je pourrais découvrir comment il y a, dans les plus délicats rapports entre les hommes, une continuelle pratique de fascisme, où celui qui impose croit seulement aimer et celui qui subit croit, en subissant, faire tout juste le minimum, pour ne pas offenser.
je pourrais peut-être montrer comment il y a, dans cela, la plus subtile, mais aussi la plus cruelle, des tyrannies, et la plus inextricable des servitudes ; lesquelles, toutes les deux, tant qu'on les admettra, pousseront à admettre toutes les autres tyrannies et toutes les autres servitudes des hommes pris séparément, des classes et des peuples entre eux. " uomini e no, le titre italien de ce roman, signifie que nous, les hommes, pouvons aussi être des " non-hommes ".
il vise à rappeler qu'il y a, en l'homme, de nombreuses possibilités inhumaines. récit de résistance où les communistes s'opposent aux nazis et aux fascistes, les hommes et les autres est à la fois un roman engagé et un texte expérimental et poétique. il pose la question de l'humaine inhumanité et de la barbarie, mais aussi et surtout celle, incertaine, de l'engagement littéraire.
Un voyage peut n'être qu'un vice.
Il peut n'être qu'une évasion.
Alors que l'invitation que j'adresse à mon lecteur vise aussi à une expérience intérieure. Sardaigne comme enfance, tel est le titre italien et son refrain. Ce qui revient à rappeler que nous ne sommes pas nés pour rester enfants. On en sent l'odeur dans l'air : l'odeur du soleil. C'est du feu pur, privé de toute l'âcreté du combustible. Et de pierre sèche. Mais de bruyère aussi.
Et de peaux de serpents. Odeur de Sardaigne...