C'est la plus célèbre des tragédies de Racine et la plus trouble. Elle emprunte à la Grèce, patrie de Sigmund Freud dans le domaine de l'imaginaire, la légende dont elle fait une intrigue. Se heurter au tabou de l'inceste, c'est se condamner à mort : alors seulement le jour reprend sa pureté. «La psychanalyse, a écrit Raymond Picard, n'est guère qu'une exploitation peu éclairée de la psychologie racinienne.»Psychologie, mythe, récit épique, ici tout est violence : le véritable monstre ne sort pas des flots, il est enfermé dans l'héroïne avec une incroyable audace - comme il le sera dans Athalie.
Andromaque Premier chef-d'oeuvre de Racine, qui lui valut, à vingt-sept ans, d'être comparé au grand Corneille, Andromaque fut à sa création un véritable triomphe. En réinventant l'histoire de la veuve d'Hector captive de Pyrrhus, roi d'Épire, le dramaturge inaugure une nouvelle forme de tragédie, où l'amour devient source de tous les périls et de tous les égarements. Dans cette pièce aux puissants effets pathétiques, marquée par le désordre extrême des sentiments, les personnages, emportés par leurs passions, se livrent aux pires excès sans jamais cesser d'être d'authentiques héros.
La première tragédie romaine de Racine montre les effets de la passion destructrice sur des enjeux plus nobles : les successions dynastiques, les luttes pour le pouvoir impérial, le devenir des empires. La disgrâce d'Agrippine et la mort de Britannicus affermissent le pouvoir personnel de Néron, révèlent sa nature criminelle et ses désirs monstrueux. La rivalité entre frères se double du thème politique de l'usurpation tyrannique. L'action est conduite par degrés jusqu'à son dénouement tragique et naturel. Ainsi sont dramatisés un sujet, l'assassinat de Britannicus par Néron, et des caractères. Ils nous fascinent par le naturel et la noblesse de l'expression poétique, qui concourent à la cérémonie tragique.
Bérénice appartient à l'histoire romaine et orientale.
Son action est sans violence, son dénouement n'est pas dicté par la passion. ce n'en est pas moins une tragédie : un personnel de princes et de rois fait son malheur en une série de discours réglés.
C'est le personnage le plus dépendant, le moins libre, qui donne son nom à la pièce ; titus, qui congédie la femme qu'il aime, fait sans cesse un effort douloureux sur lui-même, jusqu'au transport d'héroïsme final.
Le sujet de pièce est le renvoi de bérénice, qui ne fait aucun doute : il est dicté par la tradition romaine. l'action se réduit à retracer les souffrances que cette nécessité entraîne : tout l'art de racine, ici, est dans le suspens, dans le retard, dans l'attente de l'aveu et de l'adieu.
La présentation pédagogique situe le pièce dans l'oeuvre de Racine et le contexte littéraire. Le dossier s'intéresse à la figure d'Iphigénie et analyse le fonctionnement du tragique racinien. Lexique de la langue du XVIIe siècle et riches annotations en bas de page.
Il paraît que tous les chemins mènent à Rome. Une fois sur place pourtant, difficile de ne pas se perdre dans ce mille-feuilles architectural où l'Antiquité voisine avec la Renaissance, les coins de rue médiévale avec les églises baroques.
Pour éviter de s'évanouir devant un trop-plein d'oeuvres d'art - sous l'effet du syndrome de Stendhal -, suivez un cicérone hors de pair en la personne de Bruno Racine, le plus Romain des Français. Il vous guidera entre les sept collines (qui sont aujourd'hui neuf), le long du Tibre, du Forum au Trastevere et de la Piazza Navone à la Piazza del Popolo en passant par la Via del Corso et la Via Vittorio Veneto. Vous apprendrez pourquoi Rome n'est plus une ville blanche, et pourquoi il ne faut pas dire « Lazio de Rome » pour p arler d'une des deux équipes de calcio (football) de la Ville éternelle.
Une quête de sens qui est aussi un éveil des sens : avez-vous déjà goûté un abbacchio, suivi d'un gelato - con panna o senza panna (« avec ou sans crème fouettée ») ? Quoi qu'il en soit, vous ne refuserez pas un verre de grattachecca avec le fantôme du Bernin ou de Poussin, de Chateaubriand ou de Freud...
Quatre personnes qui n'ont aucune raison de se croiser - un directeur de revue engagé dans un projet artistique un peu fumeux, une jeune escort qui aspire à se voir reconnue comme artiste, un colonel à la retraite, ancien des services de renseignement qui a quelques comptes à régler avec son passé, une philosophe qui attend de connaître les résultats d'examens de santé - se retrouvent pour trois jours à l'abbaye de Lérins, sur l'île Saint-Honorat.Pendant ces trois journées scandées par les offices des moines, soumis à la règle du silence une bonne partie du temps, des rencontres inattendues vont s'opérer, des affinités surprenantes se découvrir, des secrets longtemps refoulés se révéler.
'Veuf, considéré à Paris comme un artiste du passé, le peintre Granet s'est réfugié après la révolution de 1848 dans sa maison de campagne, près d'Aix-en-Provence. Il lui reste à terminer deux grandes toiles. La première, Une messe sous la Terreur, évoque un épisode qu'il aurait pu connaître dans sa jeunesse ; l'autre représente les obsèques de Nena, sa femme, morte deux ans plus tôt à Paris. Mais la tâche s'annonce plus difficile que prévu. Que signifie achever une oeuvre lorsque la mode vous a déclassé, quelle leçon transmettre au jeune assistant qui l'admire sans le comprendre, comment retrouver dans la tristesse de l'âge les années de bonheur passées à Rome? Le vieil artiste comprend peu à peu que ces peintures encore inachevées seront son véritable testament.' Bruno Racine.