«Ce n'est pas parce qu'un artiste est mort qu'il n'a plus rien à dire.J'en sais quelque chose, je suis mort.»Été 1970, Dino Buzzati apprend qu'il souffre de la maladie qui a emporté son père. Au lieu d'accueillir la nouvelle avec effroi, le grand écrivain italien, auteur du Désert des Tartares, jubile:il va enfin pouvoir affronter l'ennemi, le regarder en face.Au Corriere della Sera, le journal auquel il collabore depuis quarante ans, on lui propose d'enquêter sur un phénomène étrange survenu dans un petit village du sud de l'Italie:les habitants d'un immeuble misérable ont été découverts pétrifiés.Très vite, la dernière enquête de Buzzati devient une enquête sur Buzzati. Cheminant entre mémoire, rêve et réalité, l'écrivain fait le bilan de sa vie en un allègre requiem.
« Avec l'argent de leurs larcins, les deux frangins allaient au cinéma sur les Grands Boulevards pour voir des films de gangsters. En sortant des salles obscures, Django se prenait pour Al Capone et allait jouer les gros bras dans les bistros de la porte des Lilas. Ses héros avaient pour noms James Cagney, Edward G. Robinson. Ils regagnaient leur campement le nez marmité et les côtes bleuies. Négros, leur mère, leur filait une nouvelle peignée et les enfermait dans la roulotte. Alors, pour se défouler, ils ramassaient leur poêle à frire (banjo-guitare) et en mettaient un bon coup ».
Rien ne prédisposait ce gamin né en 1910 dans une roulotte au lieu-dit la Mare aux corbeaux, près de Charleroi, à devenir le roi du swing, le héros du peuple manouche et le chéri de ces dames. Mais la guerre arrive qui fauche Django au sommet de sa gloire. Courtisé par les autorités allemandes, il comprend bientôt qu'il va devoir choisir entre son art et sa vie.
Le livre qui a inspiré le film DJANGO, avec Reda Kateb et Cécile de France.