à coup survient la seule chose qui puisse encore le passionner : un crime inexpliqué. Un plaisancier est retrouvé mort, suspendu au mât de son voilier. Son assassinat resterait impuni si Aurel n'avait pas trouvé là l'occasion de livrer enfin son grand combat contre l'injustice.
À Maputo, capitale du Mozambique, aucun client n'ose s'aventurer à l'hôtel dos Camaroes. Le patron est un vieux Français odieux, connu pour son goût du whisky. Quand il est retrouvé mort dans sa piscine, la police soupçonne arbitrairement une des trois femmes qui gravitaient autour de lui. Aurel Timescu, consul à l'ambassade de France, décide de s'en mêler. Calamiteux diplomate, il se révèle un redoutable enquêteur lorsqu'il pressent une injustice. Il va plonger dans le climat trouble de ces passions africaines. Et nous faire découvrir un des grands drames écologiques de la planète...
« Rémy et Laure partageaient le sommet de Croisse-Baulet et, si modeste qu'il fût, il faisait pour eux de cet instant un moment inoubliable.
Rémy connaissait trop la force de cette communion pour y mêler les gestes minuscules de l'amour. Il sentait que son désir était partagé, que cette émotion avait la valeur d'une étreinte et que Laure, pas plus que lui, ne pourrait l'oublier. Tout devait garder son ampleur, sa grâce. Les petites effusions, les maladroites caresses humaines, dans ces décors de lumière, d'espace et de vent, sont dérisoires et même insupportables. Il fallait laisser l'esprit se mouvoir sans contraintes. Le regard était suffisant pour exprimer l'émoi et celui de Laure parlait sans ambiguïté.
Ils retirèrent les peaux de phoque des skis, réglèrent les fixations pour la descente et raccourcirent les bâtons. Puis, sans se hâter, l'esprit plein d'un moment qu'il était inutile de faire durer tant il était saturé d'infini, ils s'élancèrent dans la pente. »
«À eux quatre, ces romans constituent une sorte de fresque qui, du XV? au XVIIIe siècle, développe un même thème, celui de la rencontre des civilisations. Ils restituent autant d'étapes de la dramatique collision de l'Europe avec d'autres peuples, d'autres mémoires et d'autres pensées. Ils forment une longue chronique des malentendus, des occasions manquées, des incompréhensions qui ont abouti à la situation contemporaine.»Jean-Christophe Rufin, Avant-propos.Publiés entre 1995 et 2017, les romans historiques de Jean-Christophe Rufin réunis ici ne font qu'une seule et même promesse au lecteur:celle de l'embarquer dans une épopée littéraire grandiose, qui le portera de la Corne de l'Afrique aux côtes du Brésil, de l'île de Chios à la Sibérie, en passant par Madagascar et l'Égypte... Pour ces voyages en terres lointaines, il aura pour guide des héros qui partagent tous une même vision solaire de l'existence, une énergie et un enthousiasme rares. Grâce à eux, ces épisodes, pour tragiques qu'ils puissent être parfois, deviennent des «aventures heureuses». Le récit historique n'est jamais dans cette oeuvre qu'un moyen de rendre le passé vivant et présent. En nous plongeant au coeur de l'Histoire et de l'humanité, c'est en réalité à la rencontre de l'Autre que l'écrivain nous convie.Augmentée de documents personnels inédits et de textes moins connus, cette édition Quarto offre une occasion unique de dérouler le fil conducteur du parcours de vie de Jean-Christophe Rufin. Ainsi découvrira-t-on l'engagement d'un homme qui n'a cessé d'explorer le monde, par son expérience sur le terrain - comme médecin, humanitaire ou diplomate -, et par la voie de l'écriture, en donnant un nouveau souffle au roman historique.
Il avait tu son projet et n'avait programmé aucune narration ultérieure. Mais de retour de quatre mois de marche solitaire sur le chemin de Compostelle, l'Académicien avait éprouvé le désir de rapporter des émotions, des transformations, dans son ouvrage Immortelle randonnée (Guérin). Partant de cette expérience, le journaliste Denis Lafay interroge Jean- Christophe Rufin sur des sujets divers à valeur intemporelle et universelle. L'ascèse, la frugalité, le dépouillement, l'esseulement, la lenteur, la vulnérabilité.
Un enseignement qui, s'il était initié par l'ensemble des décideurs, teinterait la société d'une plus grande humanité.