Dans Ferrare silencieuse et endormie, le bruit court que le docteur Fadigati, praticien respectable et aisé, estimé des « gens de bien », est homosexuel. Rien de précis ne semble tout d'abord accréditer cette rumeur, et la « bonne société », reconnaissant à Fadigati une conduite irréprochable en apparence, ferme les yeux. Mais, un jour d'été, le scandale éclate : l'honorable médecin est surpris en pleine idylle avec un jeune étudiant de la ville...
Les poèmes de Giorgio Bassani (1916-2000) n'offrent pas seulement l'accompagnement de ses romans.
Ils en offrent la vérité, ou, commeaimait à le dire Bassani lui-même : toute la vérité.
À la fin de sa vie, dans son appartement romain de (à) via G. B. de Rossi, il n'était pas rare de voir l'auteur du Jardin des Finzi-Contini aller chercher un de ses poèmes pour le lire à voix haute et honorer ses invités. Il connaissait par coeur de nombreux chants de la Divine Comédie.
À ses yeux, il était avant tout un poète : un poète lyrique.
Et c'est pourquoi, de même qu'il avait tenu en 1980 à offrir la version définitive du Roman de Ferrare en rassemblant dans une oeuvre unique ses grands livres de prose (Dans les murs ; Les Lunettes d'or ; Le Jardin des Finzi-Contini ; Derrière la porte ; Le Héron ; L'Odeur du foin), il reprenait deux ans plus tard en un seul volume l'ensemble d'une production poétique dont la composition avait comme enchâssé le Roman de Ferrare : sous le titre d'In rima e senza (Avec et sans rimes), il réunissait Storie dei poveri amanti (1945), Te lucis ante (1947), Un'altra libertà (1951), Epitaffio (1974) et In gransegreto (1978).
Revue et augmentée, cette nouvelle édition d'un large choix de l'oeuvre poétique de Giorgio Bassani accueille aussi des essais de traductions - jusqu'ici inédits - de poèmes de Ronsard, Baudelaire, Rimbaud,Mallarmé, Apollinaire et Char.
« En moi il y avait le désir que mes nouvelles aient une signification différente, plus riche et profonde que ce que produisait la littérature italienne d'alors, même la plus importante. À la différence des autres, de tous les autres, je prétendais être, en plus d'un auteur de fiction, également un historien de moi-même et de la société que je représentais. Je m'opposais. [...] J'entendais être un historien et un historiciste, non un raconteur de bobards.
Je suis parti de là, je ne peux pas feindre de ne pas être parti de là. Je crois à la réalité spirituelle comme à la seule réalité [...] J'y crois vraiment. Et c'est aussi pour cela que je me suis acharné sur mes textes pour en faire une seule oeuvre. C'est uniquement pour cette raison que j'ai écrit et réécrit chaque page de mes livres. J'ai écrit et réécrit pour dire, à travers mon oeuvre, la vérité. Toute la vérité. »
Giorgio Bassani, En réponse VII.
« L'imaginaire », aujourd'hui dirigée par Yvon Girard, est une collection de réimpressions de documents et de textes littéraires, tantôt oeuvres oubliées, marginales ou expérimentales d'auteurs reconnus, tantôt oeuvres estimées par le passé mais que le goût du jour a quelque peu éclipsées.
In una Ferrara ricca, affascinante ma oppressa dal fascismo, un giovane studente ebreo, voce narrante del romanzo, incrocia il suo destino con quello di Athos Fadigati, un maturo medico di chiara fama. L'amicizia che nasce fra i due farà scoprire al narratore che dietro tutta la cultura e la raffinatezza del dottor Fadigati si cela un abisso di solitudine dovuto alla sua presunta omosessualità. Un peccato che l'Italia di allora non contemplava fra quelli che potevano essere redenti... E gli occhiali d'oro dello stimato professionista diventano il simbolo di una diversità sempre meno tollerata, così come l'appartenenza all'ebraismo del narratore, una diversità che non potrà che andare incontro a una catarsi tragica.
L'odore del fieno (1972) conclude "Il romanzo di Ferrara", il lungo ciclo di storie dedicate da Bassani alla sua città e alla comunità ebraica quale emblema della condizione esistenziale. Si tratta di una raccolta di novelle in cui ancora una volta l'autore utilizza come sfondo e scorcio di ambientazione la sua città d'origine, Ferrara, e in cui approfondisce il motivo, alla radice di tutta la sua scrittura, del perenne conflitto fra realtà e illusione, verità ed errore, cui solo la morte può portare tregua. Come disse in seguito Bassani in una lunga intervista a Ennio Cavalli, "Dopo aver pubblicato sei opere di narrativa su Ferrara mi sono accorto di avere composto come un solo libro. Per tre anni, con grande fatica e pazienza, l'ho riscritto per intero, rendendolo davvero un tutto unico. Ogni romanzo si è così trasformato in un capitolo dell'opera. È la storia della mia città in questo secolo, ma anche, seppure trasposta, la mia personale, dall'infanzia agli anni maturi. Ho dovuto riscrivere e riscrivere, alla luce di questa intuizione di fondo. Sono arrivato a una specie di poema romanzesco di quasi mille pagine. Come ampiezza - noti bene, come ampiezza - mi piace paragonarlo all'"Odissea", a "Guerra e pace". Ci ho messo tutta la vita".
Il protagonista di Dietro la porta è un ragazzo che frequenta la prima liceo fra il '29 e il '30 a Ferrara. Due suoi compagni di scuola dominano la scena: il più bravo della classe, Carlo Cattolica, "perfetto in tutto", oggetto di odio, invidia e ammirazione soprattutto per "la sua chiarezza mentale, il lucido funzionamento del suo cervello", e l'umile e piuttosto abietto Luciano Pulga, di famiglia povera, sottomesso e però in qualche modo ripugnante. Con il primo l'amicizia sembra costituzionalmente impossibile; il secondo, invece, si insinua nella vita del protagonista e nella sua famiglia di agiata borghesia, diventando intimo amico nonostante la volontà, peraltro debole, del narratore di rifiutare questa vischiosa intimità. Il narratore è come impotente di fronte a tale contaminazione progressiva, finché Cattolica non si fa avanti e propone al protagonista la propria amicizia, invitandolo a fare i compiti da lui. C'è di mezzo Pulga, che Cattolica dichiara di disprezzare profondamente, ma la barriera sembra caduta e Cattolica fa di tutto per abbatterla definitivamente: cerca di mettere il narratore contro il suo ignobile amico, che va in giro sparlando di lui. Gli propone di far cadere Pulga in una trappola: lo inviterà a casa sua; egli sarà nascosto dietro la porta e ascolterà il falso amico vomitare malignità su di lui, aprendo così finalmente gli occhi.
Combien d'années s'est-il écoulé depuis ce lointain après-midi de juin ? plus de trente.
Pourtant, si je ferme les yeux, micol finzi-contini est toujours là, accoudée au mur d'enceinte de son jardin, me regardant et me parlant. en 1929, elle n'était guère plus qu'une enfant, une fillette de treize ans maigre et blonde avec de grands yeux clairs, magnétiques. et moi j'étais un jeune garçon en culotte courte, très bourgeois et très vaniteux, qu'un petit ennui scolaire suffisait à jeter dans le désespoir le plus puéril.
Nous nous regardions fixement l'un l'autre. au-dessus d'elle, le ciel était bleu et compact un ciel chaud et déjà estival, sans le moindre nuage ; rien ne pourrait le changer, ce ciel, et rien, effectivement, ne l'a changé, du moins dans le souvenir.