«Je ne savais pas que les enfants avaient failli se faire tuer dans le volume précédent.Quand j'ai appris que c'était Pépère qui avait fait le coup, j'ai pigé un truc : qui ne connaît pas Pépère ne sait pas de quoi l'être humain est capable.»Benjamin Malaussène
Sept, Mosma et Maracuja, les derniers-nés de ma tribu, n'auraient pas dû grandir. Vingt ans plus tard les voilà jetés dans un monde on ne peut plus explosif, où on kidnappe Georges Lapietà, l'homme d'affaires le plus cinglé de son espèce, où ça mitraille à tout va pour le récupérer, où les romanciers prétendent écrire au nom de la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde. Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, comme d'habitude, je morfle.Benjamin Malaussène
Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.Côté coeur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.Pourquoi moi?Je dois avoir un don...
Le zoo du jardin des Plantes à Paris, la cage du loup. Un enfant s'est installé devant la cage et ne quitte pas le loup des yeux. Le loup d'abord hostile et muré dans sa solitude finit par se prendre au jeu et "raconte" à l'enfant son histoire ; où plus exactement, il lui fait vivre les images de sa vie en le laissant "entrer" dans son oeil. Suivent deux récits : celui du loup, sa vie sauvage, sa capture et sa misère actuelle, puis celui d'Afrique, le petit garçon, qui sait si bien conter les histoires et parler aux animaux et qui vient d'arriver en France. C'est une vraie plongée en vrille dans le destin de l'autre à travers le regard.
«Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ?»Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, coeur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même («l'innocence m'aime») et pourtant... pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.
«L'ampoule du projecteur a explosé en plein Fellini. Minne et moi regardions Amarcord du fond de notre lit. - Ah! Non! Merde! J'ai flanqué une chaise sur une table et je suis monté à l'assaut pour changer l'ampoule carbonisée. Explosion sourde, la maison s'est éteinte, je me suis cassé la figure avec mon échafaudage et ne me suis pas relevé. Ma femme m'a vu mort au pied du lit conjugal. De mon côté je revivais ma vie. Il paraît que c'est fréquent. Mais elle ne se déroulait pas exactement comme je l'avais vécue.» Daniel Pennac.
«L'amour, Malaussène, je vous propose l'amour! L'amour? J'ai Julie, j'ai Louna, j'ai Thérèse, j'ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J'ai Julius et j'ai Belleville...Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte; c'est l'amour avec un grand A que je vous offre:tout l'amour du monde!Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai accepté. J'ai eu tort.»Transformé en objet d'adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d'un best-seller dont il est censé être l'auteur.Vol de manuscrit, vengeance, passion de l'écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires, La petite marchande de prose est un feu d'artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans.
Chagrin d'école, dans la lignée de Comme un roman, aborde la question de l'école du point de vue de l'élève, et en l'occurrence du mauvais élève. Daniel Pennac, ancien cancre lui-même, étudie cette figure du folklore populaire en lui donnant ses lettres de noblesse, en lui restituant aussi son poids d'angoisse et de douleur.
Tu es content de toi, Kamo ? Ton idée géniale, tu trouves vraiment que c'était l'idée du siècle ? Alors, pourquoi a-t-elle rendu M. Margerelle, notre Instit'Bien Aimé, fou comme une bille de mercure ? Tu peux nous le dire ? Ta fameuse idée, Kamo, tu ne crois pas que c'était la gaffe du siècle ? La bêtise du siècle ? Tu as vu dans quel état est notre Instit'Bien Aimé ? Et maintenant, qu'est-ce que tu comptes faire pour le guérir ?
Les droits imprescriptibles du lecteur1. Le droit de ne pas lire.2. Le droit de sauter des pages.3. Le droit de ne pas finir un livre.4. Le droit de relire.5. Le droit de lire n'importe quoi.6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).7. Le droit de lire n'importe où.8. Le droit de grappiller.9. Le droit de lire à haute voix.10. Le droit de nous taire.
Peu de temps après la mort de son frère Bernard, Daniel Pennac entreprend la lecture publique d'une célèbre nouvelle de Melville, Bartleby le Scribe. Or, Bernard et lui partageaient la même passion pour le personnage de Bartleby. En faisant alterner ici des extraits de la nouvelle tel qu'il l'adapta pour le théâtre et les anecdotes sur Bernard, souvenirs tendres, drôles ou cinglants, répliques pleines d'humour et de lucidité, Daniel Pennac dresse le portrait de ce frère disparu, vrai complice, irremplaçable compagnon de sa vie. Et il révèle une étrange proximité entre les deux personnages. Comme Bartleby, Bernard pratiquait un retrait de plus en plus délibéré de la vie sociale. À ce témoignage de tendresse fraternelle, Pennac mêle des réflexions passionnées sur le théâtre, le jeu et les masques sociaux. Le tout forme un livre d'amour profond, lucide et bouleversant.
Pourquoi Crastaing, notre prof de français, nous fait-il si peur ? Pourquoi terrorise-t-il Pope mon père lui-même ? Qu'est-ce que c'est que cette épidémie après son dernier sujet de rédaction ? Un sujet de rédaction peut-il être mortel ? Un sujet de rédaction peut-il massacrer une classe tout entière ? Qui nous sauvera de cette crastaingite aiguë ? Kamo ? Kamo ! Si Kamo n'y arrive pas, nous sommes perdus !
Pourquoi Kamo doit-il absolument apprendre l'anglais en trois mois ? Qui est donc Cathy, sa mystérieuse correspondante de l'agence Babel ? Se moque-t-elle de lui ? Est-elle folle ? Devient-il fou ? Pourquoi ses lettres nous font-elles si peur ? Et les autres correspondants de l'agence Babel, qui sont-ils ? Fous, eux aussi ? Tous fous ? Qui est donc l'étrange vieille qui semble régner sur ce monde ? Menez l'enquête avec son meilleur ami : il faut sauver Kamo !
Pourquoi la mère de Kamo l'a-t-elle soudain abandonné ? Pourquoi Kamo, qui ne craint rien ni personne, a-t-il tout à coup peur d'une simple bicyclette ? Et d'ailleurs, qui est vraiment Kamo ? D'où vient ce nom étrange ? Qui l'a porté avant lui ? Toutes ces questions semblent n'avoir aucun rapport entre elles... Pourtant, si l'on ne peut y répondre, Kamo mourra !
Nous sommes dans une pièce de théâtre. On y tourne un film sur le Bartleby de Melville. Tous ceux que réunit le tournage ont une raison puissante et personnelle de participer à cette création.Ainsi Daniel Pennac nous invite-t-il, en rapprochant la figure de son propre frère de celle du fameux scribe, à visiter les coulisses du théâtre, du cinéma et l'atelier d'un grand écrivain.
Je vais vous raconter l'histoire d'Ernest et Célestine. S'ils la racontaient eux-mêmes, on n'y comprendrait rien car Ernest et Célestine ne sont jamais d'accord. Pas étonnant, tout le monde vous le dira : un ours et une souris amis, ça ne se peut pas ! Jamais ! Scandaleux ! Absolument interdit ! Et pourtant, personne ne pourra empêcher leur amitié. Personne, vous m'entendez ?
Si les mots se mangent c'est parce qu'ils sont drôlement appétissants !
Pour manger, on dit aussi... goûter, grignoter, picorer, becqueter, croquer, gober, déguster, boulotter, bouffer, dévorer, baffrer, et cetera.
Eh bien, nous affirmons que les mots se mangent, se goûtent, se grignotent, se picorent, se becquettent, se croquent, se gobent, se dégustent, se boulottent, se bouffent, se dévorent, se baffrent.... et même s'etcétérasent.
Bon appétit, mangeurs de mots !
Pour rire on dit aussi :
Rigoler, se poiler, se bidonner, se boyauter, s'esclaffer, se gondoler, se fendre la pêche, la poire, la pipe, la tirelire, s'en payer une tranche. On rit aux larmes, on rit à se tenir les côtes, à gorge déployée, à se rouler par terre, à faire pipi dans sa culotte. On rit comme une baleine, on rit comme un bossu, on rit comme un fou. On pleure de rire, on se tord de rire, on explose de rire, on peut mourir de rire. On peut même être mort de rire et continuer à rigoler.
Voilà les expressions qu'utilisent nos corps quand ils s'amusent. En tout cas ceux de Florence Cestac et de Daniel Pennac. Pas les vôtres ?
EXTRAITS CHOISIS :
"Alors, là, je ne vois absolument pas comment on peut faire ses devoirs les doigts dans le nez ! Tu t'imagines, écrire une rédac les doigts dans le nez ? Et à l'oral, répondre au prof les doigts dans le nez ? Et faire de la gym les doigts dans le nez ?" "À propos de mots et d'images, l'autre soir tante Mogne a mis les pieds dans le plat. Et c'était bien dommage parce que Morello et Anna nous avaient fait un bon couscous." "Quand Robert était petit et qu'il venait jouer à la maison il connaissait déjà des tas de mots que nous ignorions.
- Je suis un vrai dictionnaire, disait-il.
- Dis donc, tu as les chevilles qui enflent ou quoi ?"