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Les Naufragés du Wager
David Grann
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Non Fiction
- 25 Août 2023
- 9782364684119
En 1740, le vaisseau de ligne de Sa Majesté le HMS Wager, deux cent cinquante officiers et hommes d'équipage à son bord, est envoyé au sein d'une escouade sous le commandement du commodore Anson en mission secrète pour piller les cargaisons d'un galion de l'Empire espagnol. Après avoir franchi le cap Horn, le Wager fait naufrage.
Une poignée de malheureux survit sur une île désolée au large de la Patagonie. Le chaos et les morts s'empilant, et face à la quasi-absence de ressources vitales, aux conditions hostiles, certains se résolvent au cannibalisme, des mutineries éclatent, le capitaine commet un meurtre devant témoins. Trois groupes s'affrontent quant à la stratégie à adopter pour s'en échapper. Alors que tout le monde croyait que l'intégralité de l'équipage du Wager avait disparu, un premier groupe de vingt-neuf survivants réapparaît au Brésil deux cent quatre-vingt-trois jours après la catastrophe maritime. Puis ce sont trois rescapés de plus qui atteignent le Brésil trois mois et demi plus tard. Mais une fois rentrés en terres anglicanes, commence alors une autre guerre, des récits cette fois, afin de sauver son honneur et sa vie face à l'Amirauté et au grand public.
Reconstitution captivante d'un monde disparu, Les Naufragés du Wager de David Grann est un formidable roman d'aventures et une réflexion saisissante sur le sens des récits. Un grand livre par l'un des maîtres de la littérature du réel. -
"Tous les mercredis soir, Minuccia et Uvaspina attendaient la mort de leur mère."
Ainsi s'ouvre cette fascinante chronique familiale emmenée par la mère, Graziella dite la Dépareillée. Fantasque et mélodramatique, elle a rencontré son mari, le notaire Pasquale Riccio, à un enterrement pour lequel elle avait été engagée comme pleureuse. Issue des quartiers populaires, la Dépareillée a quitté les venelles sales et cacophoniques pour les bords de mer cossus, mais reste possédée par une profonde tristesse. Tous les mercredis soir, quand Pasquale quitte l'appartement, elle feint sa propre mort devant les yeux ébahis de ses enfants. Uvaspina tient son surnom d'une baie que l'on presse et dont le jus sert à guérir les maux d'autrui. Il est habitué, depuis toujours, à supporter les moqueries de ses camarades, la honte de son père et la férocité de sa soeur, Minuccia. Habitée par une sombre force, elle est prise de colères terribles qui la transforment en une toupie ravageuse détruisant tout sur son passage. Le dernier protagoniste n'est autre que Naples, cette ville aux entrailles bouillonnantes, avec ses quartiers tendus vers le ciel, ses tentacules immergés dans la mer. C'est précisément entre ville et mer qu'Uvaspina rencontre Antonio, le pêcheur aux yeux vairons, qui lui racontera mille et une histoires. Mais cette idylle ne saurait durer. À l'image du Vésuve surplombant la ville, le drame ne demande qu'à être réveillé.
Monica Acito nous livre un premier roman d'une rare intensité, une histoire magique empreinte d'amour et de folklore. -
Notre part de nuit
Mariana Enriquez
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Fiction
- 19 Août 2021
- 9782364684669
Un père et son fils traversent l'Argentine par la route, comme en fuite. Où vont-ils ? À qui cherchent-ils à échapper ? Le petit garçon s'appelle Gaspar. Sa mère a disparu dans des circonstances étranges. Comme son père, Gaspar a hérité d'un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d'une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle.
Alternant les points de vue, les lieux et les époques, leur périple nous conduit de la dictature militaire argentine des années 1980 au Londres psychédélique des années 1970, d'une évocation du sida à David Bowie, de monstres effrayants en sacrifices humains. Authentique épopée à travers le temps et le monde, où l'Histoire et le fantastique se conjuguent dans une même poésie de l'horreur et du gothique, Notre part de nuit est un grand livre, d'une puissance, d'un souffle et d'une originalité renversants. Mariana Enriquez repousse les limites du roman et impose sa voix magistrale, quelque part entre Silvina Ocampo, Cormac McCarthy et Stephen King.
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La position de la cuillère et autres bonheurs impertinents
Deborah Levy
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Non Fiction
- 12 Mai 2023
- 9782364686878
Et si Deborah Levy nous ouvrait les portes de sa bibliothèque personnelle ? Si elle nous emmenait à la découverte des artistes qui l'inspirent et la secouent ? Et si, en passant, elle nous livrait une anecdote savoureuse impliquant les petites cuillères, son voisin de palier et Nietzsche ? Tour à tour jeune femme aux yeux noircis de khôl, ses fidèles creepers aux pieds pour arpenter le Londres underground des années 1970, déjà fascinée par Colette et Simone de Beauvoir, amante féministe relisant Marguerite Duras et Sigmund Freud et Violette Leduc et Roland Barthes, voyante lorsqu'il s'agit de scruter l'âme des artistes qui l'obsèdent - Édouard Manet, Lee Miller, Francesca Woodman -, à l'affût du monde sous toutes ses coutures - technologie, pandémie, gastronomie... - Deborah Levy nous livre au fil de ces textes réjouissants, rassemblés ici pour la toute première fois, un véritable traité de l'indiscipline et une plongée revigorante dans son intimité loufoque et érudite.
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Nous avions quitté Deborah Levy gravissant sur son vélo électrique les collines de Londres et écrivant dans une cabane au fond d'un jardin. Nous la retrouvons, plus impertinente et drôle que jamais, prête à réinventer une nouvelle page de sa vie. Tandis que ses filles prennent leur envol, elle nous emmène aux quatre coins du monde, de New York aux îles Saroniques en passant par Mumbai, Paris ou Berlin, tissant une méditation exaltante et follement intime sur le sens d'une maison et les fantômes qui la hantent.
Entremêlant le passé et le présent, le personnel et le politique, la philosophie et l'histoire littéraire, convoquant Marguerite Duras ou Céline Sciamma, elle interroge avec acidité et humour le sens de la féminité et de la propriété.
Par l'inventaire de ses biens, réels ou imaginaires, elle nous questionne sur notre propre compréhension du patrimoine et de la possession, et sur notre façon de considérer la valeur de la vie intellectuelle et personnelle d'une femme.
Pour être romancière, une femme a besoin d'une chambre à soi, nous disait Virginia Woolf. Deborah Levy complète ce tableau par l'étude d'une demeure pour soi.
Avec État des lieux, qui fait suite à Ce que je ne veux pas savoir et Le Coût de la vie, prix Femina étranger en 2020, Deborah Levy clôt son projet d'«autobiographie en mouvement», ou comment écrire une vie sans mode d'emploi. -
Ce que je ne veux pas savoir
Deborah Levy
- Éditions du sous-sol
- Souterrains
- 12 Mai 2023
- 9782364687110
Deborah Levy revient sur sa vie. Elle fuit à Majorque pour réfléchir et se retrouver, et pense à l'Afrique du Sud, ce pays qu'elle a quitté, à son enfance, à l'apartheid, à son père - militant de l'ANC emprisonné -, aux oiseaux en cage, et à l'Angleterre, son pays d'adoption. À cette adolescente qu'elle fut, griffonnant son exil sur des serviettes en papier. Telle la marquise Cabrera se délectant du «chocolat magique», elle est devenue écrivaine en lisant Marguerite Duras et Virginia Woolf. En flirtant, sensuelle, avec les mots, qui nous conduisent parfois dans des lieux qu'on ne veut pas revoir. Ce dessin toujours inédit que forme le chemin d'une existence.
Ce que je ne veux pas savoir est une oeuvre littéraire d'une clarté éblouissante et d'un profond secours. Avec esprit et calme, Deborah Levy revient sur ce territoire qu'il faut conquérir pour écrire. -
À vingt-cinq ans, Sofia travaille comme serveuse en attendant de finir peut-être, un jour, sa thèse. Elle semble avoir mis sa vie entre parenthèses pour s'occuper de sa mère, Rose, qui souffre d'une mystérieuse maladie des os.
Toutes deux quittent Londres pour la côte andalouse, où Rose est prise en charge au sein de la luxueuse clinique du très controversé docteur Gómez, un médecin aux méthodes et aux motivations douteuses, mais qui apparaît comme son ultime chance de guérir.
Enivrées par la chaleur épaisse et la séduction des corps sur la plage envahie de méduses, les deux femmes voient leur relation imploser quand Sofia rencontre Ingrid Bauer, une jeune allemande qui réveille son désir et sa quête d'identité.
À travers les figures opposées de la mère et de la fille, Deborah Levy déploie un roman initiatique aux allures d'éducation sentimentale à la Sagan, une ode sensuelle et intemporelle à la puissance féminine.
«J'enquête sur les symptômes de ma mère depuis aussi loin que je m'en souvienne. Si je me considère comme une détective accidentelle mue par un désir de justice, cela fait-il de sa maladie un crime non résolu ? Si oui, qui est le coupable et qui est la victime ?» -
Je te laisse dormir
Edith Bruck
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Non Fiction
- 6 Octobre 2023
- 9782364686687
L'Hirondelle sur le radiateur et Je te laisse dormir sont les deux livres qu'Edith Bruck.
A écrits pendant les derniers mois de la vie de son mari Nelo Risi, poète et cinéaste, frère de Dino Risi, et après sa mort, survenue en 2015. Nous les rassemblons ici dans un seul ouvrage sous le titre : Je te laisse dormir.
Ce livre est le témoignage bouleversant d'une histoire d'amour, à travers lequel Edith Bruck évoque sa dévotion poignante à l'égard de son mari Nelo Risi, atteint de la maladie d'Alzheimer. Rédigé à la fois comme un journal et comme une autobiographie - car l'auteure se remémore leur vie commune ainsi que sa propre jeunesse hongroise, sa déportation et son retour -, elle y raconte la façon dont elle le maintient en vie, tente de préserver sa dignité, avec Olga, son aide à domicile, une jeune grand-mère ukrainienne, elle-même immigrée en Italie. Edith Bruck décrit minutieusement la vie quotidienne de leur trio, et en même temps reconstitue le passé de Nelo Risi, son oeuvre, ses poèmes et ses lettres qu'elle cite, les tournages auxquels elle a participé. -
«Je suis arrivé par la douleur à la joie», écrit le poète José Hierro.
De chambres d'hôtel en aéroports, assailli par une profusion de souvenirs, Manuel Vilas poursuit la mise à nu de son narrateur. Il orchestre la symphonie de la mémoire et enrichit son tableau de nouveaux motifs comme celui de l'allégresse. Toujours entouré de ses musiciens, ombres de son passé, en dialogue incessant avec les doubles de ses fantômes, auxquels il ajoute Arnold (pour Schönberg), sa part sombre, son ange de la dépression. Le passé coule partout, vague sans cesse rabattue, il est dans les machines à presser les oranges, dans les chemises jamais assez blanches, dans les cours d'eau, comme sous le sol que l'on foule.
«La joie venait toujours après la peine», chante Apollinaire, Alegría tend résolument du côté de la lumière et Manuel Vilas offre, après Ordesa, un grand livre solaire. Son audace littéraire et sa capacité à transfigurer l'intime en universel le désignent comme un de nos écrivains contemporains majeurs.
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La femme silencieuse : Sylvia Plath et Ted Hughes
Janet Malcolm
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Non Fiction
- 3 Février 2023
- 9782364685390
Après avoir étudié les liens troubles de l'enquêteur et de son sujet dans l'éblouissant Journaliste et l'assassin, Janet Malcolm, figure emblématique de la littérature du réel, propose dans La Femme silencieuse une méditation sur l'art de la biographie.
Au travers de la relation du couple Ted Hughes et Sylvia Plath, et des tentatives biographiques dont ils ont fait l'objet, elle décrypte les vies racontées de la poétesse afin d'écrire non pas sur la vie tragique d'une artiste mais plutôt sur le devenir posthume de son oeuvre, et la façon dont se raconte son histoire. Elle examine la relation ambiguë entre Sylvia Plath et son mari, le poète Ted Hughes qui, en tant qu'exécuteur testamentaire, a tenté de servir deux causes : l'art de son ancienne épouse et son propre besoin d'intimité, et comment il poussa sa propre soeur, Olwyn Hughes à devenir l'agent littéraire de la défunte pour se protéger en limitant l'accès à l'oeuvre de Plath. Cas limite questionnant l'invisibilisation ou l'appropriation dont font l'objet les oeuvres littéraires dès lors qu'elles sont signées d'une femme.
Alors même que Janet Malcolm se montre sceptique quant aux prétentions habituelles des biographies à présenter la vérité sur une vie, se dessine au fil des pages un autre visage de Sylvia Plath, dissipant de fait l'innocence avec laquelle le lecteur aborde une oeuvre autobiographique.
Dès sa première publication, ce brillant essai de critique littéraire a suscité un large écho tant il refonde l'approche biographique et explore avec intelligence et clairvoyance la ligne étroite qui sépare la réalité de la fiction. Le but n'étant pas de savoir qui a raison ou qui a tort, mais de mettre en parallèle toute la complexité des rapports humains en réaction au voyeurisme que laisse sous-entendre le pacte d'un biographe impartial. -
Mary MacLane, jeune femme américaine de Butte, ville minière du Montana, se destine très tôt à l'écriture. Elle devient rédactrice du journal de son école en 1898 et, quatre ans plus tard, alors âgée de dix-neuf ans, publie son premier livre, Que le diable m'emporte. Dans ce journal confessionnel, Mary MacLane fait étalage de ses fantasmes, y proclame son génie tout en y défendant ses idées philosophiques scandaleuses. Elle y décrit une vie à contre-courant, bien différente de celle des jeunes filles du début du XXe siècle, issues des campagnes américaines. Une oeuvre anticonformiste, à la liberté souveraine, aussi sulfureuse que courageuse et qui fit sensation, puisque cent mille exemplaires se sont vendus dès le premier mois de sa sortie en 1902.
Une découverte !