Erri De Luca
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On part en montagne pour éprouver la solitude, pour se sentir minuscule face à l'immensité de la nature. Nombreux sont les imprévus qui peuvent se présenter, d'une rencontre avec un cerf au franchissement d'une forêt déracinée par le vent. Sur un sentier escarpé des Dolomites, un homme chute dans le vide. Derrière lui, un autre homme donne l'alerte. Or, ce ne sont pas des inconnus. Compagnons du même groupe révolutionnaire quarante ans plus tôt, le premier avait livré le second et tous ses anciens camarades à la police. Rencontre improbable, impossible coïncidence surtout, pour le magistrat chargé de l'affaire, qui tente de faire avouer au suspect un meurtre prémédité. Dans un roman d'une grande tension, Erri De Luca reconstitue l'échange entre un jeune juge et un accusé, vieil homme «de la génération la plus poursuivie en justice de l'histoire d'Italie». Mais l'interrogatoire se mue lentement en un dialogue et se dessine alors une riche réflexion sur l'engagement, la justice, l'amitié et la trahison.
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«Dans ces pages, je réunis des histoires extrêmes de parents et d'enfants. J'en suis à moitié étranger : n'étant pas père, je suis resté nécessairement fils.» Autour de ce sujet très personnel de la filiation, devenu avec le temps un motif récurrent de son oeuvre littéraire, Erri De Luca compose un thème et des variations pleins de finesse. On y croise de jeunes vagabonds napolitains, la fille d'un nazi en cavale, la jeunesse révoltée de Mai 68 ou encore le directeur d'un orphelinat de Varsovie.Erri De Luca mêle dans ces récits l'intime à l'universel, et pose un regard riche et même poétique sur les rapports entre parents et enfants.
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Depuis trente ans, Erri De Luca, citoyen engagé sur le plan politique, écologique, social, reconstitue avec force et densité une histoire de l'humanité : de l'enfance livrée à elle-même au difficile apprentissage de la vie, des ruelles de Naples à l'âpre beauté de la nature, de l'amour sublimé, du poids de l'histoire aux drames contemporains, de la quête de sens au besoin de solidarité et de compassion, son oeuvre est universelle, magistrale, placée sous le signe de l'héritage et de la transmission. À travers un choix de textes (publiés ou inédits), la présente édition invite à découvrir le parcours de celui qui est entré en littérature «par accident» et qui, devant la maladie de son père, s'est résolu à s'adresser à un éditeur - «Quand j'écris, je chuchote parce que je pense qu'il est resté aveugle même là où il est, et qu'il n'arrive pas à lire la page derrière mon épaule. Il aimait les histoires et je suis encore là pour les lui raconter.» Pour De Lucas «écrire n'est pas un travail, c'est une façon d'être en compagnie et de rassembler les absents», et à l'aune des documents personnels placés au début du volume comme un pont entre sa vie et son oeuvre, c'est à un rendez-vous en tête à tête avec l'auteur italien que le lecteur est ici convié.
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«Un enfant dyslexique dessine minutieusement des pages de monstres. Leur donner une forme en réduit l'immensité, l'intensité et l'angoisse. La feuille les emprisonne avec ses bords. Plus ils sont nets, mieux ils sont domptés.»Inspiré par ces diables gardiens de l'enfance, l'artiste et architecte Alessandro Mendini exécute à son tour une série de dessins. Dans un jeu d'improvisation où de l'image surgit la parole, Erri De Luca compose face à ces trente-cinq planches autant de textes qui leur répondent. De la rencontre de ces deux personnalités naît un compagnonnage inventif entre l'artiste et l'écrivain.
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Une femme, Miriàm. Un homme, Iosèf. Un jeune couple d'amoureux. Ils se sont rencontrés en Galilée, au nord d'Israël, et vont se marier à Nazareth. Quand Miriàm annonce à son fiancé qu'elle attend un enfant dont il n'est pas le père, Iosèf ne la dénonce pas aux autorités, comme la loi le prescrit. Il croit en sa parole. Il croit qu'elle est enceinte d'une annonce, il croit à une vérité invraisemblable. «C'est l'hiver en Galilée, mais entre eux deux, c'est le solstice d'été, le jour de la lumière la plus longue».
Avec Une tête de nuage, Erri De Luca poursuit sa relecture de la Nativité, abordée précédemment dans Au nom de la mère. Structuré en trois actes, le texte assume une forme dramatique parcourue par des dialogues intenses, non dépourvus d'ironie. Derrière la figure du Messie, Erri De Luca brosse le portrait intime de Marie et Joseph, ici présentés dans leur simple humanité : deux jeunes parents qui s'apprêtent à élever leur enfant, Jésus, dans mille difficultés. Un homme et une femme, liés par un sentiment qui dépasse les faits et s'inscrit dans les mots. «En amour, croire n'est pas céder, mais renforcer, ajouter quelques poignées de confiance ardente».
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«J'ai écrit ce Sindbad en 2002. Les poissons de la Méditerranée se nourrissaient déjà de naufragés depuis cinq ans. Cela se passait à Pâques en 1997. Sur l'Adriatique, un navire de guerre italien essayait de bloquer la route d'un gros bateau albanais en éperonnant sa coque. Il coula à pic immédiatement et plus de quatre-vingts Albanais périrent. Le bateau s'appelait Kater I Rades et son naufrage inaugurait l'infamie.
J'ai emprunté un marin aux Mille et Une Nuits pour le faire naviguer sur Notre Mer avec le chargement de la plus rentable des marchandises de contrebande : le corps humain. Il n'a pas besoin d'emballage, il s'entasse tout seul, son transport est payé d'avance et pas à la livraison.
Ce Sindbad est un concentré de marins et d'histoires, depuis celle de Jonas, prophète avalé vivant par la baleine, à celles des émigrés italiens du vingtième siècle avalés vivants par les Amériques.
Ici, Sindbad en est à son dernier voyage. Il transporte des passagers de la malchance vers nos côtes fermées par des barbelés.»
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Un uomo di molti mestieri è incaricato di un delicato restauro. La statua del crocifisso contiene segreti che si rivelano solo al tatto. Bisogna risalire a diverse nudità per eseguire. C'entra una città di mare e un villaggio di confine, un amore d'azzardo e una volontà di imitazione. «Fu attesa l'ora del tramonto, per l'effetto di luce arrossata sopra il marmo. Prese aspetto di carne, le ombre mossero le forme.»
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Nives Meroi è un'alpinista che ha cominciato una gara appassionante: in competizione con una spagnola, vorrebbe diventare la prima donna a conquistare tutti e quattordici gli Ottomila del mondo. Adesso è a quota dodici. Nives scala con suo marito e con un giovane fotografo, senza portatori d'alta quota, senza usare ossigeno. Il loro rapporto con la montagna è di assoluta purezza. Erri De Luca, anch'egli arrampicatore appassionato, è amico di Nives e la segue da tempo nelle sue imprese. Fin dove può. Sotto la tenda, durante una tempesta, Erri e Nives parlano. Della montagna, della sfida, della fatica, della vita.
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Un'edizione aggiornata del volume pubblicato nel 1997 con nuove numerose "voci". "Quando gli amici di 'Avvenire' mi invitarono a scrivere un pezzo al giorno sotto il titolo del giornale, mi suggerirono "viatico " come nome della rubrica. Da non credente non me la sono sentita di somministrarlo: si sa che è parte di una delicata funzione sacerdotale. L'impaginazione del pezzo, stretto e lungo sotto il titolo del giornale, mi fece venire voglia di cercare il nome di una corda. Trovai nel vocabolario "alzaia", fune che serve a tirare dalla riva chiatte e battelli controcorrente lungo fiumi e canali. Non sembrò un titolo agile perché bisognoso di definizione. Ripiegammo su "voci", come di vocabolario." Voci come Agguati, Compiti, Confini, Emigranti, Esecuzioni, Indifferenza, Maternità, Nuvole, Operai, Ricordo, Rondine, Sazietà, Sono io, Testimoni, Vacci piano, Yiddish, Zingari. E in ogni voce c'è un dettaglio, un segmento di verità, un appunto da non dimenticare.
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Christian Grey ama avere il controllo su tutto: il suo mondo è ordinato, metodico e completamente vuoto fino al giorno in cui Anastasia Steele irrompe nel suo ufficio come un turbine con il suo corpo incantevole e i suoi splendidi capelli castani. Lui cerca di dimenticarla, ma invece viene travolto da una tempesta di emozioni che non riesce a capire e a cui non può resistere. A differenza di tutte le donne che Christian ha conosciuto prima di lei, Ana, timida e ingenua, sembra arrivargli dritto al cuore, un cuore freddo e ferito, e vedere oltre la sua immagine di imprenditore di successo e il suo stile di vita esclusivo e lussuoso. Con Ana,..
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Dans les Alpes italiennes, un chamois domine sa harde depuis des années. D'une taille et d'une puissance exceptionnelles, l'animal pressent pourtant que sa dernière saison en tant que roi est arrivée, sa suprématie est désormais menacée par les plus jeunes. En face de lui, un braconnier revenu vivre en haute montagne, ses espoirs en la révolution déçus, sait lui aussi que le temps joue contre lui. À soixante ans passés, sa dernière ambition de chasseur sera d'abattre le seul animal qui lui ait toujours échappé, ce chamois à l'allure majestueuse.
Erri De Luca nous parle de la montagne, de la solitude et du désir pour affirmer plus que jamais son talent de conteur, hors du temps et indifférent à toutes les modes littéraires. À la beauté du texte s'allie l'élégance du dessin d'Andrea Serio.