Devenu, avec Le Désert des Tartares, un classique du XXe siècle, Le K ouvre un recueil de 50 contes fantastiques où l'on retrouve tous les thèmes poignants et familiers de Dino Buzzati : la fuite des jours, la fatalité de notre condition de mortels, l'angoisse du néant, l'échec de toute vie, le mystère de la souffrance et du mal.
Autant d'histoires merveilleuses, tristes ou inquiétantes pour traduire la réalité vécue de ce qui est par nature incommunicable.
Heureux d'échapper à la monotonie de son académie militaire, le lieutenant Drogo apprend avec joie son affectation au fort Bastiani, une citadelle sombre et silencieuse, gardienne inutile d'une frontière morte. Au-delà de ses murailles, s'étend un désert de pierres et de terres desséchées, le désert des Tartares.
À quoi sert donc cette garnison immobile aux aguets d'un ennemi qui ne se montre jamais ? Les Tartares attaqueront-ils un jour ? Drogo s'installe alors dans une attente indéfinie, triste et oppressante. Mais rien ne se passe, l'espérance faiblit, l'horizon reste vide. Au fil des jours, qui tous se ressemblent, Drogo entrevoit peu à peu la terrible vérité de fort Bastiani.
Quand son fils Tonin est enlevé par des chasseurs, le roi des ours rassemble son armée et descend des montagnes. Aidé par le professeur De Ambrosiis, un étrange magicien, il parvient à triompher des hommes. Mais, lorsqu'il retrouve Tonin, le roi des ours découvre combien le monde des humains, où seules comptent les richesses, n'est pas fait pour ses semblables...
La Baliverna, énorme bâtisse de pierre lugubre juchée sur une colline brûlée par le soleil italien, s'est écroulée sur ses habitants, causant une hécatombe. Dans quelques jours se tiendra le procès. Seul dans sa chambre, le narrateur revient sur ce dimanche après-midi où, grimpant sur la paroi, il lui aura suffi d'un geste pour tout détruire.
Cette nouvelle éponyme et les suivantes entraînent le lecteur dans un monde étrange, au charme déstabilisant, où, en quelques lignes, la frontière entre plaisir et effroi s'efface ou se dessine.
" Chacune de ces histoires est un saut périlleux, par-dessus le vide, ou l'escalade d'une face lisse, à pic et sans prises. " Marcel Brion, de l'Académie française
En 1963, plus de vingt ans après la parution de son chef-d'oeuvre Le Désert des Tartares, paraît ce qui restera comme le dernier roman, probablement autobiographique, de Dino Buzzati : Un amour, ou le récit de l'intrusion de la passion, c'est-à-dire du désordre, dans la vie d'un honorable architecte milanais d'une cinquantaine d'années.
Le jour où Laïde, jeune prostituée, danseuse et fieffée menteuse, entre dans la vie d'Antonio Dorigo, commence pour lui une descente en enfer. Comme il s'offre aux coups de son bourreau, il nous est livré à nu : pitoyable et tragique, criant, pleurant, s'agitant, possédé d'une folie dans laquelle il se vautre avec désespoir et délices.
Dans la nouvelle éponyme de ce recueil, le premier de Dino Buzzati, l'auteur du K et du Désert des Tartares, le fils d'un roi décide de rejoindre les confins du royaume. Il emmène avec lui sept messagers qui pourront repartir vers sa ville natale et lui en rapporter des nouvelles. Mais plus il s'éloigne et plus les messagers tardent à revenir. Et quand il constate que leurs récits font état de si profonds changements qu'il n'y reconnaît plus ce qu'il a laissé, il décide d'envoyer ses messagers devant lui. Ils lui disent alors que la frontière est introuvable, que les gens qu'ils rencontrent sont toujours les vassaux de leur roi...
Chargé de veiller sur une poudrière, Bàrnabo n'est pas parvenu à empêcher des bandits de s'emparer de munitions... Il est donc exclu du corps d'élite des gardes forestiers. Cinq ans durant, il travaillera dans la plaine avec la nostalgie de la montagne. Il finira par y retourner pour veiller sur la poudrière pourtant désormais abandonnée et, lorsque les bandits reviendront, il renoncera, le doigt sur la gâchette, à les abattre.
Le Secret du Bosco Vecchio, qui suit ici Bàrnabo des montagnes, est un récit « écolo » avant la lettre : c'est une fable qui dit l'enchantement devant la nature mais aussi la force corrosive du temps qui dévore tout, les éléments comme les hommes. Du Buzzati à l'état pur !
C'est dans son village natal, près de Belluno, que Dino Buzzati, atteint d'un cancer, va passer les derniers mois de sa vie. Conscient que l'échéance fatale est proche, il écrit une série de textes courts qui marquent l'aboutissement de ses réflexions majeures. La métaphore de la vie militaire vers laquelle il revient dans ce livre et qu'il affectionne (on l'a vu dans son célèbre Désert des Tartares) est le moyen pour le grand écrivain italien de se pencher sur les thèmes du sacrifice, de l'obéissance, de la fatalité, de la grandeur, de la vacuité... Derrière l'apparente retenue, l'impassibilité à la fois inquiétante et ironique de ces récits, l'émotion est tangible. On veut bien croire Buzzati lorsqu'il déclare que son « régiment » est prêt à partir. C'est l'« avis de départ » d'un voyageur immobile.
Un recueil de nouvelles qui signe l'apothéose d'une oeuvre tout entière vouée au mystère de la vie... et de la mort.
Si, au centre de l'oeuvre de Dino Buzzati, se trouve l'Homme, avec ses angoisses, ses incertitudes, ses peurs, son univers est aussi peuplé d'animaux qui peuvent l'aider, l'éclairer, mais aussi lui mener la vie dure. Dans ce recueil d'articles et de nouvelles, les animaux sont même les acteurs principaux. En compagnie de ces personnages d'un genre particulier, Buzzati nous entraîne dans un monde en tout point semblable au nôtre mais où, pourtant, une fêlure, infime et dérangeante, nous fait pénétrer la dimension mystérieuse de l'existence.
Ghitta Freilaber a-t-elle vraiment vu un monstre dans le grenier de la maison? Cet homme, sec et froid, qui converse avec un enfant candide, fait-il réellement face à celui qu'il était trente-cinq ans plus tôt, à la faveur d'un incroyable saut dans le temps? Quant à cet autre, confronté à une série d'incidents mystérieux est-il victime d'une prémonition néfaste ou de sa propre crédulité?
Conteur hors pair, maniant l'humour aussi bien que l'angoisse, Buzzati dessine un univers singulier, où l'inattendu se mêle à l'ordinaire et le surréel au réel.
Denuncia del reddito, la déclaration de revenus.
Non è mai finit, ça n'est jamais fini. delicatezza, délicatesse. cenerentola, cendrillon. il buon nome, l'honneur du nom. dal medico, chez le médecin. vecchia auto, vieille voiture.
La farfalletta, le petit papillon. tre storie del veneto, trois histoires de vénétie. l'elefantiasi, l'éléphantiasis. l'ubiquo, l'ubiquiste. l'uovo, l'oeuf. la série bilingue propose : une traduction fidèle et intégrale, accompagnée de nombreuses notes ; une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les oeuvres d'auteurs étrangers.
Dans ces nouvelles d'abord parues dans la presse, Dino Buzzati, l'auteur du Désert des Tartares et du K, renoue avec l'art du fantastique dont il est un maître incontesté, mêlant l'étrange et l'absurde avec brio.
« C'est de là que pour nous naît l'inquiétude de ces Nouvelles inquiètes : s'apercevoir que le monde n'est pas exactement ce que nous pensions qu'il était, que le rêve a une puissance insoupçonnée, que la frontière que nous considérions infranchissable entre la vie et la mort est poreuse, que le diable existe mais qu'il n'est pas celui que l'on croit, que les hommes que nous donne à voir Buzzati sont bien nos semblables. Qu'on y prenne garde : l'inquiétude n'est pas la peur, encore moins l'horreur ; elle est quelque chose d'infimement (et d'infiniment) dérangeant mais qui n'empêche pas le sourire. » Delphine Gachet.
Dans ses nouvelles, dès la première phrase, Dino Buzzati ménage l'art du suspense et invite à le suivre, à découvrir des situations, des personnages forcément moins ordinaires qu'ils n'y paraissent a priori. Autant d'appels à la lecture...
Tirées de différents volumes publiés en Italie du vivant de l'auteur, ces nouvelles couvrent une période de plus de vingt-cinq ans, de 1942 à 1968. On retrouvera dans les premières l'Afrique, que Buzzati connut durant la Seconde Guerre mondiale comme correspondant de guerre et envoyé spécial. Les textes plus tardifs sont d'une tonalité très différente : citons « L'autre Venise », qui dévoile une Venise inhabituelle que seul révèle le crépuscule. Mais le lecteur reconnaîtra aussi des thèmes qui ont hanté Buzzati tout au long de sa vie, de son oeuvre - le mystère, la mort et la figure de l'écrivain au travail - et qui nous livrent quelque chose de l'homme et de l'auteur.
Pendant près de vingt ans, de 1944 à 1962, Dino Buzzati a tenu un journal. Un étrange journal en réalité, qui loin de se borner à l'évocation d'anecdotes concrètes et quotidiennes, se saisit de la réalité pour en donner une version fantastique, la transformer en réflexion ou en dénonciation, en conte ou en parabole. En prenant bien souvent pour point de départ une situation banale, vue ou vécue, comme la file d'attente d'un guichet, une soirée mondaine ou une halte dans les toilettes d'un hôtel, Buzzati l'inscrit dans son monde intérieur, l'associe à ses thèmes fondamentaux, à ses obsessions et à ses angoisses. On retrouve les vieux démons de l'écrivain : la mort, le mensonge et l'inutile comédie humaine, la peur, le rêve et le questionnement inlassable de l'univers par l'homme, qui reste sans réponse. En 1950, Buzzati fait paraître ces carnets sous le titre En ce moment précis. L'aspect en est singulier, les formes variées (dialogues, chroniques, petits récits, réflexions, choses vues), mais on redécouvre au fil des pages le style incisif et ironique de l'auteur, sa plume marquée par le travail de chroniqueur, la profondeur spirituelle et l'inquiétude inhérentes à son oeuvre. Entre la célébration des choses insignifiantes et le regard désabusé sur les objets, Buzzati exprime sous un mode symbolique sa vision angoissée du monde contemporain, domaine des occasions perdues où règne le sentiment d'un quiproquo irrémédiable, celui qu'entretient l'homme avec la vie.
Squalo misterioso e magico, il colombre si rende visibile solo alla propria vittima, che insegue per anni e anni fino a divorarla. Durante un viaggio per mare col padre, il piccolo Stefano ha la sciagura di vedere il mostro: per tutta la sua lunga vita di navigatore resterà inchiodato a una muta, terribile gara a distanza. Invenzione surreale e prodigio colorano i cinquanta racconti di questa raccolta di una quotidianità enigmatica e inquietante, con un perenne doppio fondo di strazio metafisico e di disagio angosciato di fronte all'indecifrabilità del destino umano.
Giovanni Drogo, un sottotenente, viene mandato in una lontana fortezza. A nord della fortezza c'è il deserto da cui si attende un'invasione dei tartari. Ma l'invasione, sempre annunciata, non avviene e l'addestramento, i turni di guardia, l'organizzazione militare, appaiono cerimoniali senza senso. Quando Drogo torna in città per una promozione, si accorge di aver perso ogni contatto con il mondo e che ormai la sua unica ragione di vita è l'inutile attesa del nemico. Tornato alla fortezza, si ammala e proprio allora accade l'evento tanto aspettato: i tartari avanzano dal deserto. Nell'emozione e nella confusione del momento, senza che lui possa prendere parte ai preparativi di difesa, Drogo muore, dimenticato da tutti.
Svolgimenti inattesi e finali imprevedibili, sorprese e invenzioni fantastiche in una narrazione pervasa di simboli e allegorie che trasformano vicende apparentemente minimali in rappresentazioni dell'universale condizione umana...