Berger sur le plateau d'Asiagio, dans les Alpes italiennes, Tönle s'adonne à la contrebande pour subvenir aux besoins de sa famille. Quand il blesse par accident un douanier, il doit s'enfuir et devient mineur en Styrie, colporteur d'estampes dans les Carpates, jardinier à Prague... Pourtant, chaque hiver, trompant les gendarmes, Tönle retrouve son foyer et les siens. Les années passent et la Première Guerre mondiale fait éclater le monde tel qu'il le connaissait. Alors que sa région tant aimée n'est plus qu'un champ de bataille, le vieil homme obstiné refuse d'abandonner son troupeau, sa maison, sa famille.
« ARRIVER LÀ-HAUT un matin d'été après que, la nuit, un orage a lavé le ciel et la terre, s'arrêter en silence pour regarder, et demeurer sous le charme parce que la beauté est telle que le regard ne sait où se poser, et on en a le souffle coupé. Rester ici jusqu'au couchant à écouter en silence la montagne raconter des légendes, des histoires de bergers, d'alpinistes, de guerre. »
À la guerre, remarque Mario Rigoni Stern, on peut mourir à vingt ans, en une seconde, sur l'herbe, en plein printemps. Aucune polémique, aucun pathos, aucun héros dans le récit de cette guerre qui emmena Mario Rigoni Stern en France et en Albanie de 1940 à 1941, rien que la réalité. Tourmenté par les souvenirs et par les poux, Rigoni Stern traverse cette épreuve en moraliste pacifique. « Pour la plupart d'entre nous commença la fin de tout. »
Trente ans après la tragique retraite de Russie du Corps expéditionnaire italien consécutive à l'échec de la prise de Stalingrad et vingt ans après la publication du Sergent dans la neige devenu un classique de la littérature italienne du XXe siècle, Mario Rigoni Stern réalise un désir qui le taraude : retourner sur les lieux où tant de ses camarades ont trouvé la mort, au combat, de froid ou de faim. C'est l'occasion d'évoquer ses souvenirs. Passé et présent alternent. Jadis, les souffrances vécues ont rapproché les deux camps. Aujourd'hui, l'auteur retrouve les qualités de l'âme russe découvertes dans les camps de prisonniers où, réfractaire à poursuivre le combat aux côtés des troupes allemandes après 1943, il a côtoyé les soldats de la grande Armée Rouge. Déjà, durant la retraite les contacts humains avec la population locale, élémentaires autant qu'essentiels, recèlent une belle leçon de vie. Il évoque aussi son cher plateau d'Asiago, notamment lorsqu'une vieille scierie est convertie en camps d'internement pour des Juifs dont l'auteur s'efforcera après la guerre d'identifier les victimes et les survivants afin de nous faire aussi connaître leurs noms, à nous, lecteurs.
Comme dans tous ses livres, le grand écrivain italien nous fait partager avec une intensité rare les moments forts de sa vie qui, au-delà de son amour de la nature toujours présent dans ses écrits, forment une sorte d'odyssée courageuse entre toutes.
La retraite de russie - celle de la grande armée " européenne " lancée par hitler contre l'urss.
Pas de grands récits de batailles ; pas de thèses politiques, mais quelques soldats italiens perdus dans cette aventure, qui marchent et qui souffrent, qui ont faim, qui ont froid et qui luttent - ce qui est le plus difficile - pour ne pas perdre définitivement tout sentiment humain. la voix d'un témoin qui ne s'élève jamais mais qui sera entendue par tout le monde. ce classique des lettres italiennes d'après-guerre a été unanimement loué par vittorini, calvino et primo levi qui écrivit à propos de l'auteur : " le fait que rigoni stern existe est en soi miraculeux.
Miraculeuse d'abord sa propre survie : celle d'un homme qui s'est toujours campé aux antipodes de la violence et que le destin a contraint à participer à toutes les guerres de son temps. miracle, enfin, le fait que rigoni soit parvenu à garder son authenticité dans notre époque de fous. "
In cinque racconti caratterizzati da una sensibilità tipicamente mitteleuropea, una spietata riflessione sulla natura più autentica dei rapporti umani.