«Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?» demande Jeanne au jeune poète, alter ego de Blaise Cendrars, dans le train mythique qui relie Moscou à Vladivostok. À travers cette épopée de plus de quatre cents vers qu'est la Prose du Transsibérien, ce sont la vitesse, le mouvement et le sentiment de liberté qui nous sont donnés à lire, au rythme du voyage. Regroupant également Les Pâques à New York et Le Panama ou les Aventures de mes sept oncles, ce recueil montre l'incroyable diversité et l'envoûtante modernité de la poésie de Blaise Cendrars, qui invitent le lecteur à la rêverie. Groupements de textes:1. Voyages poétiques du XVI? siècle à nos jours 2. Nouvelles muses:le renouveau du lyrisme amoureux au début du XX? siècle.
«Rij était une pouffiasse, une femme-tonneau qui devait peser dans les 110, les 120 kilos. Je n'ai jamais vu un tel monument de chairs croulantes, débordantes. Elle passait sa journée et sa nuitée dans un fauteuil capitonné, fabriqué spécialement pour elle et qu'elle ne cessait d'ornementer, d'enrubanner, lui tressant des faveurs, des noeuds, des lacets d'or et d'argent...».
Bourlinguer. Si Blaise Cendrars n'a pas inventé ce terme de marine, il lui a donné ses lettres de noblesse. Onze chapitres aux noms de ports pour chanter le départ et l'ouverture aux autres, de l'enfance napolitaine aux quais de la Seine. Onze chapitres pour tresser récits, aventures et lectures, de la mort tragique d'Elena à une rixe inoubliable, en passant par le bombardement de Hambourg et les tribulations d'une caravane dans les Andes.
« Chacun de ses mouvements découvrait ses jambes maigrichonnes de vieille femme enfilées dans des bas illusion couleur chair qui faisaient démodé mais riche, ornementés qu'ils étaient de brillants minuscules sertis entre les mailles de soie et qui pétillaient de mille éclats, crépitaient, palpitaient, grouillaient à même la peau comme de la vermine pour milliardaire. Elle avait acheté cette paire de bas unique au monde à un anarchiste espagnol, un réfugié politique rencontré dans un bar de Montmartre, qui les avait arrachés en septembre 1936 à Notre-Dame de Guadalupe de Badajoz, en Estrémadure, dépouillant la statue miraculeuse de la Madone. »
Moravagine -- dernier descendant d'une famille royale en exil -- incarne la folie et le mal. Son confident raconte son histoire. Moravagine est le double diabolique de Cendrars, qui signait là, en 1926, un roman d'aventures et un poème épique.
Connais-tu l'Afrique ? Ses chants ? Ses légendes ? Écoute le chant des souris... Admire l'oiseau de la cascade... Sais-tu d'où vient le vent ? Veux-tu suivre le petit poussin qui va voir le roi ? Connaître l'histoire du peuple des orphelins ? Celle du pays qu'on appelle l'Écho-l'Écho ? Tends l'oreille, Blaise Cendrars va te les raconter...